Divinité illusoire
(Sonnet Baudelairien)Lorsque tu vis cracher sur ta divinité
Et lorsque tu sentis s'enfoncer les épines
C'était l'heure où parmi le froid et la lésine
Nous pouvions donner de notre dignitéQuand sous les lourds flocons des neigeuses années
Maudit soit à jamais le rêveur inutile
S'éprenant d'un problème insoluble et stérile
Prend les proportions de l'immortalitéÔ toi pauvre amoureux des pays chimériques
Rougit, mais n'éteint pas leur flamme fantasque
Qui comprime(nt) le coeur comme un papier qu'on froisseToi qui sais en quels coins des terres envieuses,
Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?