Retrouvailles

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Ni l’Hyuga, ni l’Uchiwa ne croyaient leurs yeux tellement il semblait invraisemblable que Naruto soit là, de retour et vivant. Aucun des trois n’avait bougé et le jinchuriki se décida à briser le silence, prenant la parole d’une voix douce, chaleureuse et bienveillante :

- Je comptais vraiment sur des retrouvailles plus chaleureuses de votre part.

Ce fut le déclic. Hinata se jeta dans les bras du blond et l’embrassa amoureusement tandis que Sasuke souriait abondamment, preuve d’une joie quasi sans limites chez lui. À la fin de leur baiser, Hinata se recula pour observer son unique amour. Il semblait avoir un peu grandi et elle le trouvait encore plus séduisant que treize ans auparavant. Elle remarqua enfin ses mèches rouges et l’interrogea :

- C’est une longue histoire… et je crois que l’hokage vas aussi l’entendre sous peu.

Suite à ses paroles, il remit son masque et sa capuche. Durant les quelques instants qui suivirent, une vingtaine d’ANBU autour du blond, le menaçaient de toutes sortes d’armes. 

Alors que le corbeau et la perle furent surpris, Naruto redevint neutre. La vingtaine de shinobis l’intima à les suivre, chose qu’il accepta au presque soulagement des membres de l’unité spéciale. L’Hyuga leur demanda qu’elle était la raison de cet ordre et la nouvelle qu’il venait d’assassiner cinq ninja de sang froid lui fit l’effet d’une bombe, à elle ainsi qu’au sharingan qui n’en revenaient pas. Ils partirent, suivis des deux amis du Kyubi qui pensaient qu’il y avait une erreur. 

Arrivés à la tour de l’hokage, Naruto s’arrêta pour la contempler, elle et les visages de pierre gravés sur la falaise se situant derrière, ses anciens rêves. Ils rejoignirent enfin le bureau de la godaime, très étonnée qu’il se soit laissé arrêter sans réagir et le fut encore plus lorsqu’elle vit Hinata et Sasuke qui le suivait. Elle commença dans les règles :

- Qui es-tu ? D’où viens-tu et que viens-tu faire ici ?

- Pour te répondre, baa-chan, je dirais que je viens de Konoha, que tu me connais bien et que je viens vous retrouver.

Il abaissa son masque et retira sa capuche, laissant les membres de L’ANBU et la godaime sans voix. Les unités spéciales le connaissaient de réputation, et aussi du fait qu’avant sa disparition, il en faisait parti. Tous ça ne coïncidait pas vraiment avec le profil froid de l’assassin qu’ils venaient d’arrêter. La sannin articula :

- Naruto ?

- C’est décidément les seules salutations auxquelles j’ai droit… marmonna-t-il.

L’hokage le serra dans ses bras, peu avant de lui, administrer un magistral coup de poing qui l’envoya dans le mur.

- Non mais tu te rends compte !? On te croit mort depuis treize ans et la première chose que tu fais en revenant, c’est d’assassiner mes ninjas ?!

- Je mentirai en disant que je ne l’ai pas fait, mais je le ferais aussi en affirmant le contraire… en voyant la mine interloque de l’assistance, il soupira et se sentant obligé d’expliquer, il continua : Je ne l’ai pas fait directement tout du moins.

- Comment ça ?

Le blond désigna les ANBU des yeux, expliquant par là qu’il ne devait pas y avoir trop d’oreilles indiscrètes. Tsunade les congédia, les assurant qu’il n’y avait aucun danger et que leur mission était finie.

- Tu peux commencer.

- Bien. Ce sera assez long alors écoutez moi bien, je ne répéterais pas. Tout commence il y a treize ans, lors d’une mission où tu nous avais envoyé, Sakura-chan, Sasuke-kun, Hina-chan et moi, neutraliser une bande de nukenin. Malheureusement, le combat dégénéra et je fus obligé d’en recourir au pouvoir du démon renard pour porter une attaque surpuissante et protéger les autres. Forcément, une pareille attaque ne fut pas sans conséquence. J’aurais dû mourir et c’est grâce à une aide providentielle que je fut sauvé : Grâce au pouvoir régénérant de Kyubi, je m’en suis sorti gravement blessé, propulsé à plusieurs centaines de mètres et dans le coma. La suite ne vient pas vraiment de mes souvenirs. Il y a eu une conséquence terrible : le sceau de Kyubi s’est fracturé, avant de presque entièrement disparaître. Il profita de cette faiblesse inespérée de ma part pour prendre le contrôle de mon corps et s’enfuir, tout en me soignant.
Pendant deux longs mois, il perpétra des boucheries et des massacres en se servant de mon corps et du fait que j’étais dans une sorte de coma. 
Je repris brutalement le contrôle une nuit, au milieu d’un village vidé de ses occupants dans le sang par Kyubi. J’étais terrifié et ne comprenait rien aux évènements. Alors que j’étais toujours tétanisé, je le sentis exercer une pression effroyable son mon esprit et tenter de me supprimer complètement. Je résistais de toutes mes forces pour ne pas le laisser faire. Arrivé dans les méandres de mon esprit, je me retrouvais devant lui. Il tenta de m’avaler, spirituellement parlant, et me parla en ces termes, si j’ai bonne mémoire : « Enfin réveillé gamin ? Je croyais que je resterais tranquille. Dommage. Bon, c’est simple, files-moi ton corps ou je te bouffe. » 
J’ai évidemment refusé, sinon je ne serais pas devant vous. 
Commencèrent alors dix longues années durant lesquelles il n’eut de cesse de me torturer mentalement, m’empêchant de dormir, me faisant subir des visions horribles. J’ai failli craquer plusieurs fois, mais le désir et l’espoir de revoir Hinata, ainsi que tous mes amis que j’avais laissés à Konoha me renforçait et m’empêchait d’abandonner. Je ne pouvais néanmoins pas revenir au village dans cet état d’esprit et fit tout pour gagner mon combat de détermination. Au bout de ces dix longues années de désespoir et de douleur, j’ai trouvé un moyen de baisser irrémédiablement le risque que Kyubi s’en prenne à quiconque : après dix années passées à le combattre, le décidais de « fusionner » avec lui. 
Je du le laisser utiliser ma haine, ma rage et ma colère ainsi que mon désespoir et ma peur pour qu’il apparaisse et en contrepartie, il cessait définitivement de pouvoir prendre entièrement mon contrôle. Il peut aussi prendre utiliser mon corps pour combattre un adversaire qu’il trouve de trop haut niveau pour moi ou bien simplement pour se défouler. C’est arrivé très rarement, deux fois aujourd’hui. Il ne peut le faire que s’il me promet de ne tuer personne. L’escouade d’ANBU est un accident, il les pensait plus résistants, et je suis entièrement désolé de ça. Pendant les trois années qui suivirent, je me suis entrainé à contrôler mes sentiments, et j’ai enfin pu revenir.

Le pacte du démonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant