Succombe-moi

Chapitre X

14:05, embarquement

Nous entrions enfin dans ce satané appareil après bien 2 heures clouées sur des fauteuils bien trop inconfortables. Hanna ne m'avait bien évidement pas adressé une seule foi la parole depuis qu'elle m'avait surprise en train de discuter avec Bénédicte. D'ailleurs, je ne savais pas où elle était partie... elle a sûrement eu peur... toute personne censée se doit d'avoir peur devant ce monstre qu'est Hanna. Sauf moi. Moi... moi je ne sais pas... est ce que je l'aimais ? Elle m'attirait. Beaucoup même. Mais de là à dire que je l'aime... ça se fait avec le temps, avec l'habitude... et puis qu'est-ce qu'elle pensait de moi ? Mon esprit vaguait entre affirmations et questions, mais très vite, je fût sortie de mes pensées par une valise manquant de m'aplatir. Son propriétaire l'avait intercepté avant qu'elle ne me tombe sur la tête.

- Merci. Répondis-je simplement.

Mais il ne sembla pas m'entendre puisqu'il m'attrapa le bras, les sourcils froncés.

- Vous pourriez au moins me remercier non ? Dit-il avec fureur.
- Je vous ai remercié monsieur. Expliquais-je simplement.
- Ces jeunes d'aujourd'hui... marmonna-t-il dans sa barbe.

Je décidai d'ignorer ces propos bien plus puérils que ces "jeunes d'aujourd'hui". Cependant, il me sembla que ça n'était pas l'avis d'Hanna. Elle m'arrache aux mains de l'homme, de faufila devant moi et tout en pointant le nez de l'homme du doigt, elle dévala sa longue tirade:

- Nan mais pour qui vous prenez vous ? Premièrement, cette "jeune femme" derrière moi vous a clairement remercié. Secondement, ce n'est pas de sa faute si votre valise, aussi délabrée qu'elle est, n'est pas capable de tenir sans éviter d'assassiner un voyageur chaque minute. Et enfin, la prochaine fois que je vous vois vous ou...

Elle regarda chacun des voyageurs autour d'elle.

- ...qui que ce soit d'autre, frôler cette jeune femme, je le fais sauter de cet avion.

Hanna vint trouver le regard de Bénédicte et ajouta distinctement:

- sans parachute.

Des regards intrigués se posèrent sur moi. Je restais sans voix. Si ça n'est pas une preuve d'attachement alors je veux bien me couper les deux mains. Mon regard dévia vers celui de Bénédicte, rouge de honte, le regard vitreux. Se faire caractériser comme "voleuse de petite amie" par sa bosse avant même d'avoir fait son premier jour dans l'entreprise... je souriais bêtement. Hanna se retourna et me lança un regard glacé. Je levai les yeux au ciel. Elle me passait devant, et vint s'assoir quelques places après. Je la regardais, oubliant presque les passagers qui s'impatientaient derrière moi. J'avançai doucement, rangeai ma valise au dessus de nos deux places, et m'assis à côté d'elle. Elle m'avait évidemment piqué ma place côté hublot:

- Hanna. Dis-je simplement.
- Quoi. Répondit elle sèchement.
- Tu es assise à ma place Hanna...
- Et alors ?

Je me retournais et la fixai dans les yeux.
Elle évitait mon regard.

- Hanna !

Elle ne répondait pas .

- Hanna réponds moi arrête un peu de faire l'enfant.

Elle se retourna.

- Maintenant que l'autre rousse n'est plus là tu reviens me voir ? Et voilà que je te renverse quelque chose dessus. Et voilà que je te l'essuie. Et voilà que je t'embrasse. Oh ! Et si on baisait là, dans la zone d'embarquement ?? Je m'en fou de toute façon je ne suis plus avec Hanna !