La Guerre Du Sang [Cycle 1 - Tome 1]

Chapitre 22:

Sang regarda sa soeur partir se coucher et Rose partir avec Fléau dans leurs tanières, puis le mâle aux yeux violets se tourna violemment vers Nuit, griffes sorties.

"- c'est la dernière fois que tu vois ce stupide chaton, la dernière fois que je t'aide pour lui !"

"- j'ai le droit de faire ma vie !" Feula la femelle aux yeux noirs. "Tu ne sais pas ce que je ressens pour lui !"

"- tu l'aimes ?" Hoqueta Sang, si proche de sa soeur que leurs truffes se touchèrent.

"- et alors ?" Renifla la femelle en reculant. "Tu ne comprendras jamais, tu es jaloux car toi tu ne penses qu'au combat, c'est évident que tu n'auras jamais de compagnes ni d'enfants !"

Sur ces mots, la femelle partit rejoindre Tigre et le mâle, laissé seul, bouillonnait de rage. Ne me demandes plus rien pour lui, traîtresse.
Il se retourna puis sortit du Camp en grognant. Je rêve...
Il ne prêta pas attention aux miaulements de Givre et Serpent qui le rappelaient pour venir dormir et le mâle fonça droit devant, évitant les routes et monstres, les bipèdes se faisaient rare alors il put courir aussi vite que possible dans la ville. Le vent dans ses oreilles couvrait le son autour de lui et le mâle noir s'en réjouit, jusqu'à ce qu'il ait assez couru pour être loin des siens.
Je reviendrai à l'aube, j'ai besoin de me calmer.
Sang ralentit puis se mit à marcher plus calmement dans la ville, découvrant les recoins les plus sombres et mystérieux qu'il n'ait jamais vu. La ville est bien plus grande que nous le croyons tous.

Une goutte d'eau s'écrasa sur la truffe du matou et une pluie fine s'abattit sur la ville. Grommelant, le matou marchait en tremblant de froid, trempé jusqu'aux os.
Je ne vois plus rien. Le rideau de pluie face à lui formait un brouillard épais et le matou ne vit pas plus loin que quelques longueurs de queue, la nuit n'arrangeait rien et le mâle perdit bientôt patience.

"- ohé ! Viens par ici !" Miaula une voix.

Sang fit volte face en sortant les griffes, prêt à se battre encore une fois, mais une jolie femelle rousse aux yeux verts et collier rose arriva près de lui. Son pelage long au niveau du cou plaquait ses poils et la femelle paraissait bien plus fine.

"- que veux tu ?" Gronda Sang, sur la défensive.

"- hé, calmes toi ! Je vais pas te manger !"

"- que me veux tu ?" Répéta le mâle, sortant les griffes.

Voyant que la femelle levait la tête, le mâle se tourna puis vit avec horreur deux énormes pattes de bipèdes s'abattre sur lui et le prendre entre ses grosses pattes maladroites. Le mâle noir feula de rage mais le bipède le tenait fermement, passant sa main puante sur son pelage soyeux. Lâches moi !
Sang feula de peur quand le bipède entra dans son nid avec, et le matou tenta vainement de se débattre, sous le regard amusé de la femelle.

"- aides moi !" Feula le mâle.

"- arrêtes de bouger, tu devrais le remercier !" Cracha la femelle. "Tu étais mort de froid et, à te voir, affamé !"

Le bipède le posa dans une étrange fourure de couleur puis partit quelques instants. Paniqué, Sang fixa tous les coins du nid, pour tenter de repérer une ouverture où il pourrait s'enfuir.

"- ne cherches pas à fuir, tu es en sécurité" assura la femelle.

"- je veux partir !"

"- tu partiras si tu restes sages" prévint la femelle en s'asseyant. "Et quand tu seras un peu plus gros..." Constata la femelle.

"- je vais bien !" Riposta le mâle.

Il tourna la tête en voyant le bipède revenir avec une étrange fourure blanche et la poser sur la femelle rousse qui ronronna. Le bipède agita cette étrange matière sur la femelle qui pût sécher son pelage avec. Il la sèche ? Elle ne peux pas le faire seule ?
Le bipède se tourna vers Sang puis abattit la fourure sur lui. Le mâle se débattit tant bien que mal puis sentit la patte de la femelle écraser sa tête.

"- laisse le faire !"

Le mâle noir grogna puis se laissa sécher par cette fourrure blanche. Je suis pas un chat domestique !
Une fois terminé, le bipède lui tendit un étrange objet dans lequel de petites boules de viandes se trouvait. La femelle mangea les sienne puis le fixa sans comprendre.

"- tu ne manges pas ?" S'enquit elle. "C'est délicieux !"

"- c'est sec !" Feula le mâle en recrachant la nourriture. "Comment faites-vous, les domestiques, pour manger tout ça ?"

"- tu vis dehors.." comprit la femelle. "Nous y sommes habitués. Maintenant mange, mon bipède te surveilles"

Sang vit en tournant la tête que la femelle avait raison. Le bipède mâle les regardait au loin, les yeux plissés. Je dois manger si je veux sortir...
Le mâle prit quelques boulettes dans sa gueule puis se força à les manger. C'est si sec! Il se forçait à manger mais la faim prit le dessus, il finit malgré lui l'entièreté du récipient qui contenait la nourriture étrange.
Il vit que le bipède avait l'air satisfait, puis il posa sa main sur la femelle rousse qui ronronna puis partit au loin. La femelle s'assit puis le fixa de ses yeux verts.

"- alors, comment t'appelles tu ?" Voulut elle savoir.

"- Sang..." Marmonna le mâle.

"- quel nom affreux !" Pesta la femelle.

"- je suis fier de le porter !" Feula le mâle. "Dis moi ton nom, au lieu de cracher sur le mien !"

"- je m'appelles Vicky" apprit la femelle rousse.

Vicky...
Sang tenta de retenir ce nom étrange tandis que la femelle partit contre une paroi de pierre où un large trou était creusé. Du bois se trouvait dans le trou et Sang vit avec horreur que du feu brûlait le bois.

"- tout vas brûler !" Paniqua le mâle.

"- vous, les chats errants" ricanna la femelle. "N'importe quoi ! La cheminée est allumée, c'est tout !"

"- la.. quoi ?"

"- ça fait de la chaleur, rien de grave" répondit Vicky d'un ton moqueur. "Ça sert à réchauffer !"

"- je sais bien, merci !" Gronda Sang.

Vicky prit place face au feu puis s'allongea sur le sol. Le mâle noir, mort de froid, n'eut pas d'autres choix que de la rejoindre et s'asseoir. Le sol proche du feu était chaud et agréable. Pas comme le Camp...
Le mâle aux yeux violets s'allongea devant la source de chaleur puis se surprit à ronronner. Il fixa par un trou couvert par une couche de glace le ciel déverser la pluie, puis il posa sa tête sur ses pattes. Qu'est ce qu'il m'arrive...