Chapitre six

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"Votre Altesse" Thomas Cromwell entra dans la chambre de la reine comme un ange noir portant une nouvelle épouvantable "Par l'ordre de Sa Majesté le Roi, vous devez quitter la Cour et vous rendre au Domaine du Roi". Sa voix était aussi terne et sans émotion que sa posture. Un exemple de serviteur parfait qui a exécuté les ordres de son maître sans aucune hésitation.

Catherine se tourna pour lui faire face et mesura l'homme debout devant elle. Depuis une heure, elle avait observé les préparatifs du voyage du roi à travers la fenêtre et se demandait ce qui allait arriver ensuite. A présent, elle reçut sa réponse de l'homme qu'elle était venue mépriser. Elle n'avait jamais aimé le cardinal Wolsey, mais il avait au moins pu montrer un peu d'humanité, au contraire de ce pauvre homme qui se tenait devant elle maintenant.

"Il ne m'a pas dit au revoir" dit-elle calmement, essayant de ne pas montrer qu'elle combattait les larmes. "Dans le passé, chaque fois qu'il partait en voyage, il se rappelait toujours de me dire au revoir."

Cromwell a tricoté ses sourcils inquiets par sa réaction étrange. Se pourrait-il que la reine Catherine ait finalement perdu ses sens? Il n'en voulait pas. C'était un exécuteur testamentaire du roi Henry, le fidèle serviteur du roi, mais cela ne signifiait pas qu'il voulait quelque chose comme ça pour elle.

Si seulement la reine avait cédé et était d'accord sur le divorce, elle ne se serait pas trouvée dans une telle situation et il ne se serait pas présenté devant elle comme une écolière. Cette femme était capable de le faire se tortiller d'un regard, une capacité extrêmement rare, dont il était certain qu'Anne Boleyn ne maîtriserait jamais.

"Le roi Henry exige également que vous remettiez les bijoux royaux." Il l'a dit comme s'il demandait la chose la plus simple au monde.

Cette demande a attiré son attention. La main de Catherine se dirigea mécaniquement vers le collier qu'elle portait depuis le jour de son couronnement. Elle a reçu l'ordre d'abandonner les symboles de qui elle était; les remettre à Anne Boleyn? Jamais! Elle irait à More, mais les joyaux de la couronne l'accompagneraient!

"Non." dit-elle simplement en le regardant dans les yeux; le défiant d'essayer de lui opposer. "Jamais. Ils m'appartiennent en tant que reine d'Angleterre. La vraie reine."

Cromwell eut un instant l'impression d'être un jeune garçon réprimandé par son tuteur. Catherine, voyant qu'il n'allait pas la combattre, tourna la tête vers la cheminée et Thomas Cromwell comprit qu'il n'accomplirait rien. La reine n'allait pas battre en retraite et il n'allait pas la combattre aujourd'hui.

"Comme vous voulez Votre Altesse. Votre départ est prévu pour demain." il a annoncé avant de partir.

Une fois sorti de la chambre, Thomas Cromwell s'appuya contre la porte et prit une profonde inspiration. Il ne voulait pas penser à ce que serait son avenir si la princesse Mary revendiquait la couronne; pas après ce qu'il avait fait aujourd'hui.


Charles regarda la petite foule rassemblée par une sortie arrière du château avec une pointe de tristesse. Le roi et son entourage avaient quitté la résidence il y a une heure, se dirigeant vers le navire qui les conduirait en France, ne laissant que des domestiques. Et ces serviteurs étaient maintenant réunis ici, prêts à rendre hommage et à dire au revoir à leur reine.

"Ta Grâce. Je ne m'attendais pas à toi ici." Chapuys, le seul homme le plus élevé de la société, à part Charles, le salua d'un signe de tête, véritablement surpris par la présence du jeune homme. "Je pensais que tu ferais partie de l'expédition du roi Henry en France."

"Je suis Votre Excellence." Charles a confirmé "je rattraperai le cortège avant qu'ils atteignent le port."

Peut-être sa décision de rester derrière était stupide, mais il n'avait pas pu partir sans dire au revoir à la reine. Il était à la fois son sujet et son gendre - même si ce n'était que de nom. C'était donc son devoir d'être ici.

L'héritière du trône de elly32Où les histoires vivent. Découvrez maintenant