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                   Assise au milieu des fleurs, je regarde YongSun compter leur pétales avant de la rejoindre. Elle m'offre son plus beau sourire, comme à chaque fois que quelqu'un l'approche, et je le lui rend.

« Tu veux que je te refasse un bouquet ? »

« Je veux bien. Le premier a fané »

« Il a tenu longtemps »

« Je changeais l'eau tous les jours »

Elle sourit un peu plus, contente d'entendre ce que je lui dis.

« Tu sais prendre soin des jolies choses »

Et sous son sourire naïf et son air angélique, mon regard ce ternit.

« Pas assez il faut croire »

« Certaines fleurs ne sont pas faites pour durer longtemps. Il y en a qui poussent dans certains pays et pas d'autre. Il y a en a qui aime la chaleur et d'autre le froid, certaines ont besoin de beaucoup d'attention et d'autre non. Mais elles finissent toutes par faner un jour »

A moitié dans mes pensées, je l'écouter d'une oreille.

« D'autres sont malades, on ne peut rien y faire et elles fanent »

« Oui, d'autre ne vivent que quelques jours, ou ne sont même pas féconder par les abeilles. Et il y en a qui ne sont même pas éclosent qu'il leur arrive malheur »

Je la regarde alors, comprenant que ni elle ni moi ne parlons de fleurs à présent. Sous ses airs naïfs de petite fille ce cache enfaîte une femme forte et intelligente qui est encore blessé de la perte de son enfant mais qui a réussi à aller de l'avant.

« Ça fait combien de temps que... »

« Six mois. J'étais enceinte de quatre mois quand je suis arrivé ici »

« Je suis désolé.. »

« Moi aussi. Pour ta mère, je veux dire »

Elle me sourit gentiment et je ne m'y attendais pas. Je ne cache pas que j'ai perdu ma mère mais je ne pensais pas qu'elle le savait. Enfin il faut dire qu'ici, c'est comme si tout le monde savais la vie des autres. Ce qui n'est étrangement pas une mauvaise chose dans ces lieux.

« Elle te manque ? »

« Parfois. Et toi ? »

Je me reprends aussitôt, mais trop tard quand même.

« Oh pardon, je ne voulais pas dire ça »

Elle me sourit, comme à son habitude.

« Ne t'inquiète pas, je vois ce que tu veux dire. Ça me manque de ne pas le savoir dans mon ventre. Ça me rend triste de savoir que je ne pourrais jamais le tenir dans mes bras aussi »

« C'était un garçon ? »

« Oui. Un petit garçon »

Son sourire illumine sont visage à ses mots. Elle aurait vraiment été heureuse d'avoir cet enfant. Ça me rend encore plus mal pour elle.

« Tu arrive à gérer ? »

« Oui je crois. Je vois une psy quand même mais je pense y arriver seule »

Je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on peut au bout de quelques mois à peine, réussir à passer à autre chose, à ne plus être effondré rien que d'en parler.

« Comment tu fais ? »

« De quoi ? »

« Pour faire ton deuil aussi vite ? »

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