Chapitre 11

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Aviez-vous déjà voulu quelqu'un ? Ou plus largement, aviez-vous déjà désiré quelqu'un ? Désirer quelqu'un dans le sens où tout ce que vous faisiez seul, vous rêviez de le faire avec la personne désirée. Pas ce désir où partager une discussion ou un repas était mis en jeu. Plutôt ce désir-là, celui où tout faisait référence à un aspect, une partie du corps de l'être voulu. Le désir qui faisait de vous une autre personne, qui vous incitait à faire des choses auxquelles vous ne pensiez jamais auparavant. Le désir charnel.

Celui qui vous rendait complètement fou.

C'était celui qui consumait Hoseok de part et d'autre. Ce feu était si puissant, si ravageur qu'il en venait à se demander comment tenait-il encore sur pieds.

Pourtant, à cette heure si matinale de la journée, Hoseok était assis autour de la table de sa salle à manger silencieuse comme la mort, observant un point invisible sur sa porte d'entrée. Pas une seule gouvernante n'était dans la maison, il était bien trop tôt pour que leur heure de réveil soit envisageable. Alors il se retrouvait là, seul, à attendre.

Attendre de ses nouvelles.

Le puissant homme s'était réveillé, en plus de l'heure matinale, seul. Seul comme jamais il ne s'était jamais senti auparavant. Seul comme si jamais Jimin n'était venu hier. Seul comme s'ils n'avaient rien fait tous les deux hier soir.

Pas même un mot n'avait été laissé sur la table de chevet. Ni sur le réfrigérateur, ni sur sa boîte vocale. Il avait laissé derrière lui un silence de plomb et une solitude extrême.

Hoseok se sentait souillé, comme s'il avait été utilisé à ses dépens. Il était ridicule de dire qu'il n'avait pas été consentant car cela avait été sûrement l'une des meilleures parties de plaisir de sa vie. Mais il ne pouvait pas dire non plus qu'il l'avait fait en étant pleinement conscient de ses actes :  peut-être n'était-il tout simplement pas prêt à assumer les conséquences, pour une fois. Sauf qu'Hoseok ne pouvait que s'en vouloir : il se doutait que cela allait finir comme ça, en partie de solitude. Il ne connaissait pas Jimin tant que ça, mais tout de lui laissait supposer une réaction de ce genre.

Buvant son thé, il tapait son long doigt sur la table. Il vint ensuite caresser délicatement son cou, touchant la marque que lui avait laissée le danseur, soufflant doucement en se remémorant les actes d'hier. Ses petites mains voyageant sur sa peau, son regard le brûlant sur place, l'odeur de la luxure imprégnant la chambre : tout lui revenait en tête. Il se retrouva même à serrer sa mâchoire tant ses pensées allaient loin. Hoseok devait ignorer les pensées qui déferlaient en lui, et passer outre.

Il restait pourtant là, fixant un point invisible sur la porte, espérant secrètement le retour de son danseur. Peut-être pensait-il qu'il était allé chercher un petit déjeuner pour que les deux hommes passent du bon temps ensemble ? Ou alors espérait-il juste qu'il revienne, pris de remords de l'avoir laissé seul au réveil ? Le rouge espérait tout cela, mais il savait que cela devrait être des pensées interdites.

Jimin n'était qu'un danseur dans les bars, et lui était trop puissant, trop haut placé pour le désirer.

Sauf qeur attirance était trop forte pour être ignorée. Le serrement qu'avait Hoseok au cœur en voyant Jimin danser au rythme des sons qu'il choisissait l'enivrait de toute part, et rien n'était plus beau pour lui que ses courbes. Jimin était pour Hoseok le plus beau des diamants, plus précieux que toutes les richesses qu'il avait collectionné jusqu'à présent. Il savait qu'il ne pourrait jamais s'en lasser, que s'il devait l'enfermer pour le garder à vie il le ferait juste pour le conserver, pour se droguer de ses formes, de sa voix si merveilleuse, de ses mouvements si parfaits.

SOMBRE ATTIRANCE - hopeminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant