Jamais deux sans trois - Parti 1

Prologue

Jonah regarda son téléphone. Il était 17h36. Il était en retard de six minutes, ce que sa mère ne manquerait pas de lui faire remarquer dès son arrivée. Mais il n'y était pour rien, son professeur l'avait encore retenu. Et puis ce n'était qu'un dîner avec les parents de son beau-père. Il se demandait encore pourquoi ce dernier les avait invité si tôt. C'est vrai, qui commençait un dîner à 17h30 ? Personne. Et puis, Jonah ne voulait pas vraiment les voir alors il avait décidé de flâner encore un peu sur le port de sa ville natal. Il aimait respirer l'odeur de l'océan en fin de journée surtout pendant l'été. L'air y était encore chaud mais moins que l'après-midi. Le seul inconvénient de son environnement était les touriste très présent l'été et complètement absent l'hiver. Mais bon, il l'aimait tout de même sa ville. Son téléphone sonna. Il décrocha. Il s'agissait de sa mère qui lui intimait de se dépêcher car il était en retard. Mais il le savait déjà, et maintenant que sa mère l'avait appelé, il sut qu'il fallait qu'il se dépêche car quand sa mère l'appelait pour lui dire de "bouger son cul", il savait qu'elle ne plaisantait pas. Elle était tout le temps adorable avec son fils mais ce dernier savait que quand elle s'énervait il ne fallait pas être dans son chemin et encore moins être la cause de sa colère. Il pressa donc le pas mais fut ralenti par un cri.

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Maxime et Jessica avaient passé un énième samedi sur le bateau de leur père afin d'échapper une énième fois à un après-midi ennuyeux. Presque tous les samedis, leur parents allaient à l'une des réceptions organisé par leurs amis tous aussi chiant et coincé les uns que les autres. Mais heureusement il arrivait quelques fois qu'ils s'éclipsent tous deux prétextant une excuse afin de partir dieu seul savait combien de temps. Lorsque c'était leurs parents qui invitaient, ils préparaient plusieurs sacs et partaient tout le week-end durant. Ce samedi-là, ils étaient donc partis pour tout le week-end, et avaient, pour une fois, décidés de rester dans le port. Comme tous frères et sœurs, ils se taquinaient et chahutaient. Et même si leur père leur avait dit à plusieurs reprises de ne pas jouer sur le pont du bateau ils le faisaient quand même. Jessica criait, Maxime riait, bref, ils s'amusaient. Mais cette fois-ci, leur amusement allait être de courte durée. Effectivement, à force de courir en tout sens sur le bateau, ce dernier s'était mit à tanguer violemment. Et alors que Jessica tentait de fuir les mains chatouilleuses de son frère, elle tomba. Maxime tendit les mains et tenta de rattraper sa sœur, mais ce fut peine perdue et Jessica tomba à l'eau. L'adolescent paniqua et ne sût quoi faire. Il était comme paralysé, hésitant entre peur et panique. Mais sa peur n'était rien comparé à celle de Jessica. Elle criait mais l'eau rentrait dans sa bouche et s'enfonçait dans sa gorge, l'étouffant. Mais malgré ça, tout se passa étonnamment vite. À peine quelques secondes après la chute de sa sœur, Maxime entendit un second plongeon. Il leva les yeux et vit une personne nager vers sa jumelle. Voyant que l'inconnu tenait sa sœur, l'empêchant de se débattre et donc de se noyer, Maxime couru chercher la bouée afin de l'envoyer à Jessica et son sauveteur. Une fois tout le monde sur le bateau, Maxime alla chercher plusieurs serviettes afin de les sécher. Il remercia l'inconnu qui déclara se nommer Jonah. Les jumeaux eurent la même pensée au même instant : pas très courant comme prénom.

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Une quinzaine de minutes après avoir sauvée Jessica, Jonah annonça qu'il partait voyant les nombreux messages provenant de sa mère. Son téléphone avait eu la chance d'être dans son sac qui avait été rapidement abandonné sur le quai par son propriétaire. Il avait déjà tenté de partir mais Maxime avait objecté lui intimant de se changer avec ses affaires. Jonah avait refusé mais c'était sans connaître Jessica. Elle insista et il se retrouva sans vraiment comprendre comment dans la cabine du bateau en train d'enfiler les vêtements de rechange de Maxime pendant que ce dernier était parti récupérer son sac. Une fois changé, Jonah remonta sur le pont du bateau. Il y vit un Maxime gêné et une Jessica très curieuse, fouillant dans son sac à dos bleu marine. Remarquant la présence de Jonah, Jessica se releva et s'excusa. Heureusement Jonah fut compréhensif, après tout il s'était jeté à l'eau pour la sauvé et n'importe qui aurait pu le faire. Et quand il pensait n'importe qui, il pensait aussi "pervers", "délinquant sexuel" et même "meurtrier". De plus, il supposa, avec facilité et aussi beaucoup de certitude, que Maxime et Jessica étaient issus d'un milieu plutôt aisé, voir très aisé pour ne pas dire bourgeois. Bien qu'il souhaitait partir, il continua de discuter avec les deux habitants du bateau. Il apprit beaucoup de chose sur eux. Et de même qu'eux apprirent beaucoup de chose que lui. 

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Cela faisait maintenant deux mois que Jessica avait rencontrée Jonah. Enfin, cela faisait deux mois que Jessica avait été sauvée par Jonah. Pendant ces deux mois, ils s'étaient beaucoup rapproché tous les deux. Ils s'envoyaient énormément de messages, s'appelait souvent et se voyaient tout autant. Elle le connaissait comme elle connaissait Maxime et il la connaissait comme il aurait connu la sœur qu'il n'a jamais eu. Certes, il avait un frère, mais ils n'ont jamais été très proche. Enfin bref, ils étaient toujours l'un avec l'autre. Mais maintenant que la rentrée scolaire allait arriver, ils allaient devoirs faire comme s'ils ne se connaissaient pas. C'est vrai, Jessica avait une réputation à tenir, et ce n'était pas en traînant avec le fils d'une chômeuse que cette réputation allait tenir debout. Sauf que Jessica n'en avait rien à faire de sa réputation, nous ne sommes pas dans une série américaine. La seule grande réputation de Jessica était celle que lui donnait son père, André Demonteille, auprès de ses amis. Et bien évidemment, son frère Maxime en avait une tout aussi glorieuse. Alors vous ne pouvez imaginer la tête de André lorsque son fils avait tenté de faire son coming out. Je n'ai rien contre ce genre de personne, loin de là ; une chose est sûr, je ne risque certainement pas d'en croiser sous mon toit. André était, avec certitude, le genre d'homme qui savait toujours quoi dire et surtout comment les dire à son avantage. Alors lorsqu'il avait entendu ce que son père venait de lui dire lorsqu'il avait commencé à parler de l'homosexualité en général, il s'était rétracté sous le regard navré de sa sœur. Mais cette dernière, qui savait tout de l'attirance de son frère, comptais bien faire en sorte que ses parents acceptent leur fils tel qu'il était ; mais elle n'avait pas encore d'idée pour répondre à la question "comment ?". Mais elle comptait bien en parler avec Jonah. Et lorsque ce dernier lui avait répondu pourquoi elle lui parlait de toutes ces choses personnelles, la réponse de Jessica n'était pas un banale "je te fais confiance" ou un tout aussi ordinaire "parce que nous sommes proche et que je tiens à toi". Non. Elle lui avait dit en le regardant droit dans les yeux, j'ai l'impression que tu es la réponse à cette question.