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   Une petite fille courrait. Elle courrait pour oublier, le spectacle affreux qui lui avait été donné de voir. Elle courrait aussi vite que ses petites jambes le pouvaient, elle se devait de courir le plus vite possible.

   Des petits gouttes d'eau salées se frayaient un chemin sur ses pommettes et ses joues. Ses longs cheveux bruns flottaient dans le vent et brillaient sous la lune pleine. Ses iris étaient rouges, rouges flamboyant, rouges comme le sang. Comme le sang de sa mère qui avait coulé sur elle quand Elena s'est éteinte dans ses bras, il y a un peu moins d'une heure. Sang qu'elle avait fait disparaître grâce à de l'eau. De la fumée sortait de ses lèvres bleutées entre-ouvertes.

   La petite fille était frigorifiée mais elle n'en prenait pas compte, elle devait rejoindre la maman de sa demi-sœur, elle devait protéger sa sœur. Elle devait les protéger.

   Un sautoir se balançait au rythme de ses petites jambes et de ses petits pieds qui martelaient le béton. Il frottait contre la robe de nuit noire de la petite fille, seul vêtement qu'elle portait dans le froid de l'hiver. Ses pieds, nus, s'écorchaient à chaque fois qu'ils rencontraient le sol de la rue.

   Les images de cette affreuse nuit passaient en boucle dans la tête de la petite fille de cinq ans :

   « Elle avait passés sa journée à s'amuser avec sa mère, comme toute petite fille de cinq ans ferait, et était partie se coucher. Mais, plus tard dans la nuit, un bruit de verre brisé provenant du salon la réveilla et, inquiète, elle descendit.

   Un homme, au teint hâlé, tenait sa mère entre ses griffes. La mère n'essayait même pas de se débattre, elle savait qu'elle allait mourir et ne pouvait rien y faire : elle avait renoncé à ses pouvoirs quad son mari était mort. Elle vit alors sa fille, sa petite fille qu'elle chérissait plus que tout aux trois mondes. Sa fille chérie qui avait déjà perdu son père et qui allait devoir grandir sans mère également. Elena connaissait sa fille et elle allait oublié ce qui allait se passer, la petite fille allait sceller ce qu'elle ne voulait pas se souvenir. La petite fille allait sceller cet affreux souvenir. Le sang coulait de son crâne et de son corps tout entier, elle savait ce qu'il allait faire, IL avait toujours les mêmes façons de procéder, mais, sans que l'homme le sache, IL lui donnera tout de même le temps de parler à sa fille.

   La petite fille prit la seule supposée arme qu'elle pouvait atteindre et qui était une simple poêle. L'enfant se cacha sans un bruit. Elle savait que son arme ne ferai rien à l'homme mais ses pouvoirs étaient encore incontrôlable et elle savait aussi que si elle lui donnait un coup suffisamment fort dans la cage thoracique puis à l'arrière de la tête, cela le sonnerait et elle aurait le temps de prendre sa mère et s'enfuir. Son père le lui avait appris, elle s'en souvenait. Elle saura le faire.

   De là où elle était cachée, elle pouvait mieux voir l'homme, immensément grand par rapport à elle, aux cheveux noirs, c'est yeux, eux, étaient transformés, étaient rouges neutres mais il les remit à la normale et la petite fille put voir des yeux bleus nuits. Il avait l'air dément, complètement fou. Un sourire sadique et machiavélique étirait ses lèvres, ses yeux reflétaient la folie à l'état pure, signe de jalousie maladive et quelques gouttes de sang lui barrait le visage. Tout cela donnait un tableau terrifiant, sur un homme plutôt séduisant,...

   Tout à coup, l'homme donna un coup de griffes dans le ventre d'Elena faisant giclé du sang partout dans la maison, salissant le sol ainsi que les meubles alentours et partit tout aussi vite, en laissant tomber la mère sur le sol carrelés, comme si il avait peur de quelque chose.

   La petite fille laissa tomber sa poêle et couru vers sa mère en pleurant. Sa mère faiblissait à vue d'oeil mais il lui restait assez de temps et de force pour lui dire quelques mots :

- « Les plus beau yeux ont vu les pires chose,
La plus protectrice à été la plus solitaire,
La plus innocente à été la plus violente,
Mais tout cela s'arrêtera lorsqu'elle aura repris sa place. »
Ne l'oublie jamais.

   Elena passa une de ses mains ensanglantée sur le visage de sa fille et la regarda avec amour et attention, pour se souvenir de chaque détails du visage devant elle avant de mourir.

- Je t'aime tellement... Dit-elle avant de s'éteindre éternellement dans la nuit noire d'hiver.

   La petite fille appela sa mère et la serra contre elle en hoquetant. Quelques secondes plus tard, un rugissement bestial déchira le silence de la nuit. Un rugissement de colère, de haine et de tristesse, qui ébranla à jamais toutes les personnes innocentes ou pas qui l'ont entendu. »

   Jamais, elle n'aurait du se retrouver dans cette situation, jamais ses parents auraient du lui être enlevés. Elle n'était qu'une enfant et pourtant, elle avait vu toutes les horreurs que les trois monde avait pu lui offrir.

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Tanya200104

L'héritière légendaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant