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3 semaines.

3 foutues semaines étaient passées depuis l'épisode de la douche. C'était la troisième fois depuis que je me rendais chez Jungkook et devinez quoi? Rien. Vide. Néant.

Sans grandes surprise, Jungkook restait fidèle à lui même et adoptait tout simplement une attitude nonchalante et ingrate. Comme si rien n'avais eu lieu. Comme si je ne l'avais jamais trouvé en pleurs dans sa salle de bain, comme si nous n'avions pas partagés de moments intimes. Il me faisait vraiment passer par des sautes d'humeurs dignes des plus fous grand 8 dans les parcs d'attractions. J'étais sortis de sa maison à la hâte ce vendredi là, les joues en feu et l'esprit embrouillé. Tout la semaine je m'étais torturée à propos de notre prochaine rencontre, les flash incessant de nous deux dans cette cabine de douche me hantant l'esprit. Puis je l'avais revu. Il avait été froid, professionnel, distant. Je me rappelle avoir eu vaguement l'envie de pleurer... Puis j'avais passé une semaine habitée d'une colère noire et profonde envers cet idiot qui jouait ostensiblement avec mon coeur! Surtout que je gardais tout pour moi car j'avais l'impression que si je racontais a voix haute ce qu'il s'était passé, ça sonnerait vraiment bizarre. J'avais eu envie de lui briser le cou! A chaque fois que l'on s'était vu il n'avait pas montré une once d'affection. Et puis était-il obligé d'être si beau à chaque fois que l'on se voyait? Encore aujourd'hui il était rayonnant dans un gros pull clair strié de bleu et ses jambes était recouvertes d'un jean vieillis.

J'essayais de me concentrer tant bien que mal sur la rediffusion d'un débat politique américain que nous avions mis à la télévision.

"Donc lui c'est un haut fonctionnaire du gouvernement? Demanda t-il en pointant l'écran.
- Oui.
- Et qui est chargé de le mettre en accusation? Questionna t-il sans m'adresser un seul regard.
- La chambre des représentants. Et le procès se tiendra devant le sénat."

Il hocha la tête brièvement, toujours sans m'accorder un coup d'oeil. J'allais vraiment lui sauter à la gorge et le tuer. Je me redressais de mon assise, essayant de penser à autre chose et de moi aussi me concentrer sur ce qui se passait à l'écran. Je me triturais les doigts nerveusement et sursautais presque lorsque le brun se leva du canapé pour allez charger son téléphone. Lorsqu'il était de dos mes yeux s'attardèrent sur la ligne de ses épaules larges, la façon dont ses cheveux sombres étaient parfaitement coupés sur sa nuque et je me frappais mentalement lorsque mes yeux descendirent plus bas. Je retournais la tête vivement vers l'extérieur et me concentrais sur la verdure du jardin. Sérieusement Alexie? Tu le mates maintenant? Ça ne tournais vraiment pas rond chez moi!

"Qu'est ce qu'il se passe?"

Je sursautais pour de bon cette fois. Ça ne lui suffisait pas d'être beau, il avait aussi une voix qui faisait s'arrêter mon coeur chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Je le regardais dans les yeux et haussais un sourcil interrogateur.

"Comment ça? Demandais-je.
- Je sais pas, t'as pas l'air tranquille."

Il haussait les épaules et éteignait la télé avant de s'assoir à deux mètres de moi sur le canapé. Il posait réellement la question? J'allais vraiment finir par croire que je rêvais la plupart de nos échanges.

"Tu le fais exprès c'est ça? Dis-je agacée.
- Quoi?
- Tu te comportes vraiment comme un con, tu le sais ça?"

Il souffla et se leva de sa place pour partir vers la cuisine. Cette fois ci je prenais mon courage à deux mains et le suivait. Il était hors de question qu'il s'en tire avec des non-dit cette fois ci! Je le rejoignais d'un pas rapide et fermais le frigo sous nez alors qu'il venait de tire la porte vers lui.

"Oh mais qu'est ce qui te prends! Finit-il par hausser le ton.
- Ne pars pas quand je te parle!"

Il souffla d'un air exaspéré et me poussa de sa main pour accéder au réfrigérateur. Il empoigna un yaourt solitaire sous mes yeux médusés et s'arma d'une cuillère pour commencer à manger son bien, appuyé sur le comptoir face à moi. Il me regardait d'un air narquois et je ne savais plus comment m'y prendre pour lui faire perdre de sa confiance.

"C'est parce que j'ai vu tes petits seins que tu te sens mal?"

Il poussa un léger rire moqueur sans me quitter des yeux.

"Si t'as besoin de parler de tes complexes je ne suis pas la bonne personne."

Je serrais les poings, j'allais lui enfoncer son yaourt dans le nez, ou sa cuillère, peut être même les deux. Et à ma plus grande surprise la colère concrétisa ma pensée puisque je donnais un coup dans son couvert, lui envoyant de son dessert sur son visage et ses cheveux.

"Putain mais t'es con! Hurla t-il alors qu'il passait une main dans ses cheveux pour constater les dégâts.
- Compte pas sur moi pour te nettoyer cette fois abruti.
- Sérieusement? Tant de haine pour une petite vanne sur ta poitrine?
- Non Jungkook pas juste pour ça! M'exaspérais-je. Tu... TU...Arrrgh!"

Je mordais ma lèvres et passait ma main dans mes cheveux de manières angoissé. Je ne trouverais pas mes mots, c'était bloqué dans ma gorge définitivement. C'était si humiliant d'être faible face à lui! Je voulais l'étriper et d'un autre côté mon corps tout entier avait envie de se jeter dans ses bras.

Il soupira et posa finalement son pot de yaourt avant de réfléchir quelques secondes, inspirer, réfléchir encore. Je regardais son visage impassible et réalisais combien redevais être naïve à ses yeux.

"Tu ne me plais pas. Finit-il par dire. Désolé si je t'ai fait comprendre le contraire."

Comment on appelle ça déjà? Vous savez cette sensation d'avoir le coeur mis en bouillie par un trente trois tonnes... En fait on le ressent surtout. Et vraiment, c'est une douleur insoutenable.

"Tu es une fille cool, mais je vais partir et quitter ce pays. Ce n'est pas envisageable autrement et je ne compte pas m'encombrer de toi ni personne d'autre."

Il serrais ses mains sur le rebords de l'ilot central. Je me demandais ce qu'il se passait dans sa tête pour sortir des choses aussi blessantes de manières si calme. Se rendait-il compte qu'il enfonçait en ce moment même un poignard dans ma poitrine, voyait-il mes yeux vitreux? Apparemment non puisqu'il parut ne pas relever lorsque je répondis le plus calmement que je puisse:

"Tu ne m'intéresse pas non plus. Je me suis juste prise d'amitié pour toi bizarrement."

Je déglutissais. Ma gorge me faisait si mal, j'avais l'impression q'une centaines de guêpes m'avaient piqué l'oesophage.

"J'aurais juste aimé que tu t'excuses pour être entré alors que je me douchais. Continuais-je. J'ai eu l'impression qu'on violais mon intimité.

- Pardon pour ça. J'avais l'esprit embrumé alors j'ai pas réfléchi."

Je hochais la tête. Il hocha la sienne. Le silence dura quelques secondes et je me décida finalement à dire qu'il était temps que je parte.

En empoignant mon sac j'inspirais grandement, ayant l'impression que mon corps vide avait besoin d'être comblée avec quelque chose. Je n'avais que l'air à ma disposition visiblement. Je me trompais. Mon esprit n'avait pas rêvé les moments avec Jungkook, il avait juste imaginé une certaine complicité qui n'avait jamais existé.

Sur le pas de la porte, sa voix me stoppa un instant.

"Tu pourrais rater les cours dans deux semaines? J'ai besoin de toi le vendredi pour aller faire des papiers."

Je me tournais de trois quart, la porte d'entrée dans une main. J'aurais pu dire non à cette gueule d'ange. Tout envoyer valser et le laisser planté la dans son pull oversize. J'étais définitivement trop naïve.

"Oui je me débrouillerais."

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Before your FlightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant