Chapitre 9 : Crash and madness

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Le quatuor restait sans voix, ne pouvant détacher leur regard de la scène s'offrant à eux.

Des cendres grises virevoltaient au dessus des braises incandescentes, pour venir se déposer sur les cheveux ébènes du dieu, comme des restants d'âme brulée, brisée, revenant à leur propriétaire. Des morceaux de verre, venus se loger dans la chair pâle de l'Ase, laissaient couler un filet de sang écarlate, à l'endroit où leur éclat dissimulaient la plaie.

Le dieu n'avait jamais été vu dans un tel état, dans un tel désespoir...

On aurait dit qu'il s'était passé des mois entre le Loki de la matinée et celui-ci.

Sa peau, déjà pâle, avait pris une teinte livide, maladive, et ses fines lèvres s'était desséchées, comme si le dieu n'avait pas bu depuis des semaines. Des veines se dessinaient sur son front, d'où perlaient des gouttes de sueur, se teintant de rouge quand, inévitablement, elles rencontraient le filet de son sang qui dévalait le haut de son crâne. Des cernes s'étaient creusés sous ses yeux émeuraudes, et ceux-ci, injectés de sang, s'étaient ternis, n'ayant plus l'éclat de joie malicieuse qui scintillait et éclairait habituellement son visage. Son corps, élancé bien que sculpté par de nombreux entrainements et sa carrure asgardienne, semblait s'être amaigri, jusqu'à paraître squelettique. Sa chevelure mi-longue, habituellement rangée soigneusement contre sa nuque, était sale, en bataille, et de nombreuses mèches jonchaient le sol, arrachées sauvagement, par des mains cherchant à combler le vide qui s'était installé en lui. Son armure, neuve pour la grande occasion qu'aurait du présenter ce jour, n'était plus qu'une loque, inexistante sur son torse, et brûlée et déchirée au bas de ses jambes. Sa cape avait simplement disparu, ayant sûrement subi un sort trop funeste pour être encore visible.

Les yeux vitreux, fixant l'illusion, le dieu semblait perdu, noyé dans ses émotions et ses pensées.

Les guerriers restèrent comme cela quelques temps encore, avant que Sif ne lâche un juron, ne supportant plus la vue de ce désolant spectacle.

"Putain Loki...."

Le dieu ne l'entendit même pas, gardant la totalité de son attention dirigée sur Erys.

La belle guerrière s'avança à grand pas vers le brun, passant à travers l'illusion, qui se désintégra.

"Tu...tu l'as fait partir..." hoqueta le prince, sa voix tremblante de colère et de reproches, prenant soudain conscience de ce qui l'entourait.

Sif sentit son cœur se resserrer quand elle cria, hurla presque, ce qu'elle, ce qu'ils devaient tous accepter, aussi dur que cela soit à reconnaître.

"Loki, réveilles toi, elle était déjà partie ! Elle est morte Loki, elle est morte ! Morte ! Morte ! Morte, morte, morte, mor...."

Sa phrase se coupa, et Sif ne put plus prononcer un mot, sentant une pression dans sa poitrine.

Le brun avait levé lentement la tête vers la guerrière, puis plongé son regard dans le sien. Un éclair de folie illuminait dans son regard, et un rictus mauvais était apparu aux commissures de ses lèvres.

La guerrière sentit sa respiration se couper et un poid l'écraser.
Elle porta la main à sa gorge et ses jambes vacillèrent. Sa vision commença à s'obscurcir tandis qu'elle sentait son esprit partir et son corps perdre l'équilibre. Elle hoquetait, essayant d'aspirer de l'air, d'emplir ses poumons afin de mettre fin à cette terrible sensation de vide, de peur, de danger et d'impuissance.

Volstagg la rattrapa avant que sa tête ne touche le sol et son champs de vision se réduit jusqu'à ne laisser qu'une légère fente de lumière à sa vue.

De Sang et de GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant