l a f i n

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Tu sais maman tout est confus dans ma tête depuis que je me suis échappé de l'hôpital psychiatrique. 

Je crois qu'au début, j'étais venu sur ta tombe pour m'excuser, mais voilà que je me suis mis à raconter n'importe quoi.

J'ai mal agi.

Très mal même.

Et je te demande pardon.

Crois-moi, ce n'est pas volontairement que j'ai mélangé mes somnifères avec le verre de lait que je t'ai offert la nuit de ta mort.

C'est Ben qui m'y a obligé.

A l'époque je croyais tout ce qu'il disait. Alors j'ai agi aveuglément, sans me soucier des conséquences.

Il m'avait dit : « Ta mère ne t'aime pas. Elle ne fait que te rendre malade. Tu vois les médocs que tu prends la nuit, ils te font dormir instantanément et après elle vient t'injecter des choses. C'est sûrement de la drogue. C'est pour ça que tu es si fatigué à peine réveillé. »

Je lui ai répondu que c'était normal, c'étaient tout de même des somnifères.

Alors il a insisté : « Mais tu ne comprends pas ! Elle est en train de t'abrutir maintenant que tu ne vas plus au lycée. Elle veut faire de toi un esclave. » 

Je lui ai dit que tu n'oserais pas faire une chose pareille, tu étais quand même ma mère. Tu m'aimais. De plus, ces comprimés étaient sans danger. 

Ensuite comme un défi, il m'a dit : « S'ils sont sans danger, vas-y trouve un moyen de les lui faire avaler. On verra bien si elle est encore sur pied ! »

C'est là que j'ai commencé à douter, à me méfier, je ne prenais plus les pilules du matin ni celles du soir. Puis je guettais le bon moment pour te les faire consommer.

Je te promets que je n'avais pas prévu de te voir à la cuisine. J'étais juste venu chercher un verre d'eau au départ.

Tu avais l'air si perdue, si seule. Tu pleurais à chaudes larmes dans mes bras.

J'ai voulu te préparer du lait au miel comme tu nous le faisais quand on était petit, pour nous remonter le moral.

Et c'est là que Ben m'a soufflé : « C'est le bon moment pour savoir lequel de nous deux à raison ! »

Je l'ai regardé interloqué.

Puis il a continué : « Elle est aux toilettes, va prendre les médocs, écrase les sur une planche et mélange le tout avec le miel ! »

Juste pour lui montrer qu'il avait tort, je l'ai fait.

Mais au lieu de prendre seulement deux comprimés, j'ai écrasé le contenu de la boîte entière. 

Sois une quinzaine, tout au plus.

Tu es revenue de la salle de bain, le lait était prêt. Je te l'ai donné en souriant. Tu m'as remercié et tu as tout bu, en notant au passage qu'il avait un goût différent.

Je t'ai ensuite proposé de prendre un bain chaud. Tu as approuvé mon idée. Tu m'as remercié une nouvelle fois et tu es partie.

J'ai nettoyé le verre dans lequel tu avais bu puis je suis retourné me coucher.

La suite, tu la connais.






La famille Freemann [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant