Allongée sur une pierre plate, avec seulement quelques bosses me faisant légèrement mal au dos,j'écoute, je respire, je regarde. En haut d'une route trop fréquentée même à cette heure tardive, j'entends les voitures et les motos passer excessivement vite. Mais, lorsque je me concentre, j'entends seulement les insectes voler autour de moi, et les petits animaux marcher dans l'herbe sèche. Le parfum des pins m'enivre, malgré les odeurs parasites de la pollution de la ville se trouvant aux pieds de cette falaise. En haut, des lumières. De milliards de petites lumières blanches contrastant parfaitement avec le ciel de la nuit noire. Certaines étoiles brillent plus que d'autres, mais elles sont toutes présentes, silencieuses, les unes à côté des autres. C'est quand on regarde ces choses là que le temps s'arrête. Les bruits de la ville, les lumières produites par les maisons, les odeurs infectes auxquelles nous nous habituons, tout semble lointain, presque inexistant.
La sonnerie de mon téléphone portable retentit, me retirant de mes pensées. Je me lève et regarde la ville. Les lumières des maisons commencent à s'éteindre, tout comme celles des restaurants. J'habite ici depuis toujours, et ça ne fait que trois ans que j'ai commencé à détester cet endroit. Cette petite ville où tout le monde se connaît, où les rumeurs sont racontées à droite et à gauche, où la vérité est transformée à l'avantage de son narrateur. Ici, on te regarde dans la rue en disant ; « c'est elle, celle dont les gens parlent... ». Personne ne cherche à savoir la vérité, le confort leur suffit.
J'enfourche mon scooter, sans casque. Déterminée, j'allume le moteur. Je m'élance à toute vitesse sur les routes. J'aperçois des phares de voiture au loin, d'où provient une musique trop forte. J'accélère. C'est de cette façon que les choses doivent se terminer. À seulement deux mètres de la voiture, je lève les yeux au ciel. Les étoiles me scintillent en ma faveur, la lune m'accompagne. J'entends un crissement aiguë et souris. Je ferme les yeux et mon scooter percute la voiture rouge. Je peux seulement sentir mon corps survoler le véhicule, puis mon crâne se briser au sol. J'ai mal. Même si j'essaie d'ouvrir les yeux, je vois tout noir, c'est un ciel sans lune ni étoiles. Je n'entends plus les bruits forestiers ou urbains, je ne sens plus l'odeur des pins. Je ne sais pas si je vais regretter, mais il est déjà trop tard. Ce n'est plus une simple affaire de suicide, mais de qui, comment, et pourquoi les gens m'ont poussé à en arriver là. Je peux voir ma vie défiler devant mes yeux. Ça ne fait que me montrer que les choses sont allées beaucoup trop loin. Je les vois, tous ceux qui m'ont trahi, qui m'ont fait du mal. Je n'arrive pourtant pas à les haïr. Plusieurs étapes, plusieurs événements défilent. Des choses plus ou moins positives, plus ou moins négatives. Et puis, je vois ceux qui essayaient de m'aider, qui étaient morts d'inquiétude à mon sujet.
Je dis enfin adieu à ce monde cruel et hypocrite. Sans crainte, je rejoins le tunnel blanc et sans fin,qui n'attendait que moi pour se refermer.
C'est de cette façon, que l'on devient une étoile ?
J'espère, je voudrai que les gens m'observent en souriant.
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La théorie des étoiles
Novela JuvenilElle se suicide. Lui, il cherche pourquoi. Déterminé à élucider le suicide de sa meilleure amie, Jayden va à la rencontre du passé de la jeune fille.