1, 2, 3, Soleil 【KookV】

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La cloche du réveil résonna dans tout le pensionnat. Jungkook se réveilla tandis que Taehyung était encore bien assoupit mais comme ce-dernier n'avait pas de cours il le laissait dormir. Le noiraud se prépara puis partit au réfectoire, prenant son petit-déjeuner. Sa journée commençait avec une heure de potager. Les enfants devaient apprendre à cultiver la terre pour pouvoir se nourrir ainsi que pouvoir remplir l'estomac de sa famille. Alors Jungkook inscrivait tout ce qu'il pouvait entendre sur ces plantes et besoins dans un petit carnet. Comme il était bon en dessin il donnait quelques coups de crayons sur les pages pour illustrer sa leçon –ce qui devenait plus facile après pour l'apprentissage de Taehyung. Jungkook prenait très à coeur son rôle de reporteur. Il aimait passer du temps avec son ami, et quoi de mieux que le prétexte du lui donner des cours pour être à ses côtés. Le père de Taehyung les avait plusieurs fois croisés, assis dans le couloir lors des récréations, en train de réviser. Son regard était toujours sévère mais d'un certain côté plein de regret. Plusieurs fois notre protagoniste avait voulu parler avec le proviseur, voulant comprendre pourquoi il donnait une telle éducation à Taehyung, mais à chaque fois il se faisait recaler par le surveillant, le réprimandant de vouloir déranger les grandes personnes.

L'heure de cours s'achevait et le professeur avait décidé de montrer à Jungkook son « précieux ». Monsieur Yun appréciait énormément cet élève ; il lui faisait penser à lui plus jeune, mais aussi parce que c'était sûrement un des seuls qui prenait autant de sérieux dans son travail. Il savait que le brun avait beaucoup de capacités, il lui avait même déjà fait la remarque que s'il continuait à chercher les embrouilles avec ses camarades, sa scolarité risquait d'en prendre un coup. Le professeur de botanique ainsi que Jungkook se dirigèrent vers la serre de l'école. L'adolescent fut émerveillé de voir autant de variété de fleurs.

-Voilà mon garçon ! Si tu veux remplir ton carnet de belles fleurs, elles sont toutes là.

Emerveillé, Jungkook traversa chaque rayon. Il s'arrêta tout de même devant une fleur, l'unique qui contrairement aux autres était la seule à être isolée, seule dans son pot en céramique, qui lui aussi était bien différent. Jungkook retira son crayon de bois de sa poche et ouvrit son carnet. Il consacra à son nouveau dessin une page entière. Il regrettait presque de ne pas avoir de crayons de couleur pour pouvoir montrer à Taehyung toute cette splendeur.

-C'est une amaryllis. C'est mon seul souvenir de ma fille qui a migré aux Antilles françaises. Son nom vient du mot « splendeur » et est très souvent décrite comme le sang d'Amaryllis qui était une nymphe. Au siècle précédent elle était dévoué à une femme élégante par les gentlemen, aujourd'hui elle est surtout signe d'orgueil. Mais l'orgueil était bien perçu à l'époque : c'était signe de beauté et richesse.

Jungkook détourna son regard de la plante pour le poser sur son professeur à qui la voix venait de s'assombrir. Le brun se risqua :

-Pourquoi l'avoir isolé des autres ?

-C'est la fleur préféré de Taehyung, répondit-il le ton grave.

Incrédule Jungkook chercha à comprendre le sens de cette phrase. C'était pour cela qu'il tenait tant à lui montrer ?

-Prenez soin de lui d'accord ?

Monsieur Yun tapota l'épaule du garçon puis sortit de la serre. Toujours sur les fesses, le brun termina son dessin, peu importe s'il était en retard pour son cour de menuiserie, il voulait à tout prix terminer de dessiner cette magnifique fleur rouge sang.

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La matinée fut lente pour Jungkook. Il s'était retrouvé à écrire des lignes pendant les deux heures de menuiserie parce qu'il était, de un, en retard, et de deux, parce qu'apparemment il avait tenté de couper à la cille la main d'un de ses camarades. A la pause il avait joué aux billes avec ses aînés parce que Taehyung ne se sentait pas très bien. Ce qui avait eu pour effet de rendre le brun plus de mauvaise humeur : même si le châtain était malade il voulait rester avec lui. Mais le proviseur était venu de lui-même, toujours le même regard empli de regrets, pour le prévenir. Beaucoup des élèves du pensionnat disaient que Jungkook était le chouchou des professeurs, l'énervant toujours plus. Alors une nouvelle fois, il avait laissé son poing atterrir dans le visage d'un des garçons de son âge. Cette fois-ci Jungkook avait dû nettoyer le bureau de monsieur Lee comme punition. Cette homme était tellement carré et propre qu'il ne lui avait fallu que quinze minutes pour nettoyer toute la pièce.