Samedi : Et Moi Alors !

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Kim n'avait jamais été un garçon très perspicace. Lorsque Chloé l'avait rejeté la première fois en lui disant qu'il y avait quelqu'un d'autre, il n'avait même pas pensé à se demander qui ça pouvait bien être. Il faut dire, qu'à ce moment, il était trop occupé à digérer l'humiliation qu'il venait de subir en semant la haine tout autour de lui.

Malgré la méchanceté de la blonde, il avait continué à espérer. Constamment, il lui servait de garde du corps, éloignant quiconque oserait menacer ou nuire à la fille du maire. Celle-ci n'hésitait d'ailleurs jamais à faire appel à son aide, n'ayant aucun remord de l'avoir rembarré de façon plutôt cavalière le jour de la St-Valentin.

C'était probablement là, la raison pour laquelle le jeune homme avait continué d'espérer qu'un jour, elle lui retourne enfin ses sentiments. Il avait retenté sa chance, cette soirée où elle avait donné une fête à l'hôtel de son père. Plein d'espoir, il avait demandé à Nino de lui faire jouer un slow, plein d'espoir il avait demandé à Chloé de lui accorder cette danse. Une fois de plus, elle l'avait nargué. Cette fois-ci pourtant, était arrivé quelque chose d'inattendu. Elle était revenue sur sa décision. Mais en plein milieu de la danse, elle s'était défilée dans un accès de colère dont il ne connût jamais la raison.

Pourtant, un jour où il se sentait particulièrement allumé, la vérité le frappa comme un mur. Il était assis à son bureau à rêvasser en admirant la blonde assis non loin devant lui, lorsqu'un cri perçant le sortit de ses pensées.

« Adrichou ! Tu es enfin arrivé. Devine ce que ta Chloé a fait pour toi. »

Attendez une minute ! Sa Chloé ? Depuis quand était-elle sa Chloé ? Il regarda avec intérêt l'interaction entre les deux jeunes gens. La demoiselle s'était accrochée fermement au bras d'Adrien qui lui souriait. Bon, évidemment le jeune homme n'était pas assez clairvoyant pour déceler que ce sourire était teinté de malaise.

« Quoi Chloé ? »

« Je nous ai réservé une place pour le concert de XY ce samedi. Évidemment, mon père s'est déjà mis d'accord avec le tien pour que tu sois libéré. »

« Oh, euh... c'est gentil Chloé. »

Kim n'était pas assez lucide non plus pour discerner le peu d'enthousiasme dans les paroles d'Adrien. Tout ce qu'il avait retenu, c'était que Chloé avait invité le modèle à sortir. Et lui, elle ne lui avait jamais offert ne serait-ce qu'une minute à lui à l'extérieur des murs de l'école. Combien de fois avait-elle passé de tels moments avec Adrien ? Il était témoin de cette invitation mais il avait sûrement dû y en avoir des dizaines d'autres comme ça. Après tout, ils se connaissaient depuis la petite enfance. Peut-être même étaient-ils un couple en secret. Leurs pères semblaient proches l'un de l'autre. Peut-être étaient-ils d'ores et déjà destinés à se marier. Il y avait bien de ces traditions dans les familles fortunées non ?

Avec le peu d'informations qu'il avait perçu de la vie en général, Kim était en train de se monter un scénario digne d'un roman savon et alors qu'il fût témoin du baiser sonore que Chloé déposa sur la joue d'Adrien avant de le libérer, il ressentit pour la première fois les feux de la jalousie.

Qu'avait-il de plus que lui ? Ils étaient tous les deux blonds et avec tout l'entraînement qu'il se tapait, l'athlète n'avait rien à envier au modèle. Au contraire, il lui semblait que son rival semblait un peu fragile à côté de lui. Bon Adrien était un garçon sympathique, mais avec la fille du maire, personne n'était plus attentionné que lui-même. Il doutait fort que le modèle ne défende Chloé en cas de besoin. Il n'y avait que lui, Kim Le Chien, qui avait toujours clamer ce rôle.

Semaine Jalousie ( OS )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant