pensées en vrac

vagues

On m'a demandé si je t'avais oublié et j'ai répondus qu'oui. J'ai dit que toi et moi c'était du passé et qu'j'allais bien. J'ai dit d'une matière calquée sur un roman lu dernièrement que j'avais pas besoin de toi. Et j'ai rajouté que j'avais lu ce que tu écrivais pour leur montrer que ouais je t'avais oublié et qu'j'avais avancé. J'leurs aies même dis que je trouvais que tu avais changé, évolué. Et ils m'ont tous crus. Puis la discussion est passée à autre chose, on a déconné sur le dernier film sorti, sur le boulot qu'on avait à faire. Mais mon esprit est reparti vers toi, et j'me suis dit putain ce qu'elle me manque. Les p'tites choses m'ont frappé au début, comme ta façon de boire ton thé, de critiquer le journal, de rire faussement quand j'faisais des blagues moyennement drôle. Puis après sont venus nos premiers souvenirs, ceux que j'pensais trop enfouis pour ressortir un soir, ce soir. Mais non, ils étaient bien là, nos premiers "je t'aime", nos premières danses sous la pluie, nos premiers fous rires.
J'me suis longtemps dis qu'j'avais pris la bonne décision, qu'toi et moi ça pouvait pas marcher. Qu'les types dans mon genre ça t'effrayaient et qu't'aurais été mieux avec un mec plus posé, plus attentif, plus soigné, moins moi.

J'me souviens aussi de la seconde fois où le manque à surgit ça a été en plein été. J'buvais tranquillement quand j'ai entendu quelqu'un crié ton prénom, bien évidemment, j'ai cherché qui c'était et sans surprise : ce n'était pas toi. La petite fille qu'on appelait s'est mise à courir pour sauter dans les bras de celle qui devait l'avoir cherché partout vu la teinte rouge que son visage avait pris. P'têtre bien que c'était sa sœur ou sa cousine en y repensant et bien qu'elle n'eut rien à voir avec toi. J'me suis demandé c'que tu pouvais faire, si t'étais toi aussi au bord de l'océan ou de la mer assise sur une chaise en rotin orange foncé, un verre à la main. Puis j'me suis questionné et j'me suis demandé si ça t'arrivais d'avoir froid sans moi parfois. Sans doute pas, sans doute plus.

Brusquement, plus les jours sont passés plus j'ai eu d'occasions pour penser à toi, ou plutôt, pour esquisser ton portrait en pensées. Les jours durent plus longtemps grâce à l'heure d'été et ça m'a rappelé que plus jeunes on ne savait pas vraiment quel mois de l'année nous amenait cet enclin d'énergie. Aujourd'hui c'est facile de s'en souvenir, je ne sais même pas comment je m'en souviens. Surement un détail que l'on mémorise sans vraiment faire attention, j'en côtois beaucoup depuis quelques temps.