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Si je devais qualifier ma vie sociale en un mot, je dirai: chaotique. Je ne suis pas du genre à m'approcher d'inconnus pour faire la conversation, ou à me faire des amis facilement. De plus, de façon générale, je n'aime pas les gens. Le monde autour de moi me fatigue, m'énerve, m'insupporte. Je pense qu'on peut clairement dire que je suis associable.

Depuis que je suis au collège, chaque année, j'ai eu de nouvelles "amies". Oui, "amies", puisque certaines étaient loin d'être de bonnes personnes.

Au départ, mon année de 3e avait plutôt bien commencé: des bons profs, un bon petit groupe d'amies, et une classe pas mal. Ca aurait pu être mieux, mais surtout pire, donc j'étais satisfaite. Bien sûr, il y avait des gens que je ne pouvais pas voir en peinture, mais je pense qu'on n'est jamais pleinement satisfaits de sa classe.

Dans tous les cours, je m'étais assise à côté de mon amie, Alexandra. On traine ensemble depuis un bon moment maintenant. Comme je l'ai dit, j'ai un petit groupe de pote, mais c'est essentiellement avec elle que je suis. Bref. Un bon début d'année quoi.

Pendant plusieurs mois, ça allait. Les histoires dans la classe n'étaient pas importantes, et surtout, elles ne me concernaient pas, donc je m'en fichais totalement.

***

Un matin, nous étions en cours d'histoire. Comme d'habitude, je discutais avec Alexandra pendant qu'on travaillait.

Et puis sans que personne ne s'y attende, à un moment, quelqu'un a toqué à la porte. Quand le prof a ouvert, on a tous été surpris de voir un nouvel élève débarquer en compagnie de notre C.P.E. Personne ne nous avait prévenu, d'où notre hébètement.

Quand le prof lui a dit de s'assoir à notre îlot, on était plus mal à l'aise qu'autre chose. Nous avions presque toujours été seules à notre table jusqu'à présent, et Alexandra est tout comme moi, timide. On s'est donc contentées de l'ignorer.

Face à nous se tenait donc un garçon, plus grand que nous, complètement affalé sur la table, le visage caché derrière ses cheveux foncés qui lui arrivaient aux épaules. Ils ne nous a pas spécialement fait mauvaise impression, mais on ne voulait pas s'emballer non plus. On attendait de voir vers qui il irait et comment il se comporterait dans les jours qui allaient suivre. De toute manière, on ne l'aurait pas pris sous nos ailes, les nouveaux dans notre collège vont toujours avec les mêmes personnes, les mauvaises.

Je dirai qu'on a bien fait de ne pas lui avoir adressé la parole à ce fameux cours d'histoire...

"It will be alright..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant