Tunique orangé, châle noir à la tête, sandales dorées, elle suivait sa mère vêtue d’un boubou en bazin blanc et voile dorée exténuée. Comme chaque vendredi lorsqu’elle était libre, sa mère la trainait de force pour l’accompagner à la mosquée assistée à la prière de 14h.
_ Tu vois comment c’est passé vite ? Juste pour ça tu voulais mourir et ne pas y aller enfant de Satan. Quand il s’agit de fêtes tu es toujours partante et quand c’est pour communier avec Dieu tu désertes… Ma boné réwé (Tu auras de sacré problème) La réprimanda sa mère en franchissant le portail de leur villa.
Cette dernière n’avait nullement tort. Sa fille adorait les fêtes. A vrai dire elle a toujours été libre de ses actes. Malgré qu’elle ait bien grandi sous l’ombre de parents ancré dans la tradition, ils l’avaient toujours laissé vivre telles les jeunes filles de son âge. Etant la cadette, d’une fratrie de 5 enfants, elle a toujours été gâtée.
Polo marron avec un pantacourt noir, bouquin à la main, assis dans la cour dès qu’il les vu, il s’était pressé de se lever pour saluer sa tante.
_ Alioune mbinguélame a djipima lawe handé koni a wotima (Alioune mon fils tu es descendu tôt aujourd’hui as tu déjeuné?)
_ Ala Gogo onone padanenomi (Non ma tante je vous attendais)
A ces mots Nassira qui le détaillait du regard lui lança un regard noir pour poursuivre son chemin. Avec les claquettes qu’il avait aux pieds, elle se demanda comment est-ce qu’elle avait bien pu fantasmer sur son cousin. Il était clair de peau beau mais sans plus. Alioune ne jurait que par les études. Après l’obtention de son Bfem, il avait quitté leur village de Ndioum pour poursuivre ses études à Dakar chez la petite sœur de son père qui n’était nul autre que la mère de Nassira. Et depuis qu’il avait remballé Nassira dans le passé malgré le temps cette dernière lui en voulait toujours. Elle était hyper froide avec lui et lui adressait à peine la parole.
_ Nassira ! Nassira ! Nassira ! Se mit-il à l’appeler avant de la rejoindre à l’entrée de l’espace familial.
_ Qu’est-ce que tu as à crier mon nom de la sorte ?
_ Une de tes amies est passée te voir…..
_ Quelle amie ?
_ Je ne connais pas son nom, elle a juste dit qu’elle repasserait
_ Alors tu m’as retenu juste pour ça (crétin) marmonnait-elle avant de partir.
Alioune ne dit rien préférant rebrousser chemin et continuer sa lecture. Heureusement que sa mère ne l’avait pas entendu sinon elle l’aurait encore réprimandé se dit-il en rouvrant son bouquin. Il avait l’habitude de se faire rabaisser par Nassira. Elle était la seule d’ailleurs à lui rappeler son statut dans cette maison. Ni les jumeaux Alima et Bakary qui étaient les ainés suivis de Sory et Amdiou Tall ne lui avaient jamais fait ressentir cela : ils le considéraient comme l’un des siens leur propre frère………………………………………………………….
Après une douche, elle s’était affalée sur son lit ordinateur en main entrain de répondre aux nombreux messages sur Facebook qui n’étaient qu’admirations et demandes d’ajout étant donné qu’elle avait compte plein. A vrai dire malgré son jeune âge, elle avait déjà une certaine notoriété. Son père malgré son appartenance à la célèbre famille religieuse, était aussi un concessionnaire réputé. Si ses ainés tous mariés sauf Amidou qui poursuivait ses études aux Usa avaient toujours été discrets, elle ce n’était pas son cas. Partout où elle passait, elle laissait des traces. Son nom à Dakar avait atteint là où sa personne n’a jamais été. Elle était celle qu’on invitait partout, une fille qui lorsqu’elle ne venait pas à vos fêtes, d’autres la suivaient. Ce statut lui valut bien des parrainages de cérémonie…….
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AU DELÀ DU DESTIN .....
General FictionCertains plaisirs qu'on acquiert violemment ont toujours des fins violentes, dans leurs excès ils meurent le plus souvent au fil du temps sous le poids des sacrifices. Ce qu'on perçoit de l'amour intérieurement est tout à fait différent de ce qu'il...