Le craquement d'un emballage déchiré. Le froissement de ce dernier roulé en boule. L'imperceptible bruit quand il atterrit sur le sol. Le son étouffé d'une boite qui s'ouvre. Les ongles sur le métal. Le raclement de l'acier sur la mousse, quand il lui est arraché. Le chuchotement de doigts moites sur la matière froide. Le soupir - de soulagement, de douleur, de fascination - quand la lame percute ma chair. Nous y revoilà.
Je n'ai pas tenu. Aujourd'hui, ma raison a perdu. La lame écarte mes tissus, tâche mes doigts. Mais encore une fois, elle libère mon âme. Elle me fait flotter. Je suis sur un nuage. Pas dans le sens figuré du terme. J'ai vraiment l'impression de flotter. Je vois la ligne rouge sur mon avant-bras, au milieu de toutes ces boursouflures. Mais ça n'a pas vraiment d'importance. Ça n'est pas fini. J'y avais cru, de toutes mes forces, de tout mon cœur. Ça n'a pas marché. Alors e m'abandonne à cette lame, symbole de ma tristesse. De loi-même. Je ne suis plus que lambeaux de chair.
Je ne suis plus rien. Je me coupe. Je coupe, encore et encore.
Je forme de nouvelles cicatrices.
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Cica-tristes
Short StoryUne cicatrice ; une tristesse ; un bleu à l'âme ; un de perdu, dix de retrouvés. TW : dépression, mutilation