Chapitre 4

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        Après une soirée entière à picoler et à se remémorer la belle époque, ils rentrèrent au manoir pour se reposer. Le maitre des lieux a prévu un week-end bien chargé pour ses invités.
- Bonsoir Karmen ! Dali dors-t-elle déjà ?
- Oui monsieur, elle a soupé il y a deux heures. Je lui ai fait prendre son bain, et l’ai fait coucher.
- Merci Karmen ! Vous pouvez disposer ! le repas est-il prêt ?
- Il est prêt monsieur !
- Bien ! Mes chers amis nous allons passer à table
     Le diner se passa dans une ambiance bonne enfant ! Les plaisanteries fusaient de part et d’autre  de la table à manger. Ils passèrent du bon temps, et s’amusaient à mimer des personnages ; ils se levèrent de table et se mirent à danser. Valéria et Ulrick étaient les étoiles de la piste de danse. Hortensius et Elvira essayaient de les suivre mais, Hortensius malgré les années passées, était resté un piètre danseur, au grand dam d’Elvira. Après quelques efforts, il se décida enfin à passer le relais à Omar qui ne s’est pas gêné pour se moquer d’eux. Quinze minutes et trois slows plus tard les invités décidèrent d’un commun accord d’aller se coucher. Ils se dirent tous bonne nuit et se dirigèrent vers leurs chambres au deuxième étage. Hortensius, en bon maitre de maison, fit le tour des entrées afin de vérifier que tout était fermé. Cette tache nocturne accomplie, il revint s’assoir dans le salon au bas de l’escalier. Il s’abandonna et s’endormi sur le divan.
     La maison familiale n’avait pas changé d’un yota. Hortensius venait de passer le seuil du portail, qui étrangement était ouvert. La belle de nuit embaumait le jardin de son parfum si délicat. C’était une nuit de pleine lune, mais l’on avait l’impression de voir comme en plein jour. Sur les bords de l’allée l’on pouvait admirer les épines du christ qui resplendissaient en cette saison. Il se souvint de ce temps où il aidait son cher père à les planter. Ce souvenir le fit sourire, d’autant plus qu’il n’avait pas un certain don pour l’horticulture. Il monta les escaliers et se dirigea vers la porte d’entrée. Soudain il entendit des pleures venant de l’intérieur. Il se précipita et trouva Francesca sa jeune sœur affalée dans le fauteuil.
- Franco, ma chérie, qu’à tu ?
- Horti…grand frère… C’est bien toi ?
- Oui mon cœur, c’est moi, je suis rentré ! Pourquoi pleures-tu ?
- C’est que tu arrives trop tard Horti….dit-elle en sanglots, papa est mort.

Le cœur d’Hortensius se mit à battre la chamade. Sans rien dire, il se précipita vers la chambre paternelle, ouvrit la porte avec grand fracas. Le spectacle qui s’offrit à lui le fit vaciller. Il était là, couché dans son lit, les yeux clos. Son corps était immobile et livide. Hortensius voulait l’appeler, mais aucun son ne sortait de sa bouche, il n’avait plus de forces pour se relever, l’impuissance l’avait peu à peu gagné.
- Tensius ! Tensius ! Par pitié dis quelque chose !!!
Elvira le secouait depuis un bon moment pour le tirer de son sommeil. Lorsqu’il reprit enfin connaissance, il prit le temps de respirer tout en regardant son amie avec effroi. Il reprenait réellement son souffle, comme s’il venait de faire des heures d’endurance. Il observa le cadrant lumineux à son poignet. Il était quatre heure et quart.
- Bon sang ! J’ai passé toute la nuit ici…
- C’est ce qu’on dirait, dis Elvira qui versait du lait dans sa tasse. Tu faisais un cauchemar ?
- Comment ? Pourquoi ?
- Ben… Parce que tu criais papa à répétition en faisant de grands gestes avec tes membres… Comme si tu pédalais…
Hortensius ne répondit pas. Il était encore sous le choc. Ce cauchemar l’horrifiait au plus haut point. Certes, il avait coupé les ponts avec son père, mais il n’était pas encore prêt à accepter que ce dernier le quitte de cette façon. Difficile à croire vu la façon dont il lui a tourné le dos, mais son père était comme un pilier pour lui. Par ailleurs, il ne l’avait pas complètement abandonné, il intervenait discrètement dans sa vie.
- Tu sais quoi, oublie cet incident tu veux ? dit-il en prenant un air enjoué. Nous avons une journée hyper chargée. Et ça sera fun !!
- Hum…ok ! répondit Elvira pas très rassurée. Que prévois-tu pour cette journée ?
- Ça c’est une surprise ma belle ! répondit-il sur un ton qui se voulait malicieux
Pour toute réponse, Elvira se mis à rire aux éclats. C’était très marrant de voir l’effort avec lequel son ami cherchait à dissimuler sa frustration. Il semblait avoir oublié qu’on le lisait tel un livre ouvert. Quant à lui, il souriait de toutes ses dents, croyant certainement avoir remporté la partie. Mais ce n’était que partie remise, car elle avait le sentiment que son cher pote n’allait pas bien.

Au delà des blessuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant