3. À coeur brisé, force doit rester

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Simba se réveilla enfin, haletant, terrorisé. Il revoyait encore son cauchemar, qui lui avait semblé si réel. Il tourna la tête, et cligna des yeux de surprise. Son cauchemar était bien réel. Sa famille avait vraiment disparu. Pour toujours. Un vide immense s'empara de son coeur, et il sembla au lionceau qu'il ne pouvait ressentir d'émotions. Soudain, un bruit l'alerta et il prit enfin conscience du monde qui l'entourait. Il était toujours prisonnier, mais des bruits étranges lui parvenait. Une odeur forte, qui suintait le mal, la peur et la domination emplit ses narines. Une odeur qui lui fit dresser la fourrure, malgré le fait qu'il ne l'avait jamais sentie. Son instinct lui criait de se méfier. Il montra les crocs lorsque l'odeur s'intensifia. Une grosse bête se déplaçait dans les taillis. Avec une telle indiscrétion que même un lionceau sourd et aveugle le sentirait venir. Une chose noire tomba brusquement sur sa cage, l'empêchant de voir. Sa cage fut soulevée dans les airs, et Simba dut retenir un hurlement. Il perdait sans cesse l'équilibre à cause du balancement de la cage. Sa prison fut projetée brutalement et tomba sur le côté. Avec un petit cri plaintif, Simba bascula sur le flanc. Une odeur toxique et insupportable l'assaillit, et un puissant bruit de pétarade retentit. Les oreilles plaqués sur la tête, Simba sentit le sol bouger. La chose noire le coupant toujours du monde extérieur, le lionceau prit peur. Il semblait se déplacer à une vitesse folle. La peur au ventre, le lionceau eut le réflexe de se rouler en boule pour se rassurer. La chaleur dégagée par son propre corps le poussa à s'endormir. Lorsqu'il se réveilla, la cage était toujours sur le côté, empêchant le lionceau de se relever. Simba fut étourdi par l'odeur trop intense qui envahit ses narines. En plus de l'air lourd et toxique, une odeur de renfermé parvint à ses poumons. Le lionceau commençait à avoir faim, mais il se douta qu'il n'avalerait rien avant un bon bout de temps. Le sol, qui bougeait toujours à une vitesse folle, ralentit soudain. Simba comprit pourquoi alors que sa cage fut secoué. Avec un cri plaintif, il tenta de s'accrocher aux grillages de sa cage. Mais ses tentatives furent vaines, car sa cage et son contenu bougeait toujours autant. Lorsque tout cela cessa, Simba voulut se redresser, mais sa tête heurta le grillage si violemment que le lionceau retomba. Le sol s'immobilisa enfin. Simba sentit de nouveau la présence des créatures près de lui. Il se tapit au fond de sa cage. Elle fut soulevé de nouveau. Paniqué, Simba grogna. Il était impuissant. Le désespoir le gagnait peu à peu quand tout d'un coup sa prison fut jeter sur le sol. Le lionceau geignit. Tout s'immobilisa, et il sentit que les créatures partaient. Épuisé, Simba tenta d'oublier sa faim et sa soif en se roulant en boule. Il s'endormit peu après.

Le jeune lion ne sût combien de temps il resta ainsi dans sa prison. Les créatures n'étaient pas revenu, et Simba s'affaiblissait de plus en plus, en manque de nourriture et d'eau. Il dressa les oreilles lorsqu'il entendit un bruit. L'odeur des créatures vint envahir ses narines et il se tapit un peu plus dans le coin de sa cage. La chose noire qui le coupait du reste du monde fut brusquement soulevée. Aveuglé, Simba ferma les yeux. Il les rouvrit peu après, pour contempler les créatures les plus ignobles qu'il ait jamais vu. De grandes choses en habit colorés et dénudés de poil. Il frémit. Ils étaient nombreux. La chose noire retomba sur sa cage. Et ce fut à nouveau l'horreur tandis que sa cage bougeait dans tout les sens. Le lionceau tenta de se lever, mais il se cogna brutalement et s'évanouit. Il se réveilla beaucoup plus tard. Sa cage ne bougeait plus, et il entendait du bruit autour de lui. Apeuré, il recula. Il sentit aussitôt une pointe lui rentrer dans la cuisse. Il s'endormit malgré lui. Lorsqu'il se réveilla, il sentit sous lui autre chose que le sol métallique de sa cage. Comment avait-il sorti de sa prison? Il tenta de remuer, en vain. Il réussit à ouvrir ses yeux. Il fut aveuglé par ce qu'il savait être la lumière du jour. Il entrouvrit tout de même ses paupières. Était-il possible que tout cela ne fut qu'un rêve et qu'il soit de retour dans la savane? Il leva la tête. Tout espoir le quitta lorsqu'il vit des barreaux verticaux en métal, rectilignes. Ou était-il?

Comme un lion en cageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant