La Force [En pause]

Chapitre VII

Xara soupira de bonheur alors que la brise caressait son visage. Le léger bruit des vagues de l'étang à quelques pas d'elle la rendait sereine comme jamais. En vérité, elle ne se souvenait pas d'avoir été aussi bien auparavant.

Les bras derrière la tête, la jeune fille était allongée sur l'herbe, seule. Ce qui était étonnant parce que normalement, le parc Arriellah était bondé de monde.

Elle ouvrit soudainement les yeux et étouffa un cri.

Le ciel était d'un noir profond. Pourtant, on pouvait y distinguer des traces d'usure, comme si c'était du tissus endommagé. Xara se releva précipitamment et scruta les horizons, qui ne la terrifiait que d'avantage.

Un épais brouillard l'encerclait. Elle ne pouvait voir que l'étang et quelques arbres. Mais que ce passait-il bon sang?

-Je dois dire que dans les 2 693 160 versions de cet endroit que je m'étais imaginé, ça n'en faisait pas partie, dit soudainement une voix masculine derrière elle, la faisant sursauter.

Elle pivota et tomba nez-à-nez avec un jeune homme plus grand qu'elle d'environ une tête. Il avait des cheveux bruns foncés qui flottaient littéralement derrière ses oreilles pour venir se nicher au creux de sa nuque. Ses yeux noirs, qui la regardait avec amusement, se délectant apparemment de son expression surprise, contrastaient étrangement avec sa peau mâte. Il portait une étrange combinaison noire en deux parties. Le haut semblait fait de cuire, mais elle n'en était pas certaine.

L'adolescente était sûr qu'elle ne l'avait jamais vu, et pourtant quelque chose lui disait que ce n'était pas la première fois qu'ils se rencontraient.

-Qui es-tu? Demanda-t-elle sèchement.

Le garçon qui semblait avoir environ 18-19 ans lui lança un sourire arrogant en penchant légèrement la tête sur le côté, la détaillant de la tête au pied.

-Ça va? Je ne te gêne pas? Tu veux une loupe peut-être?

Xara ne savait pas d'où lui venait ces remarques sarcastiques: cela lui venait naturellement. Par contre, elle était certaine d'une chose: le regard de cet étranger la mettait franchement mal à l'aise. Mais probablement pas autant que ce qu'il déclara:

-Sarcasme comme mécanisme de défense. Intéressant.

Il s'avança, les mains derrière de dos, et observa le ciel ainsi que le brouillard avec un grand intérêt.

-Ton nom, demanda Xara, profondément agacée.

Il ne lui adressa à peine un regard.

-Viennic, vînt la réponse.

Ledit Viennic s'approcha d'un arbre et le toucha. Il murmura quelque chose qu'elle n'entendit pas.

-Quoi?

Il se retourna vers elle et la regarda comme s'il avait oublier que la jeune fille était là.

-Rien de tout cela n'est réel, répondit-il finalement après être resté silencieux quelques secondes.

-Comment ça, pas réel? Demanda-t-elle, inquiète.

Le jeune homme désigna le ciel d'un mouvement de la main.

-Les déchirures ci-dessus montre que tu as, et à de nombreuses reprises, été brisée. Et ceci, dit-il en pointant le brouillard, est un mur de protection contre le monde extérieur.