- Chapitre I -

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Cela faisait un bon bout de temps que je n'étais pas revenue chez Grand-père, depuis sa disparition l'an dernier, la maison est si calme.

On entendait autrefois un morceau de jazz que Grand-père écoutait pour se détendre ou bien, Harry le border collie aboyait sur les oiseaux qu'il voyait sur les arbres. On venait chaque été, mon cousin, Mathias et moi chez Grand-père, il nous emmenait faire un tour en calèche avec Caramel et Réglisse de magnifiques chevaux de trait.

Maintenant que personne n'a plus d'espoir pour le retour de Grand-père, Papa décida de mettre en vente la maison. Je soupire :

" On est obligé de la mettre en vente ? Et s'il revenait ?
- Lysandre, Grand-père est parti, commence mon père, il ne reviendra pas.
- Mais si...?
- Avec des "Si" on mettrait Paris en bouteille. "

Je le regarde une dernière fois avant de monter à l'étage, dans la chambre de Grand-père.

Son bureau est remplie de feuilles, ses carnets, sont toujours là, entassés ou éparpillés dans les quatres coins de la pièce. Grand-père n'aime pas ranger ses papiers il disait " C'est un bordel organiser ". C'était un de mes souvenirs que j'ai garderais de lui, c'était sa façon à lui de voir les choses, pour que je ne l'oublie pas.

À côté de son bureau se trouvent un grande étagère en bois surmonté de livres ou de carnets qui remplissait lors des ses voyages.
Grand-père voyageait beaucoup, Floride, Cambodge, Venezuela, Brésil, Portugal, Pologne, Roumanie, Indonésie, Thaïlande, Chine et plein d'autres.

Je commence à fouiller dans ses tiroirs, stylos plume, cartes, croquis et photos il y avait de tout. Sauf que je m'arrête sur ce qui semble être un enveloppe, fermé à l'ancienne avec au milieu en rouge graver sur la cire un "A" y est inscrit, c'est l'initiale de Adel, il s'appelle Adel. L'enveloppe paraît ancienne et un peu jauni. Au dos de celle-ci un nom en italique y est inscrit " Lysandre ". Je suis étonnée qu'il est écrit une lettre pour moi et pas Papa ni son frère aîné. Je m'apprête à l'ouvrir quand Papa entre dans la pièce :

"- Arrêtes de rêvasser et vient plutôt voir Mathias.
- Qu'est ce qu'il fait ici ?
- Mais quel accueil, dit spontanément Mathias.
- Je ne pensais pas te voir ici c'est tout.
- Caches ta joie surtout.
- Et Tonton ?
- Dans le garage.
- Hum...
- Vas nous aider à remplir les cartons, intervient Papa.
- J'arrive."

Je range l'enveloppe dans la poche de mon pantalon et je m'apprête à descendre les escaliers, quand je remarque que, un des tableaux accrochés est de travers.
Ce tableau représente un champs de blé, avec des fermiers une charrue accompagné d'une vache pour remuer la terre.
Il y a quelques minutes encore, je suis sure qu'il n'était pas comme ça. Je le remets soigneusement droit et continue ma route. Je fais la remarque à Mathias :

" Quand tu es monté, tu n'as pas fait bougé le tableau ?
- Hum...non, dit-il, pourquoi ?
- Le tableau "des champs de blé" était de travers.
- Je suis pas un esprit qui fait bougé les objets ma veille.
- Haha...Pis j'te signal que t'es quand même plus vieux que moi Du genou."

Après ces mots très délicats nous pouvons le dire, je commence à ranger, contre mon grés les affaires de grand-père. Je me demande, s'il revenait maintenant et qu'il voit que nous sommes en train des rangé ses affaires dans des cartons. Que dirait-il ? " N'est-ce pas ma maison que vous êtes en train de vider ?". Papa aurait sans doute été surprit et aurait fait milles excuses, et nous serons partis. C'est ce que je m'imagine a chaque fois, espérant qu'il revienne, qu'il se souvienne de nous. Je sors seulement de mes esprits que Mathias me tape à l'épaule.

" Mais te gêne pas sur...!
- Chut tais-toi et regarde par ici, dit-il d'un air inquiet."

Je me retourne dans sa direction. Papa et son frère sont dehors avec des personnes. Un homme et un femme, je ne sais pas ce qu'il font et de quoi il discute. Mais ces gens n'ont pas l'air de vouloir du mal à mon père ou bien a qui que ce soit de nous.

Je regarde Mathias furtivement, il me regarde à son tour. Il sait ce qu'il se passe, suis-je la seule qui n'est pas au courant ?

" Je ne savais qu'ils viendraient aujourd'hui.
- Qui ça ? Je demande.
- Ton père ne te l'as pas dit ?
- Non, puisque je suis dans l'incompréhension totale.
- Il fait sa première visite aujourd'hui.
- Pourquoi ?!
- Tu vois bien pourquoi, grand-père n'est toujours pas revenu. C'est ton père et le mien qui en ont décidé ainsi.
- Mais il a dit qu'il...
- Qu'il revendrai ? C'est des boutades tout ça."

Mathias semble un peu contrarié, lui aussi aime beaucoup Grand-père. À chaque retour de ses voyages il nous ramenait un souvenir, photo, objets ou bien dessin. Grand-père sait dessiner, je crois que c'est pour ça que Grand-mère l'a épousé.
Ils se sont rencontrés en Chine, ça paraît un peu bizarre mais Grand-mère disait "Il fallait que ce soit à l'autre bout de la terre pour se rencontrer. Alors qu'on aurait si bien pu se rencontrer à Paris lors de nos études."

Le temps passe mais nous restons Mathias et moi à l'étage, mon oncle et mon père font la visite du rez-de-chaussée. Mathias est sur son tel, et moi je regarde les vieux manuscrit qui reste dans la chambre à Grand-père. Beaucoup parle de cristaux qu'il à découvert, des croquis au fusain. À la dernière page de celui-ci il y a toujours un mot "sans importance" qu'il disait. Mais cette fois ce mot a une signification pour moi " Reste ".
C'est le dernier mot que Papa lui a dit. Je m'en souviens.

C'était le soir de son anniversaire, il faisait chaud pour un mois d'automne, la nuit tombait doucement. Je passais dans les couloirs pour rejoindre Mathias dans sa chambre, quand j'entendis :

" Papa, tu ne peux pas nous abandonné.
- Je dois le faire Luc, c'est pour le bien de tous...lance Grand-père d'un ton désespéré.
- Ton cristal n'existe pas ! Il sera déjà découvert à l'heure qu'il est.
- Des tas de choses ne sont pas encore découverte sur Terre...Des espèces y siège encore dans l'ignorance des Humains.
- Papa...Tu perds la tête. Les créatures magiques n'existe pas !
- C'est ton point de vu, je te croyais plus futé que ça.
- Je t'en supplie reste.
- Si tu les voyais tu comprendrais sûrement. Je reviendrai que si je l'ai découvert."

Une semaine après, Grand-père n'est plus jamais revenu.

" Je les voyais. Certaines sont pleine de bonté, de joie et d'autres pleine de rage, de haine...
- Grand-père, Y a t-il un juste milieu ?
- Le milieu ? Il existe qu'un seul milieu."

Grand-pere aimait joué sur les mots pour nous laisser un peu réfléchir...

CrystalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant