Chapitre 25

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Yuki

- Donc... On peut savoir pourquoi on est tous réunis chez toi à six heures du matin ? demanda mon amie d'enfance, les yeux cernés.

Dès que j'avais compris pourquoi mes parents étaient partis aussi tôt, j'avais contacté une partie de la classe en fonction de leur Alter. Mais je ne m'étais pas attendu à ce que Hirma vienne lui aussi.

- Seulement si tu m'expliques ce que ton frère fait chez moi. Je ne l'avais pas invité il me semble.

- La ferme. Je suis le seul à avoir mon permis provisoire ici, lâcha t-il en croisant les bras, nonchalant.

Je me permis de lui répondre avec un sourire carnassier digne de mon père (il en est extrêmement fier)

- Ah ha ! Loupé, j'ai passé mon permis provisoire en avance.

- Vous voulez bien accélérer un peu ? râla Jema Ikari comme à son habitude.

- Elle a raison pour une fois, faudrait peut-être commencer à t'expliquer, Yuki, répliqua Kaeru en posant un doigt sur sa joue, signe de sa réflexion plutôt secondaire à mon goût.

- OK. Je pense que les héros chargés de l'enquête sur les enlèvements de Mei et ma soeur ont trouvés une bonne piste. Je ne sais pas comment mais ça a l'air gros.

- Comment tu peux le savoir si tu ne sais même pas de quoi on parle ? soupira Jema.

- Disons que deux téléphones qui vibrent à en faire trembler la baraque à quatre heures du matin, c'est plutôt un bon indice.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ? Vous n'êtes que deux à avoir le permis provisoire, s'inquiéta Luna en saisissant mes épaules pour que je la regarde dans les yeux.

- On va y aller.

- Absurde. Va falloir que tu calmes tes hormones, vous avez que quinze ans pourtant vous faites déjà une belle brochette d'imbéciles.

- Alors pourquoi t'es venu si c'est juste pour nous faire chier ? répondais-je en le fusillant du regard (encore une fierté de mon père).

- Parce que j'ai pas le droit de la laisser risquer sa vie. Ça reste ma soeur et mes parents me tueraient s'ils savaient que je l'ai laissé partir sans chercher à savoir où elle allait, surtout à six heures du matin.

- Je ne suis pas en sucre non plus, râla la concerné en souriant légèrement à l'abri de son regard.

Ça devait être la chose la plus gentille que j'avais pu entendre d'un connard comme lui. J'allais verser une larme à ce rythme-là.

C'était ironique, n'exagérons rien.

- Jema, dis-je, rompant le silence qui régnait. Je sais que tu gères avec l'informatique, est-ce que tu penses pouvoir retracer la provenance d'un message ?

- Bien sûr, tu me prends pour qui ?

Sitôt dit, sitôt fait, j'envoyais un message à mes deux parents. Je m'en fichais si l'un ou l'autre répondait, ils étaient au même endroit de toute façon. Par contre, ils avaient intérêt à bouger leur cul, je supportais mal l'attente doublé de l'impatience.

Ma mère finit par répondre à mon message qui semblait basique. J'avais juste demandé où il était et j'avais eu ma réponse.

On rentre bientôt, tu comprendras plus tard mon grand. Ne t'inquiètes pas et n'oublie pas d'aller en cours accompagné d'un ou d'une de tes amis.

Ils étaient inquiets sur ma sécurité.
Pas assez apparemment vu que ce message allait me donner leur position.

Jema tapa contre les touches à une vitesse folle avant de défoncer la touche "Entrée".

- J'ai ! Une adresse à l'extérieur de la ville de Hosu, côté Nord-Est. Une sorte de groupement d'entrepôts désaffecté depuis trois-quatre ans.

- Bon ben, qu'est-ce qu'on attend ? pressa Hirma. Je veux rentrer et dormir encore un peu j'ai pas eu mes huits heures de sommeil pour être magnifique.

- Comme si t'étais magnifique, bouffon, commenta Jema sans aucune gêne, ne lâchant pas l'écran lumineux de l'ordinateur des yeux.

Il passa sa main sur son coeur, un air faussement peiné sur son visage avant de redevenir aussi froid qu'auparavant.

- Bougez votre cul de lycéens prépubères. Je vais vous montrer ce qu'est un vrai héro.

Mei

J'étais restée avec Midnight le temps que les choses se calment de mon côté. Elle m'avait donné des vêtements entre temps pour avoir une tenue un minimum décente. Je ne pensais pas que ça me mettrait aussi mal de parler de ce qui s'était passé.

- Ne t'inquiètes pas, les pros arrivent et ça sera fini d'accord ?

- Mais... Et pour Tsumi ?

- Je comptais aller la chercher mais je ne veux pas te laisser seule.

- Je peux créer quelque chose d'utile avec mon Alt-

- Je t'interdis de l'utiliser. Tu es dans un état déplorable, impossible d'utiliser ton Alter comme ça !

En effet, maintenant qu'elle le disait, mes mains étaient plus abîmées que je ne le pensais...

- Alors je peux...

- C'est non. Tu dois te reposer, tu as subi opération sur opération et en plus ils ont mal fermés les incisions. Pff... Quels bandes d'amateurs.

Des... opérations ?

Devant mon visage figé, elle arrêta ses râlements contre x ou y.

- Excuse-moi, j'aurais dû te l'annoncer autrement...

Je n'ai pas réussi à trouver une formulation correcte pour exprimer ce que je ressentais. Une douleur sans haine. Était-ce même possible ?
De la peur aussi. Peur des répercussions sur moi, ma vie... Il était évident que ça n'allait plus être pareil à Yuei. On allait me regarder comme une bête de foire et je n'aurais que pour nom "la fille qui a été kidnappé". Je n'en avais pas vraiment besoin. Tout ce que je voulais maintenant c'était ma chambre, mon lit, mes meubles, mes photos, Pilou dans mes bras et ne plus bouger jusqu'à ce que je végète sur place et que je m'enracine dans mon matelas.

Ce ressenti que j'avais comme si mes sentiments avaient disparu en même temps que ma dignité me bouleversait et chamboulait mon corps tout entier.

J'avais juste hâte de rentrer à la maison...

Derrière la porte du laboratoire, des bruits d'agitation prenaient la place du silence. Dans le couloir, un homme cria qu'il fallait se dépêcher et remballer le matériel. Les héros étaient déjà arrivés ?

Je ne pouvais pas me douter que mon père avait des ennemis, ennemis qui venaient profiter de la faiblesse de l'Alliance pour attaquer.

Les haut-parleurs du couloir laissèrent un message défiler. Ce n'était ni la voix de mon père, ni une de celles que j'avais pu entendre auparavant. Elle était calme et étrangement lente, donnant envie d'écouter jusqu'au bout.

- Bonjour chers confrères ! L'Alliance que vous formez n'a pas respecté mes règles. Il va falloir vous remettre sur le droit chemin. J'ai exactement la solution à votre problème, ne vous inquiétez pas voyons.

Des cris de douleur et du sang s'écoula juste sous la porte. La main de Midnight plaquée sur ma bouche m'empêcha de crier. Maintenant j'avais vraiment peur.

Retenez juste mon nom avant de mourir.
Overhaul.

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Et fin !

Non je déconne mais je vous laisse ici pour ce chapitre-là.

En pleine journée je sais je suis cruelle mais je vous aime mes enfants -3-

Restez à la page
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Je veux juste savoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant