CHAPITRE 6

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Le lendemain , finalement on fit l'impasse sur ce qui s'était passé la veille et on passa à autre chose. Les jours passèrent et alors que je pensais que lui et moi, ça irait mieux, je m'étais trompée, ça ne faisait qu'empirer. On se disputait un peu plus à chaque fois, toujours sur le même sujet. je commençais à douter davantage sur la promesse que je m'étais faite après la journée passé avec lui et Roxane. Tous ces secrets et cachotteries commençaient à me peser sur le cœur et à m'énerver. Je ne savais pas encore combien de temps je pourrais tenir, surtout que nous passions le plus clair de notre temps à nous disputer. Et lorsque ça allait un peu mieux, on se parlait à peine. On ne s'appelait presque plus. Et les rares fois on nous appelions nous n'avions plus grand chose à nous raconter. Je me disais que ce n'était qu'une mauvaise passe, qu'il avait ses humeurs et que ça irait mieux. Du moins c'est ce que je m'imaginais.

Les vacances de Pâques arrivèrent mais je perdais un peu plus chaque jours le sourire. Quelque chose se brisait à chaque disputes. Et pendant les vacances on avait pas une minute à s'accorder. Lui partait une semaine dans le centre de la France et le plus frustrant, c'est que je partais la même ville que lui juste une semaine après lui. Lorsqu'il était là bas, on discutait de temps en temps mais les disputes ne s'atténuèrent pas. On ne se parlait presque plus. Et lorsqu'il reveint et que moi je partais, ce n'était pas mieux. Je déprimais là où j'étais, la maison était déprimante et froide et il n'y avait rien autour de nous. C'était encore plus déprimant. je profitais de cette semaine dans une maison un peu reculée pour réfléchir à ce qui allait arriver à mon retour. La semaine là-bas passait assez lentement.

Avant de rentrer, mes parents décidèrent de faire escale à Bourges, une petite ville un peu plus au Nord, pour aller voir ma tante et les cousins de ma mère. On arriva et on fut immédiatement bien accueilli. J'étais assez heureuse de revoir quelques membres de ma famille, mais malgré cet engouement, Ethan torturais mes pensées. Mes parents passait beaucoup de temps à discuter. On s'installa dans le canapé, et comme chaque réunion de famille, ils racontèrent des anecdotes. Je n'écoutais pas ce qui se passait autour de moi, je restais suspendu à mon téléphone. J'étais en pleine discussion avec Etan et les choses se passaient mal.
Je voulais comprendre ce qui nous arrivait, ce qui se passait. Je lui posais alors la question, qui je savais, n'était pas la meilleure à poser : "Pourquoi t'es froid comme ça avec moi ?"
Mais sa réponse me déchira à l'intérieur, il me répondit simplement : "Ça devient trop sérieux". J'étais abasourdi par ce que je venais de recevoir.  Je sentais mes yeux qui commençaient à me piquer alors je m'empressais d'aller au toilettes et pleurer. Je comprenais que ce message sonnait la fin. Mon cœur se serra douloureusement dans ma poitrine, une douleur que je n'avais jusqu'à présent jamais ressentie, du moins pour un garçon, ni dans cette situation.
J'avais envie de m'arracher les cheveux, la peau, de crier, de m'effondrer par terre mais ma famille était à quelques mètres. J'essayais de sécher mes larmes et de me ressaisir, et faire en sorte à ce que personne ne puisse remarquer les larmes qui venaient de couler. Je ne pris pas la peine de répondre à Ethan, je ne savais pas quoi dire.

On resta pour la nuit chez ma tante. J'aurais préférais rentrer et me retrouver seule dans ma chambre pour pouvoir pleurer à ma guise mais au lieu de cela, je partageais ma chambre avec ma tante. Je fus incapable de fermer l'œil de la nuit. Le lendemain matin, on rentrait enfin et je fis mine d'être de bonne humeur. Sur la route du retour, je discutais avec Roxane et lui parlais de ce qu'il y avait été dit entre Ethan et moi, et me conseilla de faire un choix: rester et souffrir ou partir, être mal pendant un temps mais aller mieux après. Je réfléchissais dans la voiture à ce qu'elle m'avait dit. Elle avait raison mais la véritable question était de savoir si j'allais pouvoir accepter de me détacher de lui. Mais le message qu'il m'avait envoyé la veille montrait bien qu'il ne tenait pas autant à moi qu'il ne me l'avait laissé penser.

On arriva à la maison vers dix-neuf heure. Je rangeais mes affaires tout en repensant aux paroles d'Ethan et de Roxane. J'étais perdu mais je voulais la vérité et je voulais que pour une fois Ethan soit sincère, car j'avais malgré tout eu à plusieurs reprises, l'impression qu'il se servait de moi ou du moins je ne comprenais pas son soudain revirement de comportement.
De nature curieuse, je voulais savoir. Je pris mon téléphone et m'enferma dans la salle de bain. Je lui posais tout un tas de question auxquelles il répondait assez vaguement. Mais la question que je n'aurais peut être jamais du poser : "Pourquoi continuer?". J'aurais voulu qu'il me donne toutes les raisons du monde pour continuer mais au lieu de cela il s'est contenté de répondre par un simple "je ne sais pas". Je tremblais, et mes yeux rougissaient, s'emplissaient de larmes chaudes et je me mis à sangloter. Je me ressaisit pour lui demander "on arrête", et là encore j'aurais voulu qu'il me retienne, qu'il me dise "non" mais il m'a dit "d'accord".. J'eus l'impression que mon monde s'effondrait littéralement, je pleurais tellement que je peinais à reprendre mon souffle, je m'allongeais sur le sol froid de la salle de bain, contre le mur et pleurais, encore sans pouvoir m'arrêter. J'avais envie de m'arracher le cœur, je me griffais la poitrine en espérant atteindre mon cœur et l'arracher de mes dix doigts. je suffoquais, je me relevais, et je me regardais dans le miroir et je me détestais. J'étais sous le choc, incapable de faire autre chose que pleurer. La migraine me pris soudainement, je vis mes yeux rouge sang. J'essayais de me calmer, je pris une grande respiration et je retrouvais un peu mon souffle. J'entendis au même moment la voix de ma mère qui nous appelais d'en bas pour aller manger. Là encore j'aurais préférais rester par terre à pleurer autant que je le voulais mais je ne pouvais pas. Je descendis alors, les yeux toujours injectés de sang, j'avais dû prendre au moins dix minutes pour sécher mes larmes.

Une fois à table mon frère remarquait mes yeux humides et rouge et me questionna, je restée silencieuse, et je ne voulais surtout pas que mes parents en fassent de même alors que je me cacher simplement le visage et tournais la tête. Je regardais un film qui m'eut permis de penser à autre chose qu'Ethan qui venait tout juste de me briser le cœur. Je montais dans ma chambre et à peine passer le pas de la porte je me remis à pleurer de plus belle. Je repensais à tout ce qu'il m'avait dit, tout ce qui s'était passé entre lui et moi je prenais conscience que tout cela était terminé. Je me sentais vide, comme désabusée de la vie, incapable de faire le moindre mouvement. J'étais sur mon tapis, allongée, en suppliant je-ne-sait-qui de nous renvoyer dans le passer et de changer ces derniers événements. C'était impossible. Tout cela me paraissait surréaliste. Je ne pouvais pas le croire. Je ne l'accepter pas. Une fois un petit peu calmée, je me relevais, et préparais mes affaires pour le lendemain puisque les cours reprenaient. Je me mis en pyjama mais je n'avait pas l'impression que c'était moi, j'étais comme inconsciente de tout ce que je faisais. Je ne pouvais m'extraire de la tête ces messages. Je me mis au lit, éteignis la lumière et je passais ma nuit a fixer le plafond où il apparaissait les ombres des voitures qui défilaient dans ma rue. Je restais éveillée toute la nuit.

La rose et ses épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant