Le loup et le génie

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Après des heures de travail et peu de sommeil, je m'étirais un sourire aux lèvres. J'avais enfin terminé mon œuvre. Je tournai la tête vers la cage derrière moi où un immense loup noir avec une oreille blanche me fixait d'un air mauvais.

Je l'avais repéré en forêt inconscient sa patte droite arrachée. Malheureusement les résultats avaient été formels, impossible de la récupérer. J'avais donc appelé qui de droit pour m'aider à transporter ce monstre de muscle dans ma voiture et jusque chez moi.

Je soupirai un peu en voyant qu'il n'avait toujours pas touché aux morceaux de viande que je lui avais donnés. Mais ça ne me surprenait finalement pas. Il n'y toucherait pas avant d'être libre.

Je me levai et allai droit au lit, m'endormant dès que ma tête effleura l'oreiller. Au réveil, je m'apprêtai rapidement l'excitation montant. C'était le grand jour pour ce loup. Une fois douché et habillé, je préparai tout dans mon laboratoire.

Je préférai agir seul, ça avait toujours était ainsi. Faire confiance aux autres n'était pas dans ma nature. Si je voulais qu'une chose soit bien faite, je la faisais moi-même. J'attrapai la seringue avec le somnifère et espérai que mon invité me prête de quoi le piquer.

Retournant dans mon atelier, je me dirigeai directement vers le loup qui grondé.

– Allez, mon grand, il est l'heure de la piqûre.

Il grogna méchamment, mais je ne me laissai pas impressionner.

– Ça ne te fera pas mal, promis.

J'allai pour trouver un angle, quand il se jeta sur les barreaux et qu'un bras sortit pour essayer de me saisir.

– Ne m'approche pas ! entendis-je.

D'un réflexe, j'évitai le geste et me retrouvai sur le cul, autant sur le sens propre que figuré. Encore un instant, il y avait un loup dans cette cage et là, c'était un homme. Et quel homme ! Il était tout en muscle, les yeux aussi sombres que ses cheveux courts qui tombaient en mèche sur son visage.

Des cicatrices étaient visibles sur ce dernier et son corps, mais rien qui gâchait la vue.

– Libère-moi ! hurla-t-il.

Le choc passait, ma curiosité de scientifique remonta à la surface et je me redressai à genou assez près pour bien le voir, mais assez loin pour qu'il ne puisse pas me saisir.

– Ça alors. Un homme-loup ou un loup-homme. Tu es né d'une mère loup ? Tu es un croisement ? Comme ça se passe dans ta famille ? Tu te transformes à volonté ? Tu es comme un loup-garou des mythes ?

– Libère-moi !

– J'ai l'air stupide ? répliquai-je. Je viens de voir un loup se changer en homme. Qui me dit que tu ne me tueras pas à la seconde où tu sortiras ?

– Je ne le ferais pas, affirma-t-il.

– Promis ? insistai-je.

Je le vis lever les yeux au ciel avant de dire :

– Promis.

– La promesse d'un inconnu n'a pas de valeur, déclarai-je.

– Bon sang, laisse-moi sortir de là !

– Ben sort lui, dis-je calmement et le plus innocemment possible.

– Ouvre ! Je suis enfermé depuis des jours, s'agaça-t-il.

Il avait beau être beau, je me demandais sérieusement s'il n'était pas stupide. Je lui pointai la porte de la cage.

– Tu étais un loup durant des jours. Là, tu as des mains et des pouces opposables.

La taverne des mots perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant