Et puis sourire...

Six Mois plus tard

MAYCIE

Je suis installée dans ma nouvelle chambre près celle de ma petite sœur Chelly, cela fait maintenant trois mois que nous sommes chez ma tante Jenna, trois mois que je n'ai plus vu ma mère. Je ne sais pas si elle me manque ou si c'est le souvenir que j'ai d'elle qui me manque. Lorsqu'elle était encore maman. Avant que tout parte en éclat, quand nous rions et chantions dès le réveil, quand ses câlins étaient doux comme le miel et son rire plus mélodieux qu'une chanson. C'est cette maman qui me manque au point d'avoir le cœur qui se serre, au point de vouloir disparaître avec elle. Mais celle qu'elle est devenue, cette personne qui se tenait face à moi le jour de notre départ n'avait plus rien à voir avec maman, elle ne lui ressemblait même plus, rien dans ses yeux ne laissait entendre qu'elle se souciait de nous.

Assise sur mon nouveau lit, qui sent comme le printemps dans cette petite chambre ensoleillé, je me repasse ce passé que j'essaie d'oublier. J'essaie d'éprouver un quelconque soulagement à ne plus devoir me retrouver face à lui. Mais je n'éprouve rien, juste un vide immense. Une lassitude que je ne devrais pas éprouver à mon age.

Je ferme les yeux et j'essaie de chasser les idées noires qui me viennent, cette envie de disparaître, j'ai commencé à voir un pédopsychiatre une semaine après notre arrivée. Tante Jenna veut me réparer, elle se sent coupable, je le vois dans son regard, quand elle pense que je ne voit pas ses yeux se remplir de larmes. Elle nous a sauvée, elle est arrivée comme le preux chevalier et nous a sortie de là. Je voudrais être fière et pouvoir dire que c'est moi qui ai parlé, que je nous ai permise à Chelly et moi de sortir de cette maison mais ce n'est pas le cas, moi je me suis juste cachée et je me suis niée qui j'étais qui je suis.

Je soupire et me lève d'un bon. Demain, je dois reprendre les cours, je suis inscrite dans une classe de terminale dans un nouveau lycée où je ne connais personne. Je peux devenir qui je veux. Voila ce que m'a dit le docteur Young: 

"C'est une chance de pouvoir recommencer Maycie. Tu dois la saisir."

Mais je ne m'en sents pas capable, j'ai juste envie de me rouler en boule dans un coins et de cesser de respirer.

Je ne veux pas que Chelly ou ma tante se fassent du soucis pour moi alors, j'essaie de sourire. De ne pas montrer que tout en moi est ravagé. Je sais que ne ne dupe réellement personne mais faire semblant c'est un des seul moyen que j'ai pour tenir. Et puis je me suis mise à manger  beaucoup manger, beaucoup trop, Tante Jenna était ravie au début de me voir me remplumer, elle nous avait trouvé maigre. Mais maintenant c'est un sujet sensible. Quand je mange, je me sent bien, comme ci je comblait un vide, mais cette sensation ne dure jamais longtemps alors je mange à nouveau. Mes anciens vêtements ne me vont plus et les nouveaux deviennent étroit mais je n'arrive pas à me raisonner. Je dois rester maîtresse de mon corp. Mais mon esprit est déjà prisonnier. Cette pensée me fait monter les larmes aux yeux. J'ai envie de hurler.

Un petit coup à la porte me force à me ressaisir et Chelly passe timidement la tête par l'encolure et je vois ses grands yeux bleus essayer de deviner mes pensées.

Ne t'aventure pas de ce coté ma Chelly, il fait trop sombre pour toi, me dis je.

Je lui sourie timidement et elle entre dans ma chambre, elle se pose sur mon lit et ne dit rien. Je sais qu'elle devine mon humeur.

- Tu te sent prête pour demain? je lui demande à mi voix.

Elle prend le temps d'y penser.

- Oui, je suis prête et je suis pressée. Un nouveau départ comme dirait le docteur Young, c'est une chance de repartir à zéro et je veux la saisir, tu devrai le vouloir aussi Maycie.

Je suis stupéfaite de voir que ma sœur puisse du haut de ses 13 ans fasse preuve d'autant de maturité et d'une telle conscience. Je l'envie.

Elle sourie doucement et reprend sur un ton plus sérieux:

- Tu sais Maycie, je veux juste te dire que je t'aime et que je suis fière d'être ta sœur et que même si tu n'es plus la même qu'avant, tu es la personne la plus importante pour moi et quand tu seras prête à parler ta petite sœur sera là. Quoique tu puisse vouloir dire.

Je ferme les yeux pour laisser ces paroles me traverser. Je lui ouvre les bras pour la serré contre moi, c'est la seule personne au monde dont le contact m'apaise, alors je profite de ce sentiment le temps qu'il dure.

- Merci ma chérie. Je t'aime aussi petite sœur. Mais je suis celle qui veille sur toi pas le contraire, lui dis je pour alléger l'atmosphère.

- Et si maintenant nous veillons l'une sur l'autre me dit elle en s'écartant légèrement.

-Ok, ok ça me semble juste.

Nous rions toute deux et elle me raconte comment elle veut s'habiller demain.

Allonger sur mon lit, elle fait de grand geste avec les mains pour détailler ses pensées. Je l'observe, ma petite soeur, une telle bouffé d'air frais pour moi. Elle est positive et voit toujours le bon coté des choses. Je suis soulagée qu'elle n'est pas été abîmée par la situation. C'est la seule chose qui me réconforte, au moins une de nous deux va s'en sortir. Alors je joue un jeu et je sourie. Consciente de ne pas être toujours crédible.

Tante Jenna vient nous chercher pour dîner, ma sœur saute de mon lit et atterrit sur ses jambes. Ces grands yeux bleus m'interroge en silence.

Je me lève à mon tour et fixe la porte. Les repas sont devenus difficile depuis quelque temps. Je vois que ma tante surveille mine de rien ce que je mange.  Je sais qu'elle ne veut que mon bien mais je suis encore terrifier et j'ai du mal, beaucoup de mal à faire confiance.

Le docteur Young dit que cela est normal et que je dois avant tout réapprendre à me faire confiance à moi même. Apprendre à m'aimer. Je ne pense pas pouvoir y arriver. Je ne lui dit pas mais mon silence en dit long et quand je quitte son cabinet après chaque séance, je me sens un peu plus vide un peu plus seule. Je déteste çà.

Je me force à y aller pour ma tante Jenna, je lui doit ma survie et j'aimerai pouvoir dire combien je lui suis reconnaissante de tout ce qu'elle a fait pour nous mais j'en suis incapable. Alors c'est une façon pour moi de lui dire merci, de lui montrer ma reconnaissance. Je devrais le faire pour moi je le sais mais si ça ne tenais qu'a moi je ne bougerai plus de mon lit, jamais.

Je descends et nous mangeons tout en écoutant Chelly raconter sa vision de la journée idéale. Elle fait rire tante Jenna et cela me réchauffe le cœur.

Après le repas, nous débarrassons et je monte me coucher. Je ne sais pas comment sera cette journée, si je serai capable de parler à qui que se soit. Mais une chose est sûr, je ne veut pas être remarquer, je veux me fondre dans la masse.

Si je survie à cette journée peut être que je pourrai m'autoriser à espérer à nouveau.