LE LOUP ET LE CHASSEUR

CHAPITRE 3

Le lendemain, les décisions sont rapidement prises concernant les chasseurs : ils seront soumis à un interrogatoire. Les trois Bêtas de la meute assureront la protection de leur Alpha avec des gardes en plus aux alentours de l'endroit qui est une petite maison utilisé pour des interrogatoires ou punitions. Elle est juste composée d'une table grande et de chaises. Une climatisation et une télévision sans plus. Chacun leur tour, ils seront amenés à être interrogés. L'Alpha demande à son Bêta Gabriel de prévenir les adolescents. Ce dernier obéit et le frère de l'Alpha intervient :

– Je t'accompagne.

– Je saurai y aller seul tu sais ? Répond ce dernier amusé

– Ouais, mais je préfère.

– Arrête. Intervient l'Alpha, tu sais que ses chasseurs ne sont plus dangereux. Tu peux être serein.

Le Bêta grogne mais n'en démord pas :

– J'y vais.

Le Bêta Gabriel sourit et accepte sa présence. Ils se mettent en direction du sous-sol, précisément en direction de la porte « 11 ». Devant la porte, les Bêtas entrent sans toquer et le frère referme la porte. Les dix-huit chasseurs adolescents présents dans la salle les fixent et l'un deux se permet de dire :

– On entre avant de toquer.

Sauf qu'aucune réponse lui est donnée en retour. Le Bêta Gabriel prend la parole :

– Dans la journée ou demain au plus tard vous serez soumis à un interrogatoire. On vous demandera des réponses précises si vous tenez à ce qu'on soit clément avec vous.

– A quoi bon ? Rétorque l'un des dix-huit chasseurs, vous ne nous relâcherez jamais ! Regardez, il y a une tonne de chasseurs ici et ils n'ont jamais été libéré. Ça va faire bientôt dix mois qu'ils sont enfermés ici.

– Estimez-vous heureux qu'ils soient encore tous en vie. Rétorque sèchement le frère Bêta, on aurait dû tous vous tuer pour ce que vous faîtes.

– Vous n'êtes que des monstres ! Lâche un adolescent aux cheveux entièrement bleus

– De nous deux qui est le monstre ? Nous qui avons tenté de négocier, de chercher un compromis et qui nous sommes défendus face à vos attaques, vos multiples offensives et vos armes ? Vous nous voyez comme un danger, mais nous non. On pourrait vous tuer d'une main si on le pouvait mais nous sommes dotés de conscience et d'intelligence qui ne nous permets pas de nous abaisser à votre piètre niveau. Rétorque le frère Bêta d'une voix haineuse

Le silence règne dans la pièce et le Bêta Gabriel reprend :

– Coopérez, et vous verrez que nous pouvons être cléments. Mais comme l'a dit mon ami, vous avez un si piètre niveau que j'en doute. Vous serez nourris comme les autres à partir de ce soir, mais sachez que ce sera tout si vous refusez de coopérer.

Les Bêtas sortent alors de la pièce en laissant les adolescents enfermés.

*

– Merde ! On ne peut rien dire ! On l'a juré ! S'énerve l'adolescent aux cheveux bleus

Le chasseur ne répond pas alors que Mélis lui répond :

– On a signé, oui. Mais une clause indiquait bien qu'en cas de danger de mort on pouvait laisser des bribes s'échapper. Elle était marquée en petit caractère mais lisible. Mon père l'a ajouté en cachette pour ne pas qu'on meure inutilement.

– Ouf, super ! S'exclame l'adolescent soulagé

Le chasseur se retourne sur son lit sale qui tâche sa tenue afin de chercher un plan d'évasion. Si il calcule tout bien, il pourrait s'échapper et libérer sa clique. Pourtant, il sait qu'il ne supporterait pas le regard de ce loup. Son regard d'acier, ses cheveux blonds, ses lèvres, sa carrure. Le chasseur secoue vivement la tête pour enlever ses horribles idées. Il soupire alors que Mélis s'exclame :

– Un arrive les gars !

Le frère Bêta ouvre la porte en s'exclamant :

– Toi !

Mélis se pointe du doigt alors que le frère Bêta réplique sèchement :

– Grouille, on n'a pas que ça à faire.

Mélis se lève en lui adressant un regard noir alors qu'après un regard furtif, le frère Bêta referme la porte.

*

– Prénom et âge ? Demande l'Alpha

Mélis ne répond pas mais quand l'imposante carrure de Selim se dessine à ses côtés il frémit un peu. Il faut avouer que Selim est très imposant. Une chevelure noire, des yeux d'un bleu éclatant un visage ferme, un regard qui aurait pu tuer si il le pouvait. Intérieurement, Mélis est effrayé.

– Mélis, 19 ans.

– T'es plutôt jeune. Pourquoi participer à ça ?

– Parce que vous êtes des monstres.

L'Alpha soupire en voyant le réflexe acquis. Mélis l'a dit machinalement, sans grande conviction et tel un robot. Il répond :

– Tu ne préfères pas te faire ton propre avis ? Alors il suffit qu'on te dise que nous sommes des monstres pour l'être ? Alors je te dirai que sauter d'une fenêtre est le meilleur moyen de prouver sa virilité tu le ferais également ?

Mélis se tait alors que l'Alpha poursuit un peu énervé :

– Pourquoi cet organisation s'est crée ? « Les chasseurs d'élite », laissez-moi vous dire déjà que vous portez mal votre nom. Vous cherchez à nous exterminer parce que nous sommes une menace ?

– Oui.

L'Alpha y croit peu. Quelque chose lui dit qu'il ne peut pas se fier à ses paroles bien que il ne l'aurait jamais fait. Il ne dit pas tout. Il ajoute :

– Vraiment ?

– Oui.

– C'est la dernière fois que je me répète : vraiment ?

Mélis laisse son regard se perdre dans le vide un instant avant de répondre :

– Oui.

L'Alpha soupire et demande à emmener le prochain. Le Bêta entre et pousse sans ménagement un jeune adolescent que l'Alpha reconnaît comme le chasseur poursuivi par son frère Bêta.