Maxime

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- Alors Juliette, Roméo n'est pas là ?

- Mais c'est que tu es devenue marrant depuis samedi mon cher Marco Polo, j'ironise regardant Paul.

- Et pourquoi ça serait Maxime qui jouerait le rôle de Juliette ? demande Nicholas.

- Personne ne jouera ni Juliette ni Roméo, je dis catégorique. Je vous rappelle qu'ils sont tous les deux morts avant la fin de la pièce.

- En même temps, il n'y a pas beaucoup références culturelles homosexuelles, Max. Donc veille à excuser leur culture très peu élargie, sourit ma sœur. Tiens Andréa !

Elle se dirige vers l'intéressée en agitant la main. Il me semble que Jessica avait besoin d'aide pour je-ne-sais-plus quelle matière. Mais je suis sûr que c'est pour une matière scientifique et Andréa est bonne la-dedans. Et on avait une facilité à comprendre avec elle, c'était incroyable. La sonnerie retentit coupant presque les discussions autour de moi.

- C'est parti, souffle Théo.

- Je déteste le lundi matin, grogne Nicholas.

- Tu détestes tous les matins, je remarque.

- Mais le lundi matin est le pire.

Je ris tout comme les garçons.

- Bon, à ce midi les mecs.

- À plus Maxime, s'écrient-ils en même temps.

Nous avions beau être un groupe plus ou moins soudé, nous n'avions pas la chance d'être dans la même classe. Déjà, j'étais en filière économique et sociale avec les deux Léa et Noé ; Paul, Andréa, Nicholas, et Théo étaient en filière scientifique ; et enfin, Jessica et Jade étaient en filière littéraire. Tout comme Jonah. Ce n'est même pas étonnant qu'il soit dans cette filière, il était... Il est plein de ressources. Je sais qu'il écrit quelques poèmes, que son beau-père lui a appris à peindre, sa mère a cuisiné (ce n'est pas un art mais il parait que ses plats sont divins) et que son père lui a donné le goût de la musique. Jonah quittait d'ailleurs son cours de piano quand nous l'avons rencontré. Il avait beau avoir plusieurs cordes à son arc, il restait quelques fois cliché. Mais en plus que du piano, il joue aussi...

- Je peux savoir ce qu'il te fait sourire ? me demande Noé.

- Quoi ? Euh, rien. Pourquoi ?

- Tu n'as rien écrit depuis le début du cours et le prof ne te regarde pas très bien depuis tout à l'heure. Alors, fais comme si tu suivais et je te donnerais le cours pour que tu puisses recopier chez toi.

- Merci.

Je m'exécute en un rien de temps et prends mon crayon. Heureusement que Noé est là, déjà que je ne m'en sors pas beaucoup, si je commence l'année en n'écoutant rien, ça ne va pas bien se passer. En sortant du cours, j'apprends que je n'ai pas mon cours de sciences économiques, le prof a un empêchement de dernière minute. Trop bien ! Surtout que cette heure est juste avant la pause du déjeuner. J'envoie un message à Jonah pour lui proposer de manger avec lui. Il me répond au bout d'à peine une minute : Avec plaisir. Je suis impatient de te voir ;)

- Maxime Demonteille, depuis quand es-tu accro à ton téléphone ? me demande madame Francis, ma professeure d'anglais.

Nous avions eu la chance d'avoir la meilleure prof d'anglais de tout le lycée. En même temps, elle est américaine. Elle nous a dit avoir des origine française. Il me semble que ce sont ses arrière-grand-parents qui sont parti au États-Unis pendant la première guerre mondiale. Tout le monde adore qu'elle suspende le cours pour nous parler de sa vie là-bas ou des origines. Notre niveau stagnerait vous me direz, mais non. Elle nous parle toujours en anglais. Et je sais ce que j'en dis, je l'ai déjà eu en seconde.

- Je ne suis pas le plus accro à mon téléphone, je réponds gêné.

- Tu devrais rentrer, le cours va commencer, sourit-elle.

Je suis son conseil et m'installe au premier rang. Pourquoi tout le monde tente de fuir la prof ? Enfin, il n'y a que en anglais que je suis devant, sinon je tente moi aussi d'aller vers le fond. Le cours d'anglais passa à une vitesse étonnante. Le cours de mathématiques fut moins court en revanche. Je n'arrête pas d'agiter ma jambe ce qui énerve facilement Léa. Le cours de maths se termine enfin. L'année vient à peine de commencer et toutes ces fonctions m'ennuies déjà. Alors que je voulais partir inaperçu, je croise Jessica et Jade dans les couloirs.

- On a finit, comme ce sera le cas tous les lundis, déclare Jade. Tu manges avec nous ?

- Non, désolé j'ai cours.

- Faux. Vous avez fini, ton prof n'est pas là, dévoile Jessica. Léa nous l'a dit.

- Laquelle ? Oh peu importe, j'ai un truc de prévu.

- Comme quoi ?

- Attends Jess.

Jade marque une pause, la main sur le bras de ma sœur et me regarde.

- Théo. Paul. Andréa. Nicholas. Jonah.

Lorsque j'entends le nom de ce dernier, je ne peux m'empêcher de rougir.

- Il a rencard avec Jonah.

- Mais il fallait le dire Max. Comme si on allait s'incruster, ironise ma sœur.

- Non Jess, on ne va pas s'incruster. Amuse-toi bien, crie Jade en emmenant son acolyte loin de moi.

Je me dirige donc vers le lycée de Jonah, qui se trouve à peine dix minutes à pied du mien. Je l'attends à peine deux minutes avant de le voir. Il est accompagné de trois filles. Celle de gauche a des cheveux noir, avec quelques reflets bleus, arrivant à ses épaules, et ses yeux non-maquillés sont caché derrière des lunettes à la monture noire. Celle du milieu est plus grande que les deux autres, et commence à caché ses cheveux noir sous un voile beige, ses yeux marrons sont mis en valeur par d'épais trais d'eye-liner. Jessica en serait jalouse. La dernière, une (fausse) blonde, est soigneusement maquillée et apprêtée avec ses bottes noires, son slim de la même couleur et sa veste marron. Arrivé à mon niveau, Jonah m'embrasse, ce qui me surprends. C'est une bonne surprise évidemment. Mais je ne pensais pas qu'il serais près à montrer notre relation, bien que naissante, au grand jour.

- Salut, je lui souris.

- Hey...

Sa phrase reste en suspend même si aucun de nous deux ne va parler. Un raclement de gorge se fait entendre et Jonah se tourne vers ses amies.

- Ah oui. Maxime, je te présente Alice, Inaya et Sophie, présente-t-il en allant de gauche à droite. Les filles, voici Maxime.

- Tu sais qu'on a beaucoup entendu parlé de toi j'espère ?

- Et de ta, je cite, "merveilleuse bouche".

Jonah, rouge pivoine, regarde ses pieds.

- Je pense que celle de Jonah est meilleure que le mienne, je déclare espérant le faire se détendre.

Ce qui a l'air de marché vu qu'il relève le nez.

Jamais deux sans trois - Parti 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant