La Guerre Du Sang [Cycle 1 - Tome 1]

Chapitre 32:

Nuit se réveilla d'un cauchemar en sursaut, griffes sorties. Nacre la fixait non loin, intrigué. Quelques jours étaient passés et les nouveaux chatons apprenaient déjà à marcher et gambader dans le Camp. Nacre vint à sa rencontre et lui lécha affectueusement les oreilles en s'allongeant près d'elle.

"- tout vas bien ?" Questionna le mâle d'un ton rassurant.

"- j'ai fais un cauchemar atroce..." Apprit sa compagne, tremblante.

"- tu veux bien me le raconter ?" Voulut savoir Nacre, se pressant un peu plus contre elle.

"- j'ai rêvé de Tigre" apprit la femelle d'une voix tremblante. "Elle grimpait à un arbre, et en essayant d'attraper la branche suivante elle.." balbutia la femelle, sans parvenir à expliquer la suite.

Nacre s'était mis à ronronner près d'elle pour la rassurer, et lécher son pelage pour le nettoyer. Il avait posé sa queue sur ses épaules et l'écoutait patiemment.
En relevant la tête, la femelle aux yeux noirs vit les deux chaton la fixer de loin, avant de déguerpir en s'aperçevant qu'elle pouvait les voir. La femelle était blanche aux yeux bleus, elle avait quelques tâches grises et noires et le mâle brun roux, une courte queue et quelques tâches crèmes à ses pattes, aux yeux verts foncés. Ils étaient tout deux bien nourris, bien gardé par leurs parents, qui passaient maintenant tout leurs temps avec leurs deux précieux chatons. Tess lui avait raconté que la petite femelle s'appelait Froid, et son frère Silence. Nuit baissa la tête, déçue d'avoir été rejetée par ses propres parents.

"- ne t'occupes pas d'eux" conseilla Nacre en léchant ses oreilles. "Ils sont simplement curieux"

Nuit aurait voulu y croire, depuis ces quelques jours, ils avaient déjà interdiction d'approcher les précieux petits, et les chatons n'avaient pas le droit de les approcher non plus, effrayés par les histoires effrayantes que Fleau et Rose inventaient sur elle, Tigre et Sang. Ils n'ont pas le droit... Nous étions leurs chatons aussi, avant. Songea la petite femelle, toujours aussi furieuse et dévastée devant tant d'ignorance et de colère venant de ses parents du jour au lendemain pour leurs première portée. Elle aurait voulu partir loin d'ici, avec son frère et son compagnon, pour trouver un endroit calme, très loin de ce Camp maudit.
Nacre lui tendit une pièce de gibier, maigre mais assez pour satisfaire l'appétit de la femelle qui n'y laissa que les os avant de se lécher les babines. La femelle était si maigre et fatiguée qu'elle pouvait à peine bouger de son nid, et l'origine de son état lui revint en tête, comme une épine dans la gorge. Tout ça parce que j'ai entendu ces stupides rats avant eux ...

Sang revint de la patrouille puis s'installa près de sa soeur en tentant de la réchauffer. La femelle était si maigre que ses côtes saillaient sous son pelage et lui dérangeaient quand elle tentait de dormir, l'obligeant à dormir souvent sur le dos ou très mal. Nuit fixa ses pattes, déçue de la vie qu'elle menait actuellement.

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La nuit tombait quand la femelle s'endormit et fut plongée dans le même cauchemar en boucle. Tigre tombait d'un arbre en agitant désespérément les pattes, percutant plusieurs branches avant de tomber lourdement sur le sol, un filet de sang coulant de sa gueule. Nuit tentait toutes les fois de la sauver de sa chute mais arrivait trop tard et la voyant tomber à répétition, ses yeux bleus glace écarquillés, rapetissant au fil de sa chute.

Nuit se réveilla de nouveau en sursaut, épuisée. Elle tremblait de peur et décida de puiser dans ses dernières forces pour se lever. Elle tourna en rond dans le Camp, regardant à travers la sortie du Camp. Je ne peux pas partir à sa recherche. Soupira la femelle en se laissant tomber au centre du Camp, trop faible pour se plaindre du sol dur et froid. Elle se remémora soudain sa première visite ici, bien des lunes plus tôt. La femelle avait eu peur de Brique et des autres félins maigres et hargneux du Camp, qui les toisaient durement, et de l'allure de Fléau. Mais la femelle se souviendrait toujours de la façon avec laquelle Rose les chouchoutait, refusait qu'ils se blessent ou partent au combat, sous prétexte qu'ils étaient trop jeunes. Maintenant que nous sommes jeunes adultes, nous abandonnes tu à notre propre sort, mère...?