SOMBRE ATTIRANCE - hopemin

Chapitre 37

Hoseok aurait pu tout faire pour Jimin.

Dès le premier instant où il avait posé son regard sur lui, il avait su qu'il n'allait pas pouvoir s'en passer avant un long moment. Il avait été la seule source de lumière émanant de son monde terne. De la racine de ses cheveux jusqu'à la pointe de son nez, de la texture de ses lèvres à la douceur de sa peau, tout du danseur lui avait plu. Tout l'avait enivré à tel point de ne penser qu'à lui nuit et jour. Il était tombé dans le piège qu'était le corps pécheur du seul danseur masculin du Reflecto, et Hoseok s'en était voulu tous les jours pour ce moment de faiblesse.

Il s'en était voulu jusqu'au moment où Jimin s'était ouvert à lui.

Ledit puissant homme se souvenait du moment où ils s'étaient rencontrés pour la première fois. Hoseok se souvenait parfaitement de tout ce qu'il avait pu ressentir en marchant dans ce couloir, de la voix du patron qui l'empêchait de faire demi-tour jusqu'à l'odeur féminine virevoltant dans l'air. Il se souvenait du dos nu de Jimin, de la pudeur qu'il n'avait pas eue en se déshabillant sous ses yeux. Il se rappelait de la chaleur qui s'était répandue dans ses joues lorsqu'il s'était retrouvé tout seul dans un état qu'il ne lui ressemblait pas.

Lui revenait en mémoire tous les moments qu'ils avaient passés ensemble. De cette sortie au restaurant, de leurs regards et de leurs touchers interdits. De sa visite improvisée chez lui où il avait fini la tête dans l'évier, puis entre ses jambes.

Hoseok se rappelait également du moment où tout avait basculé. Ce moment où il était arrivé chez lui, où Jimin l'avait fait entrer dans son intimité : il revoyait son appartement dévasté par la crise qu'avait eue Jungkook ce soir-là. Le souvenir du Jimin effondré que Jungkook avait laissé derrière lui était encore vif, tout comme celui du moment où il avait réalisé que leurs destins étaient scellés. Il avait su à ce moment-là qu'il ne pouvait plus faire demi-tour et qu'il allait devoir se battre pour Jimin.

Et maintenant qu'il prenait du recul sur la situation, il semblait qu'il avait gagné cette bataille.

"Tu ne comprends pas !"

Hoseok sursauta en éloignant le combiné de son oreille, les sourcils froncés et la respiration courte.

"Namjoon..."

"Je fais quoi, moi, s'il débarque ? Tu comprends rien !" s'égosilla son ami de l'autre côté de la ligne. "Toi t'es loin, personne ne sait où vous êtes ni quand vous êtes partis ! Moi je suis là, et je te rappelle qu'il sait qui je suis !"

"Tu ne crains rien," tenta Hoseok afin de le rassurer.

"Arrête de dire des conneries ! Je suis mort..."

Hoseok put entendre Namjoon sangloter à l'autre bout de la ligne. Il put deviner dans ces sons déchirants toute la colère, toute la peur et toute l'inquiétude qu'il avait causée à son ami. Plus que de la simple paranoïa, cette réaction témoignait non seulement de l'incompétence d'Hoseok mais en plus de cela la dangerosité de Jungkook. Comment arrivait-il à mettre des personnes en aucun cas concernées par leur histoire dans un tel état ?

"S'il vient me retrouver, s'il me menace et que..."

"Il ne le fera pas," prononça rapidement Hoseok.

"Tu le connais !" hurla cette fois-ci Namjoon. "Ose me dire qu'il se retiendra de me frapper alors qu'il est même pas capable d'épargner son propre copain ! Ose donc !"

Hoseok fut celui qui souffla à ce moment-là.

Bien sûr qu'il savait qu'il y avait des risques que Jungkook s'en prenne à Namjoon et à tout l'entourage des deux fugitifs. Dès l'instant où il avait décidé de se rendre dans sa résidence secondaire dans laquelle il ne s'était pas rendue depuis des années, il avait su que personne n'allait réussir à mettre la main sur eux. Y compris Jungkook. Mais sur le coup, il n'avait pensé qu'à lui et à la requête de son danseur, et c'était en recevant ce coup de fil désespéré de son meilleur ami qu'il s'était rendu compte de l'immoralité de son acte.