Épisode 1

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  • Dédié à Nicolas Morot
                                    

-Dam dam déo oooooo. Dam dam déooo oooooo. 

Nicolas braillait sous sa douche. Il était 6h30 du matin mais il n’en avait que faire. Il allait aller en TD de droit des régimes matrimoniaux et il devait se donner du courage. Beaucoup de Courage. Il coupa le jet d’eau chaude et regarda sa voisine par la fenêtre de sa salle de bain. Si ça avait été un gars bien, il lui aurait dit qu’elle devrait mettre un rideau dans sa salle de bain, mais il aimait la regarder prendre sa douche. Elle se levait toujours à la même heure que lui le mardi matin et le mercredi d’ailleurs. C’est en partie pour ça qu’il avait refusé de changer de TD alors que cela le forçait à aller en sûreté à 8h. Elle était son petit bonheur de milieu de semaine. Il était tellement absorbé dans la contemplation béate des hanches de la demoiselle qu’il sursauta quand il reçut un SMS de l’une de ses camarades lui demandant où il était. Il sauta hors de sa douche s’essuya et avala une tartine en s’habillant. Il allait être en retard et allait être contraint de s’assoir devant dans la salle de cours. Il dévala les escaliers rapidement, l’ascenseur était en panne depuis la veille au soir et le réparateur n’était pas venu. 

Il leva les yeux au ciel et faillit louper une marche à cause d’un lacet mal fait. Il se maudit intérieurement. Il avait failli se fouler la cheville. 

Il faisait à peine jour mais il s’en moquait. Il attrapa son tram in extremis et se retrouva collé à une fille, qui était pas mal du tout à son goût. D’autant plus qu’elle le regardait gentiment et comme le dit l’adage femme qui rit à moitié dans son lit. Il remarqua qu’elle n’était pas seule et qu’il y avait une fille à côté d’elle qui lui parlait en anglais. Il ne pouvait pas détacher son regard de son cou gracieux. Elle lui sourit, dévoilant des dents blanches et il vit ses lèvres bouger. Il se rappela de la pensée de l’une de ses amies : Dieu a donné aux hommes un sexe et un cerveau mais pas assez de sang pour irriguer les deux. Il secoua la tête. Il ne devait pas y penser.

-Pardon ? demanda-t-il afin qu’elle répète.

-Est-ce que vous savez où se trouve la.. hum.. Law School ? 

Elle avait un fort accent américain

-La Law.. aaaah oui oui bien sûr. Tu es juriste en herbe quoi ? blagua-t-il. 

-I beg your pardon ? 

-Hum you’re a student… in a Law School, just like me. You are a future lawyer. 

-Oh ok. Yes. 

Il espérait qu’elle arrête de lui parler en anglais parce que bientôt, il allait être à court de vocabulaire. Quelqu’un le poussa et il s’écrasa sur la jeune femme. Il devint rose. D’autant plus qu’il ne pouvait plus bouger et vu de près, il la trouvait vraiment attirante. « Dieu, si tu existes, fais que mini moi ne se réveille pas brutalement ». Dieu de toute évidence, devait exister. Dès que St-Félix fut passé il se dégagea. 

-En fait comment tu t’appelles ? 

-Margareth et toi ?

-Bond. James Bond. 

La jeune femme se retourna vers sa copine et éclata de rire. Des larmes jaillirent de ses yeux et Nicolas sourit.

Ils ne tardèrent pas à arriver à l’arrêt Morrhonière. il pleuvait dehors. D’après ce que comprit Nicolas des dires de la jeune Margareth, sa copine et elle venaient d’arriver en France et commenceraient leurs études l’année prochaine. il se rappela du sermon de la veille de son prof d’histoire du droit maritime romain, qui avait exhorter les étudiants au culot. La question lui brûlait les lèvres et il se lança alors qu’ils descendait du tram.

-Tu as un petit copain ? demanda-t-il

-Non. Pas pour le moment. 

-Et tu fais quoi ce soir ? non parce que si tu viens d’arriver je pourrais te montrer Nantes by night !

-Vous les Français vous êtes tous so cuute. 

Si la jeune femme savait à quoi il pensait à ce moment précis, elle n’aurait pas probablement pas dit cela. Il sourit, en se passant une main dans ses cheveux trempés. 

-Merci c’est sympa. J’ai une question à te poser. What do you prefer.. French Fries or French Kiss ? 

Elle le regarda sourcil levé. 

-French Kiss.

Il lui prit le visage entre les mains et lui fit un French Kiss. Allait-il se prendre une baffe ou allait-elle se mettre à rire ? Il espérait qu’elle rigolerait. Elle avait un goût de pamplemousse et de menthe. il se retira sourit et se prit une grande gifle. Non pas de la fille avec qui il avait mélangé sa salive mais de sa copine, qui se mit à lui hurler dessus. Il comprit le mot pervert. Et c’est tout parce que la jeune femme lui balança son sac en travers de la figure. Cette mésaventure aurait pu passer si il n’avait pas son amie le filmer avec son portable en retenant ses larmes de rire. Il était 7h54 et sa journée avait mal débutée. 

Les Tribulations de NicolasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant