Before The Storm

Final Goodbye

"Bonjour à toutes et à tous, je vous remercie d'être venus. Si je me tiens devant vous aujourd'hui, c'est pour honorer la mémoire de mes meilleurs amis qui nous ont quittés il y a exactement une semaine durant une nuit d'orage : Luna, Hyujin et Enzo. Vous savez sans doute tous ce qu'il s'est passé, mais laissez moi vous rappeler les faits tels qu'ils sont : plusieurs fois par an et une fois par mois, aléatoirement, il se passe une nuit d'horreur, plus communément appelé The Storm. Vous en avez déjà tous entendu parler et avez peut-être de la famille ou des amis qui l'ont vécu et que vous avez perdu. Alors vous devez comprendre mon sentiment, celui de savoir ses amis dehors lors d'une nuit comme celle ci sans être avec eux pour les aider ou les protéger, même si ça n'aurait rien changé. On le sait tous, alors pourquoi remuer le passé inutilement ? Ils sont mort et seront, dans quelques instants, enterrés dans les emplacements prévus à cet effet.

J'aurais aussi aimé vous parler d'Emy, elle était aussi mon amie, avant que je sache qui elle était devenue. Comme le dit la légende, une fois par mois, la Mort prend possession du corps d'une jeune fille ou d'une adolescente qu'elle contrôlera durant cette nuit là, et malheureusement personne ne sait ce que deviennent ces jeunes filles à la fin de la nuit. Il se trouve que ce mois-ci, c'est Emy qui a servi de marionnette... Alors je ne dirais rien de plus sur elle, ne voulant pas penser à ce qu'il s'est passé ensuite.

Merci de m'avoir écouté. J'espère vraiment qui vous vous porterez tous bien et que vous serez toujours à l'abri avec vos proches dans ces heures de pertes. Dites leur ce que vous pensez avant de les perdre parce que après, ce sera trop tard."

Une fois le discours de Tom terminé, il descendit de la petite estrade sur laquelle il se tenait, bien droit et impassible, devant les personnes venu se recueillir sur les tombes de ces amis. Il souffla un bon coup, laissant enfin les larmes couler le long de ses joues rougies par le vent frais de ce mois de septembre. Et il attendit, attendit que tout le monde soit bien parti, une bonne heure après la mise en terre des cercueils où se trouvaient les corps sans vie de ses meilleurs souvenirs. Il prit les trois fleurs blanches qu'il était allé chercher avant la cérémonie et en mit une sur le tombe d'Enzo avant de chuchoter quelques mots, ceux qu'il aurait aimé lui dire quand il était encore avec lui :

" T'es idiot, têtu et tu n'es jamais d'accord avec nous, peu importe le sujet abordé mais malgré ça, tu resteras à jamais ce mec fou qui préférait danser sous la pluie alors qu'on voulait tous rentrer pour se sécher et regarder une série stupide..."

Sa voix se brisa en se souvenant de ce soir là : ils étaient sortis tous ensemble pensant qu'il ferait beau mais s'étaient fait avoir quelques heures plus tard. Un de ses meilleurs souvenirs qui fit apparaître un sourire sur ses lèvres sèches et blanches.

Il se releva et refit le même schéma quelques tombes plus loin : il s'agenouilla, posa une fleur blanche et se remit à parler.

"Hyujin, la seule chose que j'ai à dire c'est merci. Pour tout : pour m'avoir écouté, pour m'avoir soutenu quand j'étais mal, pour m'avoir réconforté quand je pleurais dans la salle de bain... Tu seras pour toujours le grand frère que j'ai jamais eu. Le seul capable de faire tout et n'importe quoi pour voir l'un de nous sourire et pour tout ça je ne te remercierais jamais assez. Je t'adore, vraiment. Et encore merci."

Il sourit et se dirigea vers la dernière tombe qu'il n'arrivait à atteindre que difficilement suite à ses jambes qui ne voulaient s'aventurer trop près de sa tombe. Il finit par tomber à genoux, tachant son pantalon et ses mains. Ses yeux ne retenaient décidément plus ses larmes et tandis qu'il pleurait, il se laissa aller à crier son malheur au monde entier. Il regrettait de ne pas être venu avec eux et d'être resté à l'intérieur sous prétexte qu'il était fatigué. Il criait encore et encore alors que son cœur se fissurait. Et alors que le calme reprenait son pouvoir sur le cimetière, quelques mots furent chuchotés, espérant être entendus, peu importe où la destinataire se trouvait en ce moment précis.

« Je t'aimais tellement.. »