« Mélancolie Automnale »

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     Attendant près de l'arrêt de bus, ses cheveux cachés par sa capuche, sa mèche noire dépasse et dissimule ses yeux maquillés d'un fard tout aussi sombre, le reste de son visage à peine visible. Le ciel pleure à chaudes larmes, les gouttes tombent sur le tissu et le froid pénètre celui-ci lentement, touchant presque sa peau. Le vent frais de l'automne n'arrange rien, ni le fait d'avoir mit une veste trop petite pour lui. Andrew tire maladroitement sur ses manches en attendant la personne qui va sûrement refaire sa journée, il lâche un soupire saccadé. Les soirs se ressemblent tous, les journées sont les mêmes, toutes aussi froides, toutes aussi douloureuses, toutes aussi sombres. Mêlé à la pluie, on peut apercevoir des larmes couler sur son visage, d'énervement, de manque sûrement. Ses doigts tapotent comme par réflexe avec impatience et il soupire à nouveau, croisant ses bras contre son corps mince pour se réchauffer.


Les arbres laissent tomber leurs feuilles, les soirs sont plus frais, la rentrée débute. Les enfants jouent dans le parc, miraculeusement les gens sont tous d'une meilleure humeur sachant que l'hiver arrive ensuite. Cette saison semble presque dégoûtante, à voir toute la joie et le bonheur qui s'en dégage. Surtout pour lui, Jack déteste tout ça, plus que tout. C'est si stupide, pense il. N'arrangeant pas les choses, une petite fille s'installe en face de lui, souriante et les yeux pétillants. Il boit tranquillement son café habituel, mais se dit qu'il aurait plutôt du rester à son domicile. Tout y est beaucoup plus calme, il s'y sent bien. Elle le regarde, sa glace à la main. Elle s'en met partout et la quantité qu'il y a autour de sa bouche est incroyable. À première vue c'est une glace au chocolat. Cela l'ennui totalement alors il décide de laisser quelques pièces sur la table et de partir précipitamment de là. La mère de l'enfant lui prend la main, partant dans la direction opposée au brun. Le bruit des conversations et ceux des verres qui claquent l'empêchent de se concentrer, il sort alors une cigarette de sa poche et continue de marcher. Cela pourrait réellement le calmer, la nicotine étant sa grande amie, ainsi que la caféine. Le bouclé n'est pas quelqu'un de très sociable quand il n'est pas de bonne humeur, comme aujourd'hui, mais il a été forcé de sortir pour apaiser le manque d'une personne qu'il doit rejoindre. Ses yeux se posent rapidement sur sa montre humide par le temps, il n'est pas en avance. Mais il s'en fiche, comme il se fiche de tout à présent, prenant le chemin de sa Berline noire, le brun glisse ses lunettes noires elles aussi sur son visage avant de rentrer dedans, et claque la portière de son véhicule. Il se gare non chaland sur une place de parking, aperçoit son client et regarde autour de lui brièvement. D'un geste rapide il ouvre la porte puis se retrouve dehors, les lunettes cachant ses yeux verts blasé par la situation, il tire une dernière latte avant de jeter son mégot à terre. Une dizaine de mètres les séparent et le grand brun traverse la route pour rejoindre Andrew qui a l'air frigorifié à l'arrêt du bus, une esquisse se glisse sur son visage en un sourire lorsqu'il voit l'état du jeune punk puis il lui fait rapidement un signe de tête, avant de lui tendre un sachet opaque, échangé contre un billet. Le contact se fait si rapidement et aucun mot ne sort de la bouche des deux hommes, le punk relève les yeux vers son vendeur et il le remercie en un regard, que le ténébreux ne prend pas la peine de prendre en compte, déjà de dos et prêt à retrouver sa voiture afin de rentrer au plus vite chez lui.


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Au téléphone avec son petit copain depuis plus d'une heure, le ton monte, sa voix crie dans le cellulaire. Elle marche, faisant le tour du salon, une bonne dizaine de minutes, elle tourne sans cesse autour de cette table basse et joue avec ses cheveux bruns, les tortillant autour de son index à plusieurs reprises, stressée par cette conversation. L'écho de sa voix se calme après un long silence à écouter parler le blond à l'autre bout de l'appareil, la discussion change soudainement, elle se laisse tomber sur le canapé mollement, un simple « je t'aime » nonchalant puis elle raccroche. Maintenant son portable posé près d'elle, sa main se glisse dans ses cheveux pour les mettre en arrière et sa tête part aussi, Alexie lâche un long soupire avant d'entendre son amie arriver dans l'appartement. Elle regarde le plafond puis ferme les yeux en lâchant un autre soupire. « Je viens de croiser Matt en bas dans la rue, c'était après toi qu'il criait ? » demande avec une pointe de curiosité la blonde, son sac jeté sur le canapé faisant du bruit ainsi que ses chaussures sur le sol, elle pose ses clés sur le meuble et fixe le portable posé sur la table basse. Jetant un coup d'œil vers sa copine, plissant les yeux, elle n'attend plus de réponse au bout de longues secondes à observer le comportement de celle-ci. Finalement elle se dirige calmement dans sa chambre pour passer l'après-midi a apprendre ses cours de dessin, sachant que la brune ne va pas lui dire un mot sur cette dispute encore inutile.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 28, 2022 ⏰

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[psycho] - they love you like you hate themOù les histoires vivent. Découvrez maintenant