Blessures d'âme...

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J'ai écrit ce texte il y a 7 ans, j'y est apporté quelques modifications

J'ai voulu le poster parce qu'il parle d'une partie importante de ma vie

Il y a des évènements qui vous bouleverse au point de vous transformer complètement

J'aimerai avoir votre avis...Bonne lecture

Besoin d'écrire mais les mots ne sortent pas, besoin de coucher mes émotions sur le papier, de me confier à quelqu'un qui pourrait me comprendre, besoin d'avoir une solution à ce problème que personne ne peut résoudre à part le temps peut être j'en doute. Presque dix ans déjà, il me semble pourtant que c'était hier.

Tout a commencer le 21 septembre 2001, à 10h17, une assourdissante explosion bouleverse Toulouse, mon cœur alors vis ces dernières heures de bonheur, encore intact. Les informations du soir sont diffusées, l'inquiétude monte mais il reste encore l'espoir, cette petite étincelle qui, quoiqu'il arrive, vous dit que rien n'et encore joué, qu'il reste encore une chance et qu'un miracle peut encore ce produire. Ce soir là, je ferme les yeux et m'envole vers un monde où rien n'arrive, où les gens qui vous entourent et vous soutiennent seront toujours là.

Le lendemain, la nuit ayant troublé ma perception des choses, je pense que j'ai fait un mauvais rêve et qu'il faudrait que j'arrête de regarder les films catastrophe. J'allume la télévision et prend conscience que je n'ai pas rêvé ou alors je dors encore. Je ne me souviens pas si je me suis pincé pour enfin réaliser que j'était bien éveillé, mais les images sur l'écran on eu l'effet d'un véritable électrochoc et mes pensées se tournèrent immédiatement vers lui.

Lui qui m'as vu grandir, qui a fait parti de ma vie sans faire parti de ma famille. Mais malgré ce qu'en dit mon sang, il a toujours été un membre de ma famille, un grand frère qui veillait sur moi et m'apprenais a bien grandir.

Ce jour là ma vie a volé en éclat et mon monde s'est effondré. Comment aurais-je pu penser que je ne serais plus la même après avoir décroché le téléphone .

Pourtant la journée n'avait rien d'extraordinaire, rien ne présageais le terrible drame qui allait nous toucher. J'avais décidé pour m'occuper l'esprit de préparer un gâteau, il faisait beau dehors et un sourire insouciant ornait encore mes lèvres.

Alors que je réunissais les ingrédients dans un saladier en verre, le téléphone sonna. Au bout du fil, un ami de la famille avec une drôle de voix, les quelques mots qu'il m'as dit alors résonnent encore dans ma tête encore aujourd'hui. Peut être que ma peur de répondre au téléphone viens de ce jour là.

"Ils ont retrouvé son corps ce mati, c'est fini, il est mort"

A ce moment là, j'oubliai instantanément ce que j'était entrain de faire, j'oubliai même je fait que j'était encore au téléphone , il me semble avoir murmuré un simple " d'accord" avant de raccrocher et de m'effondrer en larme sur le fauteuil proche du téléphone.

Après un moment , je prend mon courage a deux mains, traverse la cuisine , ignorant mon gâteau en préparation sur la table et ouvre la porte pour retrouver mon père occuper a faire je ne sais quoi pour lui annoncer la nouvelle.

"Il est mort, ils ont retrouvé son corps ce matin"

Je ne sais ce qu'il m'as répondu , ni même s'il m'as répondu mais je fondis en larmes de nouveau, l'eau salé que j'était parvenu a retenir pour parler , ce déversait maintenant sur mes joues. Je retournais dans la maison sans chercher a déceler la moindre émotion dans le visage de mon père.

Je ne l'ai jamais vu flancher, il est de ces personnes qui enfouissent toutes leur émotions au fond d'eux et ne laisse rien transparaître. Je sais très bien que s'il lui arrivait de craquer , il ne le ferait pas devant nous. Mais peut être qu'il le savait déjà, mon père a comme un pouvoir, je ne sais pas comment l'expliquer mais il sait certaines choses, on ne sais pas comment . Comme son cadeau d'anniversaire ou pire encore le temps que tiendra la mariage de ma tante.

Mais bon , là on s'éloigne du sujet , même si j'aimerai bien que mon père me trouve un remède, une solution , un moyen de panser la blessure, la fissure qui s'est créée dans mon cœur ce jour là.

J'ai passé la semaine suivant dans un état de transe, n'arrêtant presque jamais de pleurer le jour comme la nuit. Bombardé par des tonnes de regrets, que j'ai encore aujourd'hui. Anéanti par le chagrin provoqué par cette perte . En colère contre les gens, contre la vie qui avait laissé faire ça. Comment une telle chose avait pu arriver?

Le cocon protecteur dans lequel je m'était enfermé, persuadé que jamais personne ne m'abandonnerais ou ne me serait arraché par un accident, s'est déchiré ce jour là. Aucun papillon majestueux plein de couleur n'en ai sorti mais un triste papillon aux couleurs triste restant obstinément au sol par peur de voler.

A cet instant précis je n'avais envie que d'une chose, me réveiller et me rendre compte que ce n'était qu'un horrible cauchemar et qu'il me suffirai d'aller cogner a la porte de la maison d'a coté pour pouvoir passer encore des après midi a bricoler avec lui, a rire et a écouter les nombreuses histoire de son père.

Même aujourd'hui , je ne peux me faire a l'idée que je ne le reverrais pas et que je ne reverrais plus jamais son sourire .

Fin septembre , je ne pu me résoudre à l'accompagner dans son dernier voyage . Je préférait me plonger dans les méandres stupide de ma vie lycéenne même si je passait la journée a penser a lui. Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir eu la force d'aller lui dire un dernier au revoir, mais la fille que j'était alors avait la phobie de ce genre de choses définitives. Je n'aurais pas supporté de voir toutes les personnes qui l'aimaient et qui comme moi pleurait sa perte. Je n'aurait su quoi faire face a sa fiancée enceinte de quelques mois qui devrait apprendre a vivre seule et dire a l'enfant qu'elle porte qu'elle ne connaîtrait jamais son papa et qu'il faudrait qu'elle affronte la vie seule sans figure paternelle , sans un papa qui la serrerait dans ses bras le nuit de cauchemar.

La vie repris son cours pour tout le monde mais moi je restait là incapable de faire mon deuil, le premier de ma vie , incapable de tourner la page et de poursuivre ma vie comme s'il ne c'était rien passé. Incapable de pensée qu'un jour je pourrais sourire a nouveau à la vie, être de nouveau heureuse et laisser cette part de souffrance se dissiper et finir par accepter enfin l'inacceptable...

Little Piece Of MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant