Sakai

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Elle ne sera plus jamais seule.

Il ne se passait pas un jour sans que je le voyais de ma fenêtre. Ce grand et majestueux gardien des marins. Le phare de Sakai. Il occupait les pensées de la petite fille passionnée par les océans que j'étais. Je me souviens que la vision de ce phare chaque matin était la seule et unique chose de positif à mon déménagement, à moi et à mon père. Après que ma mère soit. Partie. Comme il aimait le dire comme pour cacher son chagrin, ou niait son manque. Lui seul le savait. Quoi qu'il en soit, j'ai eu du mal à m'adapter à l'école, comme on pouvait s'en douter, mais pour ne rien arranger je suis arrivé en cours d'année, au moment où toutes les amitiés dans la classe étaient déjà formées. Ça n'a pas été une époque facile, c'est vrai, mais je m'en suis bien sorti. J'ai pu suivre mes études d'océanographie dans l'université du coin. L'ironie de la chose était que je ne pouvais plus voir l'océan de ma fenêtre à partir du moment où j'ai commencé mes études mais je pouvais toujours apercevoir le phare, ce phare si fascinant, si mystérieux, si loin, le seul ami fidèle que javais.

La nuit les lumières de la ville s'allumaient mais elles restées ternes et froide. La seule chaleur qui parvenait à me réchauffer était le balayage de la grosse lampe du phare qui transperçait les ténèbres. Mon diplôme en poche, j'ai du faire quelque petit boulot en attendant d'être prise pour le travail que je convoitais, gardienne du phare.
Il m'arrivait de rester assise sous la lune à contempler le vide de l'océan encore plus fasciné que lorsque j'étais enfant comme si le savoir engrangé pendant mes études avait renforcé la passion que j'avais, ce qui n'était pas pour me déplaire.

MaelströmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant