Chapitre XI

3.8K 148 9
                                    

16:58, dans l'avion.

Hannah dormais dans mes bras pendant que son plat fumait sur la tablette du siège avant. Je la sentais respirer doucement contre moi. Je viens lui caresser la joue du bout de mes doigts.

- Réveil toi Hannah... ton plat à été servit. Lui chuchotais-je délicatement.

Elle gémissait. S'en suivit d'un très long étirement. Je la regardais faire, je l'admirais dans chacune des positions qu'elle prenait pour être plus confortable. Puis elle s'arrêta de gigoter et examina son repas. Je lui avais commandé un simple plat de pâte au formage. J'avais remarqué qu'elle aimait bien le fromage. Trop le fromage. J'avais aussi demandé un "petit" verre de whisky pour la détendre. D'ailleurs, dès qu'elle le vit, son visage s'illumina. Elle l'agrippa hargneusement et l'avala cul sec sans n'en laisser une seule goute. Elle se tourna vers moi et renversa le verre.

- Y'en à plus... dit elle avec une légère moue.

Je souriais.

- J'en recommanderais un.

Elle souriait comme un enfant. Belle antithèse... Whisky ? Enfant ..?

***

J'entre-ouvris les paupières. J'allumais mon portable. 17:36. Je commençais à avoir une petite faim. J'avais bien commandé un repas copieux pour le gouté d'Hannah, mais je n'avais rien pris pour moi. Mon estomac réclamait sa part. Je levais le menton et atteignis un petit bouton illustrant une femme, avec mon index. Quelque secondes plus tard, un jeune steward se présenta devant moi.

- Que puis-je pour vous madame ? Me demanda-t-il avec un grand sourire.
- J'aimerais vous prendre quelque chose à manger s'il vous plaît. Répondis-je alors.
- Que voudriez vous ?
- Une soupe ? Demandais je en affichant un air indécis.
- Une soupe ? Quelle genre de soupe vous ferait plaisir Madame ?

Bonne question...

- Nous avons tout genre de soupe. Potiron, Hollandaise, Miso, légumes, champignon, poisson... et j'en passe ! Continua-t-il.
- Une Miso ? C'est léger ça me suffira parfaitement.
- Très bon choix. J'arrive tout de suite. Répondit il en accourant dans la cabine.

J'abaissai le regard. Bénédicte était assise la,  tournée vers moi.

- Il y a un problème ? Me demanda-t-elle doucement.
- Non. J'ai simplement faim. Ça arrive comme je ne mange pas beaucoup de goûters. Répondis-je poliment.
- Oh je vois...

Elle regarda autour d'elle comme pour cacher sa gêne. Trouve un truc à dire Laure... ça devient gênant là !

- Est ce que tu travailles encore ? Demandais je en pointant son ordinateur ouvert.
- Oh non ce n'est pas... elle semblait déstabilisée. Je veux dire, ce n'est rien...

Je me penchais pour éviter ses mains qu'elle mettait devant son écran.

- « ..puis elle se pencha pour l'embrasser... », qu'est ce que c'est ?
- En fait... à mes heures perdues, j'écris, enfin, j'essaye d'écrire un livre... avoua t elle.
- Oh ! Et ça parle de quoi ? Dis-je en affichant un sourire amical.
- C'est un roman d'amour... dit-elle en détournant le regard.
- Et plus précisément ?
- Eh bien... Oh voilà votre soupe ! Elle affichait un faux air surprit.

Sauvée par le gong.

- Madame, votre soupe. Je vous prierais de faire très attention s'il vous plaît, elle est brûlante. M'indiqua le steward.

- Merci beaucoup !

Bénédicte tendit les mains pour attraper la soupe de la prise du steward et me la transmettre. Elle l'attrapa délicatement par dessus un tissue pour atténuer la chaleur. Elle pivota vers moi. Au moment où j'allais attraper la soupe, un tremblement secoua l'avion. Bénédicte fut projeté contre le siège avant, sa tête se heurta contre l'écran, renversant avec elle, tout le contenue de la soupe sur mes cuisses. Une douleur instantanée s'empara de l'entièreté de mes jambes. La chaleur arrachaient ma peau. Ce fut suivi par une sensation de picotements insupportable. Toutes mes jambes furent soumises à des violents spasmes. J'étais sous le choc. Quand je repris mes esprits, mes doigts étaient enfoncés dans mes accoudoirs et ma tête relevée. Comme si mes poumons cherchaient à inspirer le plus d'air possible. Une sensation de gel envahit mes cuisses et puis plus rien. Plus de douleur. L'acouphène cessa, je pus distinguer des discours alertés tournant autour de moi. Mon siège était rythmé par ma respiration saccadée. Une main vint se glisser derrière ma nuque.

- Laure !!

Oui...

- Laure répond moi !!

Oui... je suis là...

- Tout ça c'est votre faute !!
- Je suis désolée...

Je reconnaissais ces voix. Cette voix. J'ouvrais les yeux, doucement. Les voix se turent.
J'étais toujours à ma place. Entre Hanna et Bénédicte. Ma vision était trouble. Mais je pus distinguer l'air effrayé d'Hannah. Un bol était posé sur ma tablette. Je me souviens. Je baissai mon regard. Mon pantalon était trempé et j'élevais la main pour le toucher. Froid. J'appuyais délicatement.

- Aïe !!
- Ca va ?? S'inquiéta Bénédicte.
- Vous pensez vraiment qu'elle va bien ? Vous lui avez brûlé les cuisses !

Bénédicte baissa les yeux.

- Voilà Mesdames ! De la glace et la pommade dont je vous ai parlé ! Est ce qu'elle va mieux ?

Le steward de tout à l'heure était revenu.
Hannah attrapa la glace et l'enveloppa dans une serviette.

- Je ne penses pas que ce soit une bonne idée... commençais-je.

Trop tard. Elle déposa la glace par dessus mon jean. La douleur s'intensifia. Je plongeai mes mains dans ma chevelure et tirai dessus. Hannah l'enleva.

- Est ce que tu peux te lever ? demanda Hannah.

J'essayai mais le simple fait de contracter les muscles de mes cuisses m'abattait.

- Non ça me fait vraiment trop mal. Je ne peux même pas bouger. J'ai froid...

Hannah s'empressa de m'enrouler dans un plaide. Puis après réflexions, elle se tourna vers moi.

- Il faut vraiment qu'on te bouge d'ici. Le mieux serait que tu ailles aux toilettes et que tu étale toute la crème sur ta peau.

Je regardais mes jambes. Je me demandais à quoi ressemblait ma peau après ce bain d'eau bouillante. En fait, j'étais terrifié à l'idée de le découvrir. Je commençais à avoir la tête qui tournait. Heureusement, avantage de la première classe, nous avions pas mal de place. Hannah se leva pour m'aider à tendre mes jambes.

- Est ce que ça va mieux ? Me demanda t elle.

Je frottais ma tête.

- Oui mieux. Merci. Répondis-je.
- Je penses que vous devriez enlever votre pantalon. Proposa Bénédicte.

Hannah lui jeta un regard glacé. J'ignorais leur chamailleries. En réalité, la douleur revenait de plus en plus. Et celle ci m'abattait. Je commençais alors à détacher ma ceinture et mon jean. Hannah m'aidait tout en fixant Bénédicte a l'enlever. Elle fit glisser le tissue tout en évitant de frotter ma plaie. Je n'osais pas encore regarder. Mes yeux étaient planté au plafond. Lorsque mon jean passa les chevilles, Hannah prit la crème que lui avait apporté le steward et la déboucha. Je la pensais hésitante. Puis, délicatement, ses doigts vinrent étaler la crème sur mes cuisses. Cette sensation de froid était des plus agréables. Excepté la sensation de contacte qui picotait, la crème me faisait le plus grand bien. Je me décidai enfin à regarder l'état de mes cuisses.

Dieu, ne rend pas mon voyage plus douloureux qu'il ne l'est déjà.

~~~
Petite note:
N'hésitez pas à aller découvrir ma nouvelle fiction « Apprend-moi » (qui n'a pas de rapport avec cette histoire malgré son nom). Si S-M vous plaît, alors celle-ci aussi 😉
~~~

Succombe-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant