Chasseurs d'Ombre

Chapitre V

                                                        -----Pierre-Luc Côté-----

Je lui réponds d'un signe de tête. Elle se penche aux dessus du montre et s'apprête à le prendre dans ses bras mais elle se fige juste avant. Elle semble avoir mal. Et c'est le cas.

-Hé! Ça va?, lui dis-je en la retenant par le bras pour l'empêcher de tomber.

-Oui, oui. Merci, me dit-elle en essayant de retirer son avant-bras de mon emprise.

Je la lâche. Elle enroule ses bras autour du wendigo mort. Lorsqu'elle se relève, elle hurle de souffrance. Je la rattrape juste avant qu'elle ne touche le sol. Elle a du sang sur le visage. Elle est blessée. J'en suis sûr. Qu'a-t-elle risquée pour me sauver exactement? Seulement un doigt... ou bien sa vie?

-Wooo! Calme-toi! Es-tu blessée?, lui dis-je inquiet.

-Non. Ça va.

Elle ment. Je le sais. Je l'aide à se relever. Lorsqu'elle tend les bras pour retenter sa chance avec la créature, je l'empêche.

-Je m'en occupe.

Elle me répond d'un simple et discret signe du menton. Ça me dégoûte mais je ne peux pas la laisser souffrir. Je soulève donc le wendigo.

-C'est par là, me dit-elle en me montrant une direction.

-On ne prend pas le ski-doo?

-Trop risqué. On pourrait en attirer d'autre.

Je soupire mais la suit. Nous nous engageons dans la sombre forêt. Elle souffre. Ça se voit. À chaque pas. Mais elle tient bon. Elle est forte. Ça se voit ça aussi. Physiquement et mentalement. Ça fait presque trente minutes que nous marchons dans les bois. Elle va de moins en moins vite. Elle est de plus en plus faible. Elle va de moins en moins vite. Et de moins en moins vite. Elle tombe au sol.

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                                                          J'ai froid.

                                                     Je suis faible.

                                                      J'ai chaud.

                                                     Je tremble.

                                                         Puis...

                                                ...la lumière.

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Je laisse tomber la créature que j'ai dans mes bras et m'agenouille aux côtés de la fille qui m'a sauvé la vie. Je la secoue sans résultats. Je regarde autour de moi. C'est le noir total. Je prends la jeune fille dans mes bras et continu tout droit espérant trouver de l'aide.

Après plusieurs dizaines de minutes j'arrive à l'entrée d'un grande et magnifique clairière enneigée. Au centre se trouve une assez cabane qui ressemble à une vielle cabane de chasse ou bien de bûcheron. Je m'y rends silencieusement. La fille aux cheveux noirs toujours endormie dans mes bras, je cogne à la porte.

Une jolie femme dans la quarantaine m'ouvre. Lorsqu'elle voit la jeune fille dans mes bras, elle cri. Une autre femme arrive au pas de course et retient un cri de terreur.