Jonah

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- Tu vas voir Jessica aujourd'hui ? me demanda Maman en me regardant un sourire dans les yeux.

- Oui mais pourquoi ce regard ? je lui répondis en me prenant un bol dans la cuisine.

- Quel regard ? Son frère sera avec elle ?

- Je ne sais pas. Et qu'est-ce que tu veux dire à la fin ?

- Elle ne comprends pas pourquoi tu n'es toujours pas avec Maxime, déclara Gilen en entrant dans la cuisine.

Gilen était le mari de ma mère depuis plusieurs année déjà. Il m'avait accepté comme son fils. Il était gentil, plutôt drôle, attentionné avec ma mère, paternel avec moi, et surtout affreusement sexy. S'il n'était pas marié avec ma mère, ça m'aurait bien plu de l'avoir pour mon goûté.

- Pourquoi penses-tu ça Emilie ? je demande en regardant ma mère.

- Oh ! eh bien mon cher monsieur Naudé, je penses cela parce que j'en ai tout simplement assez que vous matiez le derrière de mon mari.

À cette phrase, Gilen s'étouffa avec son café et je me senti devenir rouge pivoine.

- Tu pensais que je n'avais pas remarquer ? rit ma mère.

- Je... Je vais aller me préparer, lança Gilen, toujours aussi gêné.

Il sortie de la cuisine ouverte sur la pièce de vie et monta les escaliers.

- En même temps tu as raison, sourit ma mère, il est quand même sexy mon homme. Et son cul, je...

- Maman ! Stop ! C'est hyper gênant.

- C'est toi qui as commencé en louchant sur Gi. Enfin bref, est-ce que tu penses voir Maxime alors aujourd'hui ?

- Tu ne lâcheras pas, hein ?

Elle me regarda de ce regard dont seule elle avait le secret. Ce regard qui signifiait tant de chose, que l'on traduisait toujours de manière différente selon le moment. Mais c'était toujours le même regard. Je mis mon bol dans l'évier et m'appuya sur le plan de travail.

- Je ne sais pas. dis-je finalement. J'espère, en quelque sorte.

- Ils le savent au moins ?

- Qui sait quoi ?

- Est-ce que les jumeaux savent que tu es gay ?

- Je ne leur ai jamais dit. Je ne te l'ai jamais dit à toi, et pourtant tu le sais.

- Oui mais moi je suis ta mère. Et vu comment tu regardes certain mec, dont Gilen, ça se remarque facilement.

Ma mère m'énervait dans ces moments là. Elle arrivait tellement à me cerner. Et puis nous étions très proche, chose qui me plaît énormément. Mais en même temps, ce lien avait le don de me crisper à certain moment, comme maintenant. Alors, évidemment, je ne savais quoi répondre. Je ne comprends toujours pas pourquoi ma mère ne s'est pas lancé dans la psychologie. C'est vrai, elle a un dont pour ce qui est de comprendre le gens sans même échanger un mot avec eux. Lorsque j'étais plus jeune, nous jouions souvent a deviné la vie des passants l'été. Et même si nous n'avions aucune confirmation de ce que nous disions, j'avais toujours l'impression que ma mère gagnait. Cette époque me manque, sans vraiment me manquer. Mais je pense que nous devrions refaire ce jeu, je pense que je vais le proposer à maman pour les prochaines vacances. Quoique, je pense que ce jeu plairait aussi beaucoup à Jessica. Tient ! Quand on parle du loup, la voilà qui m'appelle.

- Oui ?

- Hey Jo ! déclara Jessica avec un sourire dans la voix. Avec Maxime on comptais aller à la plage aujourd'hui avec quelques amis du lycée, ça te dirais de venir ?

- Eh, je ne sais pas. Je ne les connais pas vraiment les gens de votre lycée. Et puis je crois que j'ai des trucs à faire en plus.

- Oh je t'en pris Jo, ne fais pas comme si tu avais une tonne de boulot une semaine après la rentrée. Bon, je passe te prendre à treize heures et il n'y a aucune discussion.

- Mais Jess, t'habites juste en face de la plage.

- Jonah, répliqua-t-elle, je viens de dire qu'il n'y avais aucune discussion.

- Ok d'accord je serais près pour treize heures. Mais je ne viens pas te chercher, on se rejoint là-bas.

- Bon d'accord. Je savais bien que tu accepterait, rit-elle.

- Je n'ai pas vraiment eu le choix, je souris en retour.

- Je sais.

Elle ria et raccrocha en m'embrassant. Je lève les yeux de mon téléphone et remarque maman qui me regardais avec son regard.

- Quoi ?

- Rien, tu as un juste un sourire idiot et niait.

Finalement peut-être que Maman a raison. Finalement peut-être que Maxime me plaît mais que je n'arrive pas à me l'avouer. Mais en même temps Maxime est tout ce qu'il y a de plus hétéro sur cette Terre. Enfin, il n'a jamais montré le moindre signe disant le contraire. Pourquoi, est-ce que je me mets à douter ? J'ai horreur de cette impression de doute. Je décide de monter dans ma chambre afin de déstresser avant cet après-midi.

- Tu m'épuises, dis-je à ma mère en l'embrassant.

- Je sais, répondit-elle chantante. Tiens enfin sortie de la douche ?

Je me retourne et trouve Gilen complètement habillé. La remarque de Maman devait l'avoir perturbé puisque généralement il ne restait qu'en pantalon pendant les beaux jours avant d'aller travailler. Je le regarde et lui aussi me regarde. Et bien sûr nous devenons aussi rouge l'un que l'autre. Il était tellement perturbant ! Comment pouvait-il être aussi paternel avec moi, tout en étant hyper chiant et lourd et surtout super sexy. Je doit vraiment m'enlever cette idée de la tête. Et je ne sais pas si c'est mes souvenirs de rêve érotique avec lui ou la chaleur de mon visage gêné qui fait que je prends cette décision pour la énième fois.

Jamais deux sans trois - Parti 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant