Sombre Attraction

4. Volonté

PDV Chiara

Je descends rapidement les escaliers de l'édifice, la boule au ventre. Est-il déjà loin ?
Et si ce que je suis en train de faire est en fait, inutile ? Un flot de questions en quête de réponses ne cessent de trotter dans ma tête. Mais il ne faut pas qu'elles occupent mon esprit. Non. Je vais y arriver. Je vais le retrouver, et le convaincre de rester.

Bon Dieu, si seulement ça pouvait être aussi simple que ça...

Une fois à l'extérieur, une légère brise vient soulever quelques mèches de mes cheveux d'ébène. Je me trouve dans une rue plus ou moins bondée par les taxis, les voitures, les passants, les riverains...Celle-ci est assez active, ce qui va me rendre la tâche encore plus difficile. À quoi je m'attendais ?

Je regarde autour de moi, attentive à chaque mouvement, à chaque personne.
Malheureusement, je ne le vois pas. Ça aurait pu être prévisible. Il a probablement dû prendre la voiture ou...Mais...Est-ce que...Est-ce lui au loin que je remarque ?

Même tenue, même démarche...

Biensûr que c'est lui.

Mon élan d'espoir ressurgit et c'est alors que je tente de le rattraper à la hâte. Je me rapproche petit à petit de lui. Sauf que ce dernier marche vraiment vite...Ce qui explique entre autres le fait qu'il soit allé si loin en si peu de temps.

— Eh, attends ! M'écrié-je.

Mais il ne m'entend pas et continue d'avancer.

Merde.

J'accélère donc le pas, bien décidée à ne pas baisser les bras. C'est un peu comme avec le piano; lorsque j'ai un but, un objectif précis, je ne le lâche jamais. C'est un fait. La détermination coule dans mes veines.

Je me retrouve dorénavant à deux mètres de lui. Mon cœur bat la chamade et ma respiration est saccadée. Je l'interpelle à nouveau :

— Attends...Écoute-moi.

Je prends un ton quasi désespéré, voire même suppliant, sans vraiment le vouloir.
Soudain, Hadrien fait volte-face et s'approche dangereusement de moi. Ses grands yeux verts viennent me scruter avec rage. Il semble être hors de lui.

— Putain mais qu'est-ce que tu me veux ?!

Sa voix est percutante, ce qui a le don d'attirer les regards intrigués des passants.
Quant à moi je l'observe, abasourdie. À ce moment là, je ne sais pas si il vaudrait mieux lâcher l'affaire ou au contraire prendre mon courage à deux mains et le confronter, lui et son agressivité. Mais au fond, je suis persuadée que ce qu'il laisse dégager de lui n'est qu'une façade. Un masque de froideur et d'arrogance qui cacherait probablement un profond désespoir, un mal-être, même voir une certaine sensibilité. Qui sait ? Je pense que c'est ça, ce qui me pousse à le retenir. Je prends une grande inspiration et c'est alors que je me lance.

— Je vais faire court. Je suis désolée. Je ne te connais pas, mais je sais que tu as ta place au sein du groupe. Si ce n'était pas le cas, je ne t'aurai jamais rencontré.

— Donc reste, continué-je en soupirant.

Il arque un sourcil tout en ayant une expression neutre affichée sur son visage. Il me détaille ensuite avec dédain.