Une météorite s'écrase sur l'Ile, un Circulaire agité vient acheter des fleurs à Vianey et il reçoit un contrat d'assassinat. Pour ce mercenaire quadragénaire composé à quatre-vingt pour cent de matière végétale et proche de la retraite, il n'est pl...
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Trempée, Thrud se hissa au sommet du Mont Brise-Soleil. Ici, elle était au-dessus des nuages et le soleil n'était plus tellement brisé. Pourtant, un froid glacial, porté par un vent impétueux, pénétrait jusqu'à la moelle de ses os tremblants. Elle serra plus fort la poignée de son épée, attendant en fixant le bord du plateau. Jamais elle n'avait été aussi patiente. Concentrée, la mâchoire crispée, elle se tenait prête.
Un éclat apparu au bord de la roche dentelée, accompagné d'une main, puis d'un bras tout entier. Slythe apparut, pantelant et la gorge autant trempée de sueur que de l'eau qu'il venait de récolter en passant la barrière de nuages. Il souriait toujours en dépit de sa fatigue. Dans l'ouverture du col de sa chemise, on devinait la progression du poison. Sa peau était grise, fripée, comme prête à se détacher en emportant une bonne partie de chair moisie avec elle.
« Tu sais quoi, princesse ? Je me suis dit... Tu es une déesse, ou pas loin.
- Je SUIS une déesse.
- Parfait. Je vais te sucer le sang. Et je suis sûr que je guérirai. C'est mon truc, tu vois, en tant que vampire. Sucer le sang. Boire la vie des autres pour poursuivre la mienne.»
Thrud fit la grimace.
« Tu es dégoûtant. Parasite.»
Slythe était réellement persuadé d'être un vampire. Et que s'abreuver de son sang le soignerai. Même si elle n'y croyait pas, elle ne le laisserait pas essayer. La jeune déesse se mit en garde, la lame irrégulière de son arme en travers devant elle. Une série de soubresauts électriques allait et venait le long du métal, grésillant en guise de menace. Cela ne sembla pas impressionner son ennemi, qui sourcilla à peine devant ce petit tour. Avec un élan dans sa direction, il donna le signal du départ.
Le duel se déroula sans événement spectaculaire pendant une dizaine de minutes. Ils étaient tous deux déstabilisés par le vent et le soleil, Thrud était ralenti par la faible température. Si Slythe ne semblait pas affecté par ce dernier élément, il plissait en revanche bien plus les yeux qu'elle. Plusieurs fois, il lui tourna autour, cherchant un angle où il serait libéré de cette lumière handicapante. Peine perdue, les rayons de l'astre les enveloppait entièrement.
Les choses auraient pu durer encore longtemps de cette façon, alternant parades efficaces et attaques molles, si un énorme palmier n'avait soudain surgit de sous leurs pieds, les emportant tous deux dans les cieux. A califourchon sur une branche, mettant toute sa volonté à ne pas laisser tomber son arme, Thrud les nuages se rapprocher. Le vent, plus fort, manqua de peu de la faire tomber. Et le froid se fit d'autant plus important, au point de rendre ses ongles bleus.
Quand, enfin, l'arbre cessa de pousser, elle se redressa pour chercher Slythe. Mais les feuilles du palmier s'agitaient violemment autour d'elle, l'empêchant de vraiment voir quoi que ce soit. Ce qui la sauva, ce fut le souffle du vent tranché net par les lames de son adversaire. Elle réagit juste à temps, sentit la morsure du métal contre sa cuisse mais s'en sortit avant d'être véritablement blessée. Là, instable au sommet de l'arbre géant, elle essaya de se mettre debout. Slythe apparut entre les feuilles, se moquant qu'elles fouettent son visage avec violence. Il lécha l'un de ses poignard, là où le sang de Thrud s'était déposé sous la forme de deux petites gouttes.
