Deux ailes pour une vie, tome 2 : Lumière

Chapitre 2

Dis-lui que je suis près d'elle, que je suis dans le vent. 

Lorsque Gabriel me réveilla le lendemain matin, j'étais excitée à l'idée d'apprendre à me servir d'un arc tout en volant. J'avais insisté pour apprendre à me servir de cette arme là, c'était quelque chose que j'adorais.

Gabriel était vraiment un bel homme. Très grand, il avait des cheveux d'un brun foncé presque noir et de magnifiques yeux bleus. Lorsqu'il souriait, c'était mon monde entier qui s'illuminait. L'amour qu'il me portait aurait pu m'élever au sommet du monde. Il m'aimait''Depuis le premier jour et jusqu'à la fin des temps'', comme il me le répétait depuis que j'étais enfant.

Comme d'habitude, il nous conduisit au milieu d'une forêt où personne ne pouvait nous voir, nous ouvrions alors nos ailes pour nous envoler.C'était une sensation extraordinaire, nous nous retenions toujours de les ouvrir, alors lorsqu'on se lâchait enfin, c'était comme si nous étions enfin nous-même, enfin complets.

Gabriel me lança un arc et des flèches puis m'apprit patiemment à les utiliser correctement. Au bout d'une heure seulement je savais m'en servir et toucher des cibles fixes, autant sur terre que dans les airs. Bien entendu, c'était plus difficile dans les airs. Il fallait que je me maintienne immobile malgré le battement de mes ailes et le vent qui pouvait me faire dévier.

-Bon maintenant tu vas essayer sur des cibles mouvantes, me dit Gabriel. A une allure de marche pour commencer.

Je travaillais encore jusqu'à midi lorsque je sentis quelque chose d'anormal. Je n'avais encore jamais ressenti ça... On aurait dit une présence d'ange mais à peine perceptible.

-Tonton, tu sens ça ? Demandai-je.

-Quoi donc ?

-Un ange... Y a un ange pas loin mais je sens à peine sa présence, comme s'il se cachait...

-Tu es certaine de ce que tu dis ?

-Gabriel, je ne suis pas folle ! Paniquai-je.

-Il doit y avoir un ange qui cache sa signature. Rentre vite à la maison, et attends moi. Surtout, tu ne sors pas !

J'obéissais tout de suite. Je ne savais que trop bien le danger qu'il y avait de ne pas lui obéir dans un moment pareil. J'aurais mis ma vie en danger, mais la sienne aussi, par la même occasion.

Lorsque je rentrais à la maison, ma mère était en train de regarder la télé avec ma tante, Noémie.

-Thalia ? S'étonna-t-elle. Tu es de retour tôt.

-Salut tata !

-Où est Gabriel ? Demanda ma mère.

-J'ai senti un ange quand on s'entraînait. Il m'a dit de rentrer et de rester ici jusqu'à ce qu'il revienne...

-Mon dieu ! S'exclama-t-elle en se levant pour venir m'étudier sous toutes les coutures. Tu n'as rien ?

-Je vais bien maman, il était peut-être là par hasard. On n'a pas été attaqué, l'ange tentait de se cacher.

Je vis la peur ravager les traits de ma mère. Si quelque chose me faisait plus mal que de la voir souffrir de l'absence de mon père c'était de la voir effrayée à cause de moi.

-Calme toi maman, tonton va rentrer dans pas longtemps. J'en suis certaine !

A peine eus-je fini ma phrase qu'il entra dans l'appartement. S'il avait l'air un peu inquiet, il n'avait pas l'air effrayé. Si tel avait été le cas, il m'aurait dit de faire mes valises. Même pas,il m'aurait directement emmené sans me laisser le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait.