CHAPITRE 1

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Comme beaucoup de filles de mon âge (ou peut être un petit peu plus que la normale) je voulais à tout prix trouver l'amour, mon premier amour et je désespérais de ne trouver personne qui me convenait. Je n'avais rencontré que des garçons d'une banalité à en assommer un raton laveur. Mais c'était dans un élan de positive attitude que les choses allaient enfin changer. Depuis le collège, mon corps avait beaucoup changé, et même trop. J'avais pris du poids et j'avais décidé de changer mon mode de vie, et de faire un peu de sport pour retrouver la ligne en cette nouvelle année qui débutait. J'avais la compagnie de ma mère et cela me motivait pour m'inscrire dans un cours de fitness. Quand on était au sport, j'étais assez timide, sans envie particulière de me mélanger aux autres gens alors je restais principalement avec ma mère. C'était une fois par semaine alors pour créer des liens avec les autres c'était un peu court et je n'appréciais pas beaucoup que des gens que je ne connaissais pas puissent me voir en plein effort ou en sueur (bonjour le glamour). N'empêche, les animateurs étaient plutôt sympas, et je me concentrais sur le cours, déterminée à perdre du poids, plutôt que sur les autres. En réalité la situation était assez similaire au lycée puisque je ne me socialisais guère plus. Dans ma classe je ne m'étais fait qu'un petit groupe d'amies que je connaissais pour la plupart du collège ou de la primaire, seule Alexie que je considérais comme ma sœur m'étais véritablement familière. Les gens de ma classe ne me donnaient pas tellement envie d'aller à leur rencontre. Y avait des gens qui ne m'inspiraient pas vraiment confiance alors je préférais rester dans mon coin avec mes amies et ça me suffisait. J'étais assez timide. Mais au fur et à mesure où les semaines passaient je commençais tout de même à me sociabiliser. A commencer par les gens de ma classe qui ne semblaient pas être si horrible que ça. Certaines filles étaient plutôt gentilles et les garçons mettaient une bonne ambiance, peut être pas toujours propice au travail mais c'était cool. Mais aussi avec des filles du sport qui étaient dans mon lycée, mais sans pour autant être aussi bavarde qu'à mon habitude. Je ne cherchais pas tant que ça à les connaitre en réalité, non pas qu'elles ne m'intéressaient pas mais c'était pas ma priorité enfin j'étais aussi bien avec ma mère. C'était d'ailleurs pas tellement différent au lycée, je me mêlais pas trop avec eux. Mon petit groupe me suffisait.

Dès la rentrée au lycée, les semaines défilaient si vite que les feuilles orangées jonchaient déjà le sol et le froid hivernal commençait à se faire ressentir.

Ma vie n'était guère excitante, elle ne se résumait qu'aux cours, aux devoirs, à mes amies et à dormir. Ma vie sentimentale était d'une platitude que même la vie de mon chat, qui semblait s'être amouraché d'un chat du quartier, était plus excitante que la mienne. Seul, un garçon que je voyais au sport, apportait un peu de rêve à cette vie linéaire que je menais. C'était un très beau garçon qui était souvent devant moi. J'avais donc tout le loisir de l'observer du fond de la salle. Il était grand, musclé et vraiment beau avec ses petites bouclettes brunes. Puis ses t-shirt moulants, blancs qui laissaient apparaitre sa musculature et deviner ce qui se cacher en dessous ne me laissaient pas indifférente, (et laissait pas beaucoup place à l'imagination) et je peinais à décrocher mon regard de son corps athlétique. Je restais trop timide pour aller le voir et lui parler alors je préférais rester silencieuse dans le fond de la salle à côté de ma mère à le l'observer (pas comme une psychopathe hein). Il m'intimidait beaucoup et dès qu'il me regardait je me sentais rougir et c'était pire quand je me retrouvais à côté de lui. Il faut avouer aussi que le fait de rester collé à ma mère ne permettait aucune possibilité de rapprochement. En un sens, je me disais qu'un garçon comme lui ne poserait jamais son regard sur moi du moins pas de la manière dont j'aurais voulu.

Le mois d'octobre était passé rapidement mais j'étais bien contente que les cours se terminent bientôt, ce temps maussade et le froid me déprimaient et me fatiguaient. Avoir à me lever de bonne heure et affronter les températures hivernales n'aidaient pas beaucoup pour après affronter le lycée. J'irais pas jusqu'à dire que j'étais insociable mais je n'aimais pas particulièrement les gens surtout ceux de mon établissement. En quelques mois l'image que je m'étais faite du lycée s'était effondrée en voyant les les gens qui y étaient. Les vacances de Noël arrivèrent enfin. J'avais passé des vacances pas très joyeuses. En effet j'avais assisté à l'enterrement d'un membre de ma famille, par conséquent les festivités et les joies de fêtes de Noël furent très vite remplacées par la tristesse de l'être perdu. Et ces vacances se terminèrent bien vite, mais accompagnées d'une nouvelle mauvaise expérience avec un garçon. Allez savoir comment j'avais réussi à me retrouver seule avec un garçon dans une cage d'escalier sombre et glauque, dans un immeuble délabré, près de la gare avec quelqu'un qui ne me plaisait pas vraiment. C'était un garçon qui s'appelait Saliou. Je l'avais rencontré deux ans auparavant, lorsque j'allais chez une amie très régulièrement après les cours. Je savais que je lui avait plu mais rien de plus. On ne s'était pas vu depuis la fin de la troisième année du collège et lorsque je le revis au lycée, cela ne m'importait que très peu. Puis un jour, allez savoir comment ou pourquoi, je reçu un message de sa part m'expliquant qu'il avait tenté de me retrouver sur les réseaux sociaux mais qu'il n"y était jamais parvenu . J'étais assez flattée mais sans même avoir eu le temps de discuter d'avantage avec lui et surtout de savoir comment il s'était débrouillé pour avoir mon numéro, il me proposa un "rendez-vous". Je n'avais pas grand chose à perdre même si tout cela semblait très louche mais je ne voulais écouter ma conscience ou mon instinct mais plutôt ma curiosité (chose à ne pas faire). Au bout de deux jours, j'avais accepté d'aller le voir dans son immeuble, là où il m'avait fixé rendez-vous. Le jour J, une fois devant l'immeuble je me mis à paniquer, à ce moment là tout ce que je voulais c'était de prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir à toute vitesse. J'hésitais à annuler mais au moment où je voulais rentrer et lui poser un lapin, il arriva et me fit signe d'entrer dans l'immeuble. J'étais pas super emballée à vrai dire. Lorsque nous nous étions retrouvé en face, un peu comme avec Jules (un garçon que j'avais fréquenté quelques mois auparavant et avec qui la situation avait été plus qu'embarrassante) (je vous raconterai un peu plus tard cette mésaventure) je ne savais quoi dire, et j'étais terriblement gênée, puis cette cage d'escalier ne me disait rien vaille. Il faisait sombre et froid. Nous n'avions échangé qu'un simple baiser, mais pas même ce baiser ne m'avait plu. Pendant qu'il écrasait ses lèvres contre les miennes et qu'il malaxait mes fesses comme de la pâte à modeler, je gardais les yeux ouverts, rivés sur le mur d'en face à me demander comment j'avais réussi à me mettre dans un tel pétrin. Je me disais aussi que je devais à tout prix arrêter de suivre ma curiosité au lieu de la raison. J'étais sûre qu'un jour à force de faire des mauvais choix comme ça, on finirait par retrouver mon cadavre abandonné dans une forêt tout ça parce que j'aurais fais un mauvais choix et que j'aurais écouté ma curiosité. J'en pouvais plus, ses mains, ses lèvres me répugnaient et je cherchais un quelconque moyen de m'enfuir. J'avais alors eu la bonne idée (ça m'arrivait quelques fois) de simuler un faux appel d'Alexie pour trouver une excuse pour m'échapper de cet endroit cauchemardesque. Mon plan avait réussi avec succès et mes talents d'actrice venaient de me sauver la vie (dieu merci, je n'aurais pas tenu une seconde de plus avec lui). J'étais parti en courant pour m'éloigner le plus rapidement de lui. On aurait cru une folle tout droit sortie de psychiatrie. J'étais en même temps au téléphone avec Alexie (pour de vrai cette fois). Et étant donné la tournure des événements ,je me disait qu'il valait mieux que je cesse cette quête désespérée de trouver le parfait petit ami dont je rêvais depuis toute petite ou je risquais de finir assassinée par un pervers, dans une ruelle sombre et sinistre. Vraiment pas terrible comme expérience. Mais je ne pu tenir cette résolution bien longtemps, lorsqu'à la rentrée, ce fameux garçon que j'observais de loin au cours de fitness vint à ma rencontre à la fin d'un cours. J'étais très surprise qu'il vienne me parler mais j'étais surtout très contente. J'étais à ce moment précis en stress total, je perdais mes mots face à lui. Pendant que tout le monde rangeait la salle, on était dans un coin à discuter. Je commençais par apprendre son prénom: Ethan. Mais sans même s'être présenté en bon et du forme, la conversation nous vint tout naturellement :

"-t'as eu quoi pour Noël? me demanda-t-il

-J'ai reçu des vêtements, diverses choses et des boucles d'oreilles ce qui en soi est relativement contradictoire étant donné que j'ai pas les oreilles percées, répondis-je amusée

-Sérieux? dit-il en riant et en regardant mes oreilles

-Oui moi non plus j'ai pas bien compris mais peut être une manière de me dire que je vais enfin me faire percer les oreilles! Et toi alors?

-Peut être! J'ai eu une guitare

-C'est vrai? C'est super bien!

-Oui, j'en voulais une depuis un moment...(il me parlait de termes techniques musicaux auxquels je ne comprenaient pas grand chose et je me contentais de sourire bêtement et d'acquiescer en faisant comme si je comprenais ce qu'il disait)

-Wow, c'est vraiment super! Juste, t'as quel âge?

-J'ai seize ans, me répondit-il en riant, et toi?

j'étais étonné, il paraissait beaucoup plus âgé

-J'en ai quinze, je suis en seconde, mais tu parais plus vieux tu sais

-Ah ouais? il riait en même temps qu'il me parlait et chaque fois que je lui posais des questions je semblais l'amuser. Tu sais que t'es pas la seule à me dire ça, une fois on même demandais si je travaillais, comme si j'en avais vingt cinq

-Vraiment?! En même temps je t'aurais donné deux ou trois ans de plus, lui disais-je en souriant.

Je trouvais que c'était une façon un peu plus originale qu'à l'ordinaire de commencer une conversation. Le courant passait bien entre nous mais au delà de ses simples paroles que je buvais littéralement, ses yeux m'ensorcelaient. Je ne pouvais songer à détacher mon regard du sien qui m'absorbait et son sourire qui me charmait et contre toute attente, le moment de la séparation fut assez difficile. On avait tout de même eu le temps de trouver un moyen de se parler via les réseaux sociaux.

Le soir même, lorsque je rentrais chez moi, étant donné que j'avais un vieux téléphone, (il ne s'était d'ailleurs pas gêné pour se moquer ouvertement et copieusement de moi et mon téléphone) j'empruntais le téléphone de mon frère pour pouvoir discuter un peu avec lui, mais ce n'était pas illimité et par conséquent, le temps de discussion avec Ethan, lui était limité. Et la situation était assez similaire au lycée, puisque j'étais de nouveau obligée d'utiliser le téléphone des mes amies qui en plus de cela devaient avoir Internet. C'était pas pratique, alors un jour, avant d'aller en sport, je lui donnais mon numéro de téléphone pour pouvoir discuter comme nous le voulions sur mon téléphone, sans avoir à prendre celui des autres. Je me risquais donc à le lui envoyer. J'avais peur qu'il ne me renvoie pas de message, et pendant tout le cours d'EPS je me posais mille et une questions, à savoir si oui ou non je recevrais un message de sa part. Et quelle joie fut-elle lorsque sur mon téléphone je voyais qu'il l'avait fait. Dès lors, je ne quittais plus mon téléphone. Le gardais sans cesse à la main. Le soir, avant, pendant et après manger, jusque dans la nuit, nous discutions. On parlait de tout et de rien sans jamais se lasser. Depuis cet instant là, nous ne nous quittions plus, ou plus précisément nos, téléphone. Les jours passaient et cette routine mortelle avait été bouleversé par Ethan. Une nouvelle routine s'était installée mais celle ci me faisait rêver et je l'adorais. Aussi loin que je m'en souvenais, ça ne s'était jamais aussi bien avec un garçon et surtout aussi normalement. Et depuis ce premier message, je passais le plus clair de mon temps a discuter avec lui, du petit matin, au réveil, jusque tard dans la nuit, en nous endormant, en nous attendant l'un l'autre. Puis on a commencé à s'appeler et là encore, on restait une ou deux heures à parler et à refaire le monde. Mais les meilleurs moments étaient les appels nocturnes, on avait une certaine facilité à se livrer qu'on ne retrouvait pas en journée, comme si la nuit permettait de libérer les secrets et nous permettait d'ouvrir nos cœur qui se refermaient instantanément à l'aube. J'en apprenais un peu plus chaque jours sur lui, et la personne que je découvrais me plaisait à chaque messages ou mots qui sortaient de sa bouche. J'avais appris par exemple qu'il jouait de la guitare depuis seulement quelques années et que ça lui avait pris sur un coup de tête et que c'était son cadeau pour le féliciter pour son brevet et qu'il avait appris à en jouer tout seul. Il lui arrivait même par moment de me jouer un morceau téléphone et ces instants se rapprochaient de ce qui semblait être le bonheur. Mon téléphone accroché à la main, j'attendais le moindre message de sa part en espérant voir son nom apparaitre sur mon écran et dès lors où je voyais son nom s'afficher, un immense sourire niais se dessinais sur mon visage. Il se pouvait que quelque chose de mieux et de beau s'annonçait peut être enfin.

La rose et ses épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant