Je finissais tout juste mon contrôle lorsque la sonnerie retentit. Je rendis donc ma copie avant de rejoindre mes amies. J'étais à cran entre les garçons et mon mal de ventre, et je risquais de partir en vrille à la moindre chose qui me déplairait: j'étais une bombe à retardement.
J'eus la confirmation par Chloé que j'étais bien la cible de ces connards. La seule chose que ma prof trouva à dire en nous entendant, était qu'il fallait se contenter de les ignorer. Depuis une semaine c'était ce que nous faisions! Une semaine que nous supportions des moqueries, et de nous prendre des bouts de gommes et des boulettes de papier mâché en cours! Jusqu'à quand j'allais encore devoir fermer ma gueule et encaisser ça?!
Mais évidemment, ça ne pouvait pas être tout, il fallait en rajouter une couche! Rizeleine, la pute assise devant moi en français et qui passait son temps à se frotter à Mathias, en me voyant d'abord en colère, prête à tuer n'importe qui (pourquoi pas elle), puis au bord des larmes, était allée raconter que je pleurais parce que des gens me parlaient, car j'avais dit à Alexandra que je ne supportais plus les gens.
Une fois encore, je victimisais la porte en sortant du bâtiment. Le pire, c'est que quand Alexandra était allée lui demander des explications sur les conneries qu'elle avait dîtes sur moi, elle avait non seulement démenti, mais en plus, Mathias était venu la "défendre". Salope.
J'avais des larmes de rage au coin des yeux, mais il était hors de question que je pleure. Pas maintenant, je refusais de leur faire ce plaisir. L'envie d'aller les poignarder, d'arracher leurs tripes et tous leurs organes vitaux avant de leur faire bouffer et de les brûler vif, et pourquoi pas avec de l'acide même était plus forte que mes larmes.
Ce soir là, ma mère était venue me chercher au collège. Je lui avait tout raconté, et elle était révoltée que personne ne réagisse, et avec mon père, ils avaient décidé que si ça ne cessait pas, ils prendraient un rendez-vous avec le principal.
Pendant toute la soirée, j'avais eu envie de crier sur tout le monde, de tout balancer, de tout casser, j'étais prête à déverser ma peine et ma colère n'importe comment et sur n'importe qui. Au final, j'ai simplement attendue la nuit, d'être seule, et je me suis effondrée. J'ai pleuré pendant de longues minutes dans mon lit.
J'avais tout raconté à ma meilleure amie. Lui parler m'a toujours fait du bien. Elle n'est certes, que virtuelle, mais j'ai l'impression qu'elle me connaît mieux que personne, elle m'écoute toujours quand j'ai besoin d'elle, même si elle a ses propres problèmes, et elle me comprend toujours. Elle est mon soutient au quotidien, mon rayon de soleil dans les journées de merde comme celle-ci, mon antidépresseur en fait... je serai perdue si je ne l'avais pas auprès de moi.
Pouvoir parler de tout ça avec quelqu'un qui ne veut que votre bien, c'est un vrai soulagement. J'avais pourtant mes amies, mais rien n'a jamais été pareil avec elle. Loin des yeux mais près du cœur, je pense que c'est ce qui nous correspond le mieux.
Après lui avoir parlé, j'étais un peu plus sereine, ma tristesse c'était envolée, mais pas mes envies de meurtres. Si personne ne faisait rien, j'allais finir par leur éclater la gueule dans le mur, ou pire.
Pourquoi personne ne nous écoutais? J'avais l'impression de parler à des sourds ou de me plaindre parce qu'un aveugle ne voyait pas on nouveau pull. Je me sentais complètement délaissée. J'ai toujours eu beaucoup de respect et d'admiration pour mes profs, mais là, j'étais plus que déçue d'eux.
Lorsque j'étais en 5ème, j'avais des problèmes de sommeil très importants, et j'étais tellement complexée par mon corps que je ne mangeais presque plus. Je m'endormais presque en cours, et certains de mes profs m'avaient déjà vu repartir du self avec une assiette presque pleine. Ils étaient tellement inquiets pour moi qu'ils en avaient parlé au C.P.E pour qu'il en parle à mes parents... et pourtant, je n'en voulais pas de leur aide, je n'avais rien demandé...
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"It will be alright..."
No FicciónDans cette histoire, je ne parlerai pas d'un sujet plaisant, puisqu'il sagit du harcèlement scolaire. Je tiens à en parler, car c'est un sujet qui compte beaucoup pour moi: je l'ai vu, et vécu. Ce récit parle donc de ce que j'ai vécu, ou de ce que m...