lettre à iphigenia

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Iphigenia,
encore un soir où je me sens seul, encore un soir où je me rends compte qu'être sans toi est pesant.
tu n'es plus là je ne suis plus moi, mais qui s'en soucie ? mes amies ont arrêtés de se soucier de mes états âmes il y a bien longtemps.
mais tu le sais je suppose, tu sais souvent tous  sans que l'on ne te dise quoique ce soit, c'est angoissant par moment tu sais ?
tu m'as connu si heureux, si fort, si en vie.
me reconnaîtrais-tu si tu me voyais à l'instant ?
vide et ébréché, seul et désœuvré.
ah tu me sidère, tu es une comète, une constellation.
tu es tous ce que les hommes aiment et désirèrent, tu es splendide et intrigante,
mais tu n'es pas innocente à la mort qui m'habite, tu n'es pas toute blanche et je ne suis pas tout noir, le monde est une variante de tons sombres et claire de gris antarctique et de gris béton.
penses-tu à moi parfois dans cette si grande ville qu'est San Francisco ?
où es-tu trop occupée à vivre une vie à cent à l'heure ?
je tiens un journal pour t'oublier, j'utilise des tonnes de mots pour associer des paroles à ton visage, je n'arrive pas à dire tout haut que je te déteste.
je vis, je mange je dors je ris, je ne suis pas heureux mais je ne suis pas mort.
je ne suis pas vivant mais je ne suis pas non plus qu'un corps.
je suis mélancolique d'un temps qui n'a jamais réellement existé, et ce que je t'imaginais être me manque alors que tu n'étais pas ce que tu prétendais.
tu étais tous sauf calme et douce, tu m'as secoué de la pire des manières, mais soit, je ne sais que trop bien que je ne devrais pas me rappeler toutes les choses auxquelles je m'attachais.
je ne veux plus écrire mais cela fait des mois, des années, des décennies et dieu en soit témoin tu me manques toujours.
au revoir pour aujourd'hui,
et j'espère ne pas te revoir demain.

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