Séance (3)

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-"Je sais à quoi vous pensez monsieur Durst. Je sais beaucoup de choses. Je suis parfaitement conscient que je ne peux être aidé. Je suis parfaitement conscient que je dois me résigner à vivre dans un état de constante tristesse, dans un état qui ne me satisfera jamais. Je suis venu ici pour la plus simple des raison : Vider mon sac. Je ne vous ai pas fait perdre de temps à proprement parler monsieur Durst, vous vous en rendrez compte tôt ou tard."

-"Non mais attendez Richard il y a beaucoup de choses à dire encore ! Et vous le..."

-"CHUT ! J'ai dis que c'était fini, donc c'est fini ! Je suis le Diable quand même ! Bref. Merci de votre écoute monsieur Durst. Mais avant de vous quitter il faut que je vous pose une question."

-"Eh bien je vous écoute."

-"Est-ce que vous êtes heureux vous-même ? Vous voulez à tout prix faire le bien autour de vous et rendre les gens heureux. Mais est-ce que vous vous sentez bien vous-même ? Est-ce que quand vous devez regagner la solitude de votre maison vous vous sentez bien ? Sentez-vous le sentiment d'un quelconque devoir accompli ? Réfléchissez-y."

-"Je n'y manquerais pas... Même si c'est un peu trop tard pour changer..."

-"Il n'est jamais trop tard. Vous avez été heureux par le passé, vous pouvez retrouver ce bonheur. Faites donc, et vous serez aussi heureux que les personnes que vous essayez d'aider."

Et sur ces mots, sans rien dire, il se transforma une nouvelle fois en un grand brasier qui m'ébloui une nouvelle fois, avant de redevenir un tas de cendres...

Étrangement, je ne ressentais rien à l'issue de cette séance. D'habitude rien que le fait de parler à mes consultants me suffit, mais là rien.

Je jetais un coup d'oeil à l'horloge, 15h32. L'heure à laquelle avait environ commencé la séance... Il ne m'avait donc pas fait perdre de temps.

Ma journée était alors terminée. Il ne me restait plus qu'à rentrer, retrouver la solitude de mon foyer et sa douce musique qui lui apporte une once de vie.

Mais avant tout, il me fallait garder un souvenir de tout cela, je pris alors une tasse vide, et mis les cendres de Richard à l'intérieur, je n'oublierais ainsi jamais ses paroles et cet étrange passage de ma vie.

Une fois rentré chez moi, après avoir posé la tasse sur la table de mon salon, je m'endormis presque immédiatement sur le canapé.

Le lendemain, je me réveillais dans une humeur plutôt neutre. Une journée de congé, génial...

Le psychologue du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant