Épisode 2

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Comment avait-il pu se trouver dans cette situation ? Rien n’allait plus dans la vie de Nicolas, il se sentait las de devoir toujours se justifier, sur tout ce qu’il faisait. Il lança son portable à l’autre bout de la pièce. Comment sa mère avait-elle pu être au courant de cela ? Il ramassa la batterie de son téléphone et gromella. Qui avait été cafté à propos de cette gifle de la semaine dernière ? 

-Alors comme ça tu harcèles les filles dans le tram ? lui avait dit sa mère d’un ton froid avant même de le saluer. 

Quand il était rentré chez lui le dernier WE, il était seul. Ses parents étaient partis à Paris au mariage d’un viel ami de fac. Lui n’avait eu aucune envie de s’y rendre, même pour draguer des demoiselles d’honneur. Il avait trop de choses à faire en plus. Il devait réviser son devoir et regarder l’intégralité des GoT avant le début de la saison 4. 

-PAs du tout, je ne vois pas ce que tu veux dire,avait-il balbutié avant de se rappeler de la vidéo qui avait fait le tour et de cette folle qui le traitait de pervers. 

-Je ne t’ai pas élevée comme ça Nicolas? Je suis profondément déçue et choquée. 

-Non mais M’man, c’est pas ce que tu crois, elle était consentante. 

Il n’aurait pas dû dire ça. Sa mère lui hurla dessus. Non seulement ses voisins devaient l’entendre mais aussi ceux de Niort. Elle devrait baisser d’un ton sinon, il finirait probablement chez l’ORL sinon. 

-Qu’est-ce que tu viens d’oser me dire ?

Il avait encore dû parler à voix haute. Il posa son téléphone sur la table et laissa sa mère déblatérer. 

-Écoute je t’aime bien, hein mais là, j’ai des trucs à faire. Alors écoute moi. J’ai embrassé une fille super canon et sa copine l’a mal pris, elle avait pas compris qu’on était tous les deux consentants. Si tu parles de cette vidéo ridicule, franchement, je suis moi-même déçu que tu puisses croire que je suis un pervers. Excuse-moi je dois raccrocher. 

Il avait balancé son téléphone. Il avait une nette idée de la personne qui avait envoyé cette vidéo à Niort. Non mais vraiment ! Il avait passé une matinée nulle avec son devoir et en plus sa mère pensait qu’il était un pervers ? Il se demanda si sa mère le pensait depuis longtemps. Une scène s’imposa à son esprit. C’était quand il avait 16 ans avec cette fille.. Sophie. Sa mère les avait surpris en plein ébat dans le salon. Il pensait qu’il avait le temps de faire sa petite affaire tranquillement mais il s’était trompé. Sa mère était rentrée plus tôt de ses courses. Elle avait dû être traumatisée de voir son fils sur le canapé. Tant et si bien qu’elle avait refusé de s’assoir dessus et avait préféré le déménager dans le garage et en racheter un autre. 

Nicolas secoua la tête. Non c’était simplement la vie pas une preuve de sa perversion. Une autre scène s’imposa à lui. Le jour où Camelia, la cousine affreusement sexy de sa voisine était venue un été. Ils avaient flirté pendant des jours et un jour, elle l’avait rejoint dans sa chambre. Sa mère était entrée sans frappée et avait écarquillé les yeux en voyant Nicolas, nu comme un ver, attaché au lit avec la fille avec un fouet dans la main. Il avait 17 ans et lui avait hurlé de sortir. La fille était partie en courant, le laissant comme un débile. Bon d’accord, cette scène SM avait dû peut-être mettre la puce à l’oreille de sa mère. Alors qu’il reformait son portable, il entendit un cri de dehors. 

-Nicoooollllaaaaasss ? 

Il se pencha par la fenêtre et ouvrit la porte de son immeuble avant que les voisins n’appellent la police. C’était une de ses bandes de potes. Ils avaient chacun un pack de bières. Nicolas savait qu’ils allaient se la mettre mauvaise. 

Quand Nicolas se réveilla le lendemain, il avait un arrière goût de vomi dans la bouche. La première chose qu’il vit fut son pote Romain qui dormait dans son lit. La seconde chose qu’il vit fut que ce pote était torse nu. La troisième chose qu’il vit était qu’il était lui-même torse nu. Il souleva son drap et se mit à rire comme un idiot quand il vit qu’il était en caleçon. Il s’était fait une belle frayeur. Il se leva avec une furieuse envie de vomir. Il trébucha contre un corps, vivant ou mort il ne pouvait pas le savoir. Il se dirigea tant bien que mal dans la cuisine et se servit un verre d’eau. Il regarda l’état de son appartement. C’était une hécatombe. Il y avait des cartons de pizzas, des cadavres de bouteilles un peu partout. Et deux de ses potes probablement trop déchiré pour rentrer chez eux. Il les enjamba pour accéder à la douche. On sonna à la porte quand il s’essuyait. Il enfila un caleçon à la propreté douteuse mais qui lui servirait pour ouvrir la porte. 

C’était sa voisine sexy d’en face. Vu de près elle était encore mieux que vu de loin. Elle avait des yeux verts immenses et de long cils lui donnant un regard doux. 

-Excuse-moi. Tu es bien Nicolas X ? 

-Huuum oui. 

-J’ai trouvé ton porte-feuille dans la rue. J’imagine que tu as du le faire tomber hier soir.

-Hier soir ? 

Il avait du mal à articuler et elle le regarda avec un peu de pitié. Il plissa des yeux quand il la vit sourire exagérement. 

-Bah oui, hier soir quand tu as couru en cravate dans la résidence. J’ai bien cru que tu allais te faire ramasser par les flics. Par contre, en jettant un caillou à ma fenêtre, tu as fait un accro. 

-J’ai fait quoi ? 

-Tu as jetté un caillou à ma fenêtre en me chantant la sérénade. En espagnol. C’était cute mais la prochaine fois que tu veux me demander de sortir avec toi, évite de le faire à 4h du matin tout nu. C’est gênant. 

-Je.. je..

-Tu ne te rappelles de rien du tout ? 

-Pas vraiment non. 

-Dommage. 

La jeune femme lui fit un clin d’œil et se tourna en laissant dans son sillage une odeur caramélisée. Nicolas se retourna livide. Qu’avait-il fait ? Il remplit une carafe d’eau et la balança sur son pote qui dormait sur le sol. 

-Qu’est-ce que j’ai fait hier ? 

-Tu..

Son pote allait partir mais il vomit sur les pieds de Nicolas. Du moins, il faillit parce que le jeune homme se recula au dernier moment. L’odeur acide l’assaillit et il s’enfuit dans les toilettes.

-Désolé, fit faiblement son ami, je vais nettoyer. 

-Manquerait plus que tu le fasses pas ! lui lança Nicolas depuis la salle de bain, passablement énervé. En plus tu vas te dépêcher avant que ça ne s’incruste dans le parquet. 

-Tu pourrais avoir de la compassion pour moi. 

Nicolas passa sa tête sur le pas de la porte et regarda son ami qui avait pris un rouleau de Sopalin pour essuyer le sol. 

-Tu rêves. après avoir envoyé cette putain de vidéo à Niort ? Tu te fous de moi ? 

-Rhooo ça va ! C’est juste une vidéo. Je ne suis même pas sûr qu’ils l’aient encore vue. Je l’ai envoyé à 5heures du mat’ personne ne n’aura vu 

-De quoi tu parles ? 

-Bah de toi courant en cravate dans la rue avec ton code pénal. Tu parles de quelle vidéo, toi ?

Nicolas se sentit mal, sa tête commença à tourner. Il n’oserait plus regarder sa mère en face après ça. 

Les Tribulations de NicolasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant