Le Royaume d'Ereyne

3. Dragon

Bonjour, bonjour, 

Publication annuelle du royaume d'Ereyne. D'après mon planning, la suite devrait arriver prochainement, j'ai trouver comment combiné cette histoire avec une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment :-)

Bonne lecture  !

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Lorsque Zelyan se releva, ses voisins de rangée le regardaient avec étonnement. Tous sauf Thomas qui se cachait les yeux d'une main. Son frère était à coup sûr en train de se demander comment son cadet avait bien pu réussir à convaincre les médecins qu'il n'était pas fou. Heureusement, mis à part ces quelques personnes, sa chute était passée inaperçue. L'un des amis de Thomas s'enquit de la santé de Zelyan qui invoqua l'excuse bidon d'un stylo tombé à terre.

— Ma mère m'étranglera si je lui avoue que j'ai perdu mes affaires le premier jour.

L'explication parut suffisante pour les convaincre ; après tout, dans l'établissement, seuls Thomas et Mary savaient que Zelyan était sujet à des hallucinations, pour les autres ce n'était « qu'un ex-cancéreux ». Ils n'avaient aucune raison de penser qu'un dragon était apparu dans le grand amphithéâtre. L'incident fut donc rapidement clos, de même que la conférence du doyen. Zelyan en fut soulagé, il n'en pouvait plus de ce lieu fermé et si peuplé. Il se sentait oppressé, lui qui était pourtant tellement habitué à l'enfermement. Cependant, à l'hôpital, il était seul avec sa tête, ici cela grouillait de monde.

Thomas s'enfuit avec ses amis. Pour cette bande de jeunes diplômés de 19 ans, l'établissement offrait un panel de formations préparatoires qui, après deux ans d'études acharnées, ouvraient les portes des plus estimées filières supérieures. La contrepartie à cette perspective d'avenir était une absence de vis sociale pendant deux ans et des frais d'inscription exorbitants. Thomas accomplissait ici ses derniers mois, il serait bientôt libre. Zelyan, lui, serait prisonnier encore quelques temps. Ce n'était finalement qu'un changement de cellule.

L'adolescent erra dans les couloirs qui se vidaient, un plan des lieux à la main. Il marcha, monta des escaliers et chercha vainement la salle qu'il devait rejoindre pour son premier cours. Il traversait le cinquième étage lorsque, soudain, la température grimpa dangereusement. Zelyan baissa les yeux et bondit contre un mur. Le sol était recouvert de lave en fusion. L'adolescent resta immobile, appuyé contre le mur de béton peint, les pieds en équilibre sur un minuscule morceau de roche flottant sur le lac de feu.

Un homme d'une cinquantaine d'années apparut à l'angle du couloir. Voyant Zelyan blottit dans un couloir tout ce qu'il y avait de plus normal à ses yeux, s'approcha du jeune homme pour lui porter assistance.

— Non ! N'approchez pas ! hurla Zelyan.

Ce n'était qu'une illusion, ce n'était qu'une illusion que les médicaments ne contrôlaient pas encore. Zelyan savait au fond de lui que c'était dans sa tête, mais pour rien au monde il ne quitterait son poste. Il sentait la chaleur de la lave, les bouillonnements brûlants, les vapeurs de souffre. Ses instincts lui criaient de ne pas bouger.

— Allons, du calme, que t'arrive-t-il ? demanda l'homme en avançant.

Zelyan lui répéta de ne pas venir mais l'homme continua de marcher tout en lui parlant d'un ton rassurant. Il posa un pied sur le chemin de lave et s'interrompit brusquement. En une fraction de seconde son expression faciale changea pour ne plus qu'être que surprise et douleur. Emporté par son élan, il bascula dans lave, hurla et s'embrasa sous le regard de Zelyan, impuissant, avant de disparaître dans le flot de feu.