ɴᴏɪʀ

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Je n'ai pas vraiment eu de nouvelles depuis l'autre jour et nous sommes à présent jeudi. Ofélia a rendu notre devoir et j'espère que l'on a eu une bonne note, au moins c'est tout ce que j'aurai réellement pu tirer de cette foutu soirée chez elle.

Nous avions passé le reste de la soirée à faire nos exercices nous aidant du cours sans vraiment parler. J'étais ensuite parti pour m'entraîner seul et puis je devais réellement me rafraîchir après une soirée comme celle-là. Plusieurs fois nos mains et nos cuisses se sont frôlées ce qui m'arrachaient à chaque fois des décharges électriques dans tout le corps même à des endroits que je pensais inaccessible pour ces frissons.

Je marche dans les lycée, une sucette à la fraise dans la bouche quand je sens un main me frotter les cheveux et quelqu'un d'autre sauter à mon cou. Je reste stoïque un moment et tourne mon regard vers les personnes pour y découvrir Rihad et Bonheur, ce dernier toujours les bras autour de mon cou.

" Comment va le champion interlycée ?, me demande l'algérien, en me prenant le sac pour le fouiller, sûrement à la recherche de ma médaille d'or que j'ai eu la veille.

- Je vais bien., je souris honnêtement. Je suis franchement heureux d'avoir remporté cette compétition pour laquelle je m'entraînais sans relâche. Bonheur passe sa langue sur son piercing avant de reporter son regard sur Rihad en haussant des épaules.

- Tu sais c'est pas la première fois qu'il en gagne une, il doit avoir l'habitude à force notre champion., Rihad ne l'écoute pas et passe la médaille autour de mon cou, ressortant sur mon col roulé noir que je porte par dessous ma veste en cuir. Il prend le bras de Bonheur et se retrouve bras-dessus-bras-dessous avec lui en me regardant avec des étoiles dans les yeux.

- Tu te rends compte ? Notre petit champion a bien grandi., il prend mon visage entre mes mains d'un air théâtrale. Je me souviens encore quand il batifolait avec ses mais dans le petit bassin., il feint de pleurer en posant sa tête sur l'épaule de garçon aux dreadlocks qui passe une main dans son dos en me regardant avec fierté.

- Et dire que je pensais que c'était Bonheur le gamin et donc celui qui se la prenait., je rétorque en secouant la tête de droite à gauche. La réaction de mon ami est immédiate. Il tourne son visage vers moi en se décollant de notre ami, ses yeux lançant des éclairs dans ma direction.

- Tu vas te faire niquer !, rigole Bonheur en voyant l'algérien en colère et je ne peux pas non plus cacher mon sourire qui fleurit sur mes lèvres. Voir Rihad énervé, c'est beaucoup trop drôle.

- Cours, j'vais te montrer qui c'est qui se fait prendre bouffon., il crache fronçant des sourcils, rendant son regard vert si doux habituellement encore plus agressif. Ni une ni deux, j'agrippe le poignet de Bonheur et l'entraîne avec moi pour prendre mes jambes à mon cou."

Nous rigolons aux éclats en voyant courir Rihad vers nous, prêt à réellement me péter la face pour ce que j'ai osé dire. Je m'arrête cependant quand je vois ma professeur de mathématiques au milieu du couloir, près de sa salle. Elle remarque ma médaille pendue à mon cou et s'approche de moi. Rihad saute sur le dos de Bonheur mais arrête son poing en plein vol prêt à atterrir sur ma joue quand il remarque la petite dame, des cahiers collés contre la poitrine. Madame Videlor prend ma médaille entre ses mains et je me pince les lèvres, gêné. Certains élèves nous regardent intrigués mais je le suis bien plus qu'eux. Surtout quand je vois Ofélia dans les bras d'un garçon. Mon cœur se serre légèrement. Qu'est-ce que j'aimerai pouvoir remonter le temps afin de pouvoir sentir ses lèvres à nouveau contre ma joue.

" Et bien, il y a beaucoup de choses qui me surprennent chez vous ces temps-ci monsieur Nam., me sourit ma prof' en lâchant ma médaille et je ne peux que lui rendre son sourire, un tout petit peu beaucoup plus forcé que le sien. Félicitations, vous deviendrez un grand nageur plus tard. Enfin, je l'espère."

CHOCOLAT | NAM JOOHYUKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant