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AVEC LE PLUS DE PRÉCAUTIONS possible, je ramène mes longs cheveux sur le haut de la tête, les tortillant entre mes doigts avant de venir nouer mon chignon avec un ruban rouge.
J'aimais faire ça, avant. Je prenais plaisir à me faire tout types de coiffures à l'aide de morceaux de tissus que je trouvais dans les affaires de ma mère. Elle finissait toujours par me trouver entrain de fouiner dans ses armoires et prenait une certaine joie à venir améliorer mes créations en les rendant encore meilleures.
J'ai arrêté depuis un moment. Je ne trouvais plus la motivation de le faire alors que je savais pertinemment que ma mère ne serait plus là pour corriger mes erreurs.
Je détestais l'idée de refaire l'une de nos activités régulières alors qu'elle n'était pas là pour la faire avec moi. Elle me manque tellement à certain moments. Comme ceux-ci, où je me demande ce que me dirait ma mère en voyant ce chignon. Le trouverait-elle correct ? Ou pas ?
C'est dans des moments aussi anodins que ceux-ci que je me dis que l'absence de ma mère est plus présente que je ne l'aurais cru.
Assise devant le miroir suspendu au dessus du petit bureau, j'observe mon reflet terne, mes cheveux noirs sans vie et mes cernes bientôt proéminentes.
Depuis quand suis-je devenue une morte vivante ? La mort de ma mère, ou celle de mon organe vital principal ?
Je n'ai pas été voir Harry hier soir, même si j'en mourrais d'envie. Mais mon coeur avait déjà prit assez pour en supporter davantage.
À la place, Sam, Paddy et Tom sont venus passer la nuit avec Micah et moi dans ma chambre durant laquelle nous avons regardé quelques films, Marvel évidemment, tels que Spider-Man ou l'Incroyable Hulk. Les frères Holland sont de grands fans, apparemment.
Mes jumeaux ne sont pas venus, je pense qu'ils m'en veulent de ne rien leur avoir dis. Mais pour être parfaitement honnête, je ne m'en veux même pas. Et pour la première fois de ma vie, je ne me sens pas dépendante d'eux.
Ne portant pas attention aux quatre garçons étalés sur mon lit, tout en gardant mes yeux bloqués dans ceux de mon reflet, je lève ma main gauche, paume face au miroir, dénuée d'une quelconque mitaine en cuire.
Mes yeux reviennent sur le dessin détaillé de la sois disant fleur de l'amour, et rien que cette pensée me fait rire de désespoir.
